Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
8 décembre 2011 4 08 /12 /décembre /2011 21:57

 

GALILÉE CONDAMNÉ SUR L’ORDRE DU PAPE URBAIN VIII LE 22 JUIN 1633 (1/4).

 

E X T R A I T S

 

Livres de F. Crombette en langue italienne (PDF)

 

 

 

 

Voir également notre site :

 

 http://www.premiumorange.com/thomiste/

 

 

Fernand Crombette, « Galilée avait-il tort ou raison ? », tome I, Les astronomes aux abois :

 

« La science pressent maintenant que l’éther est le substratum de la matière, laquelle ne serait que de  l’éther en rotation d’après W. Thomson et d’autres ; d’autre part, d’après les textes mosaïques, l’éther est de l’énergie placée par Dieu dans un état d’indifférence parfaite, laissant absolument libre jeu aux corps susceptibles de s’y mouvoir. En conséquence, l’éther ne peut avoir d’inertie, car les astres ne pourraient s’y déplacer comme ils le font avec une régularité remarquable.

Pour constituer la matière, Dieu a fait des prélèvements sur l’éther où il a mis l’énergie en rotation hélicoïdale sur elle-même. C’est cette rotation [qui suppose toujours un centre] qui a donné à la matière, outre sa tendance à l’agglomération (attraction-gravité), sa stabilité, sa consistance (inertie-masse), de même que nous le constatons dans une certaine mesure dans le gyroscope que nous ne pouvons déplacer qu’avec effort à cause même de sa rotation. » 

 

[…] Au moment où le Concile de Trente venait, avec une intransigeance extrême, de s’opposer au libre examen de la Bible, il est piquant de voir Galilée oser une exégèse toute différente de celle unanimement reçue. Il est vrai que le P. Caccini déclara que le philosophe florentin avait des relations avec les hérétiques, notamment le fameux Sarpi de Venise.

Mais ce qui est le plus étrange encore c’est ce qu’ajoutent Vacant et Mangenot : « Les théologiens admettent aujourd’hui la doctrine de Galilée. C’est l’enseignement donné dans les grands séminaires et Léon XIII a garanti cet enseignement de sa haute autorité dans l’Encyclique Providentissimus Deus  du 18 novembre 1893 » (cf. Dictionnaire de théologie catholique, Letouzey, Paris, 1914 [avec son ralliement à la République française en osmose avec la Franc-Maçonnerie et la condamnation de celle-ci par son Encyclique Humanum Genus, ce qui n’est quand même pas très cohérent]). Léon XIII a, en effet, écrit dans cette Encyclique le passage suivant qui semble un extrait de la lettre  de Galilée dont il reproduit presque exactement certains termes : « Aucun désaccord réel ne peut exister entre la théologie et la physique bien comprise [quelle hypocrisie !]. S’il y a opposition apparente, il faut se rappeler que les auteurs sacrés, n’ayant pas pour but d’enseigner la constitution intime des corps [du coq à l’âne !], parlent parfois [il ne se mouille pas] de la nature d’une manière métaphorique, ou conformément au langage de leur époque [subjectivisme qui annihile l’objectivité de la connaissance], suivant ce qui apparaît au sens  [ce qui n’empêche pas de soutenir, selon une saine philosophie, que la connaissance doit venir du sens, car nous ne sommes pas des anges]. Mais s’il faut défendre avec force l’Écriture Sainte, il ne s’ensuit pas qu’on doive adopter toutes les explications des saints Pères [lesquelles doit-on adopter ou refuser ?]. Il importe peu de distinguer soigneusement ce qu’ils enseignent, d’un commun accord, comme étant la doctrine de foi, de ce qu’ils exposent d’après leurs opinions particulières. »

 

Cette concession au scientisme était d’autant plus inopportune que, depuis 1880, on avait poursuivi avec acharnement des expériences pour démontrer et mesurer le mouvement de la terre dans l’espace et qu’on n’avait jamais pu le moindre déplacement. La science athée était aux abois. L’affaire Galilée était remise en question et cette fois l’Église catholique allait tenir le bon bout … Hélas ! ce fut le moment qu'elle choisit pour rendre ses dernières armes. L'ennemi, vaincu virtuellement, allait pouvoir relever la tête. Et l'Encyclique allait, au contraire, lui amener un sérieux renfort pris dans les rangs mêmes des catholiques [et cela continue jusqu'à ce jour, en l'an 2011 !], car on s'y hâta d'étendre à toute la Bible l'interprétation que le Pape n'avait certainement eu l'intention que d'appliquer à quelques passages , et ce fut l'épanouissement du modernisme répandu à torrents dans le clergé par les grands séminaires : on ne croit plus à la Bible ; il suffit de croire au Créateur, mais pas au récit de la création. L'erreur est en tout comparable, par sa gravité et son extension, à celle de l'arianisme. [...]

 

Si Léon XIII a eu raison d’accepter le système exégétique de Galilée, Urbain VIII a eu tort de condamner celui-ci. Mais si le système de Galilée est faux, et tout l’indique puisqu’il ne sauve plus les apparences, et si, dès lors, son interprétation de la Bible l’est aussi, c’est Léon XIII qui a eu tort et Urbain VIII raison : il n’y a pas d’autre alternative. Les gens qui ne sont pas gênés pour dire qu’Urbain VIII avait eu tort ne sauraient se : froisser si nous disons que c’est Léon XIII qui a eu tort de désavouer indirectement son prédécesseur qui avait raison. De bonnes âmes se scandaliseront peut-être et diront : « Comment osez-vous blâmer l(auteur de l’Encyclique Providentissimus Deus ? » Nous sommes loin de blâmer cette Encyclique ; elle contient d’excellentes choses [à l’instar du pseudo Concile Vatican II …], que l’on a, d’ailleurs, trop souvent laissé tomber. Mais on a semé de l’ivraie dans le bon grain ;  elle renferme aussi un passage profondément regrettable que nous ne sommes pas tenu, en conscience, d’approuver aveuglément [où chacun choisit ce qui lui plaît]. Il ne faudrait que, sous prétexte de ne pas désavouer Léon XIII, on continuât à désavouer le Saint-Esprit, Auteur de la Bible, avec Lui l’immense légion des Docteurs qui ont cru que la terre est le centre du monde : cela, on n’a pas le droit de le faire. Et si l’on a cherché à excuser Urbain VIII en disant qu’il n’avait jamais, dans cette affaire, parlé ex cathedra ; nous pouvons bien dire, de même, que l’Encyclique Providentissimus Deus n’a pas non plus la portée d’une décision ex cathedra et que, s’il y a eu des erreurs commises, elles sont personnelles et n’engagent pas le privilège d’infaillibilité pontificale. «  L’autorité de l’encyclique (qui n’est pas une définition ex cathedra) n’est pas du tout la même que celle de la définition solennelle ou proprement dite (de la définition ex cathedra) » dit le P. Pègues (1). En outre, si ç’a été un bel effort de sincérité qui a fait déclarer qu’Urbain VIII avait eu tort de condamner, quand on croyait vrai le système de celui-ci, qu’on veuille bien admettre qu’il est encore plus louable de reconnaître maintenant que ce Pape a eu raison contre ceux de ses successeurs qui l’ont désavoué, d’autant qu’il s’agit de réparer à son égard une grave injustice, comme il est juste de blâmer ceux qui ont eu tort. Le grand Pape de la fin du XIXe siècle fut sans doute un Pontife remarquable, mais il est entré dans l’histoire ; il est justifiable au même titre que tous les Souverains Pontifes dont la Bibliothèque Vaticane conserve les actes dans ses archives pour servir à l’élaboration de l’Histoire de l’Église.  

1)  Cf. Choupin, Valeur des décisions du Saint-Siège, p. 54, Beauchesne, Paris, 1929).

  

Léon XIII s’était rapidement rendu compte de son erreur et, malgré sa répugnance à se désavouer, il avait bien essayé de réagir, mais le modernisme s’était, depuis l’Encyclique envisagée, développé avec une telle rapidité, que quatre ans après la mort de Léon XIII, son successeur, le saint Pape Pie  X, était amené à lancer, le 8 septembre 1907, l’Encyclique Pascendi directement contre les modernistes. Il se référa bien à ce que les prescriptions de son prédécesseur contenaient de louable [un coup d’épée dans l’eau]. Il n’en reste pas moins que certains passages [l’ivraie dans le bon grain] de l’Encyclique Pascendi semble [euphémisme] prendre le contre-pied de celui que nous avons cité dans l’Encyclique Providentissimus Deus, tel le suivant : « (D’après les modernistes), dans les Livres Sacrés, il y a maints endroits, touchant à la science ou à l’histoire, où se constatent des erreurs manifestes. Mais ce n’est pas d’histoire ni de science que ces Livres traitent ; c’est uniquement de religion et de morale [patatras !]. L’histoire et la science [le « comment » de la Création] n’y sont que d’involucres [enveloppes, voiles, masques], où les expériences religieuses et morales s’enveloppent pour pénétrer plus facilement dans les masses. Si, en effet, les masses n’entendaient pas autrement les choses [i.e. la vérité], il est clair qu’une science et une histoire plus parfaites eussent été d’obstacle plutôt que de secours … [Peut-on véritablement libérer les âmes en leur présentant un faux visage de la réalité ou de la vérité ? (cf. Jean, 8 : 31-32 ; 6 : 60). Rappelons que cette façon de considérer la Parole de Dieu a été clairement et fermement condamnée par saint Irénée de Lyon dans son ouvrage célèbre intitulé « Contre les hérésies », Livre III, Préliminaire, 5, 1 et 2 (bien que cité par le célèbre Serment antimoderniste du même Pape). — Retenons bien que notre foi repose avant tout ou en premier sur la Bible suivie de la Tradition, car celle-ci n’existerait pas sans celle-là. Si les mots ont un sens, nous pouvons affirmer que cette malheureuse phrase, en rejetant l’historicité de la Bible, discrédite cette dernière en la faisant paraître comme un songe-creux. Dans ces conditions, que reste-t-il de vrai dans tous les faits relatés par les prophètes et les apôtres ? — La création du monde et celle d’Adam, la chute originelle, les patriarches, la Tour de Babel,  le déluge, les miracles, la génélogie de Jésus, etc., tout cela tombe à l’eau. Et par quoi est justifiée la Morale ?]. Enfin ils poussent si loin les choses que, perdant toute mesure, ils en viennent à déclarer ce qui s’explique par la vie vraie et légitime [?]. Nous … pour qui n’existe qu’une seule et unique vérité, et qui tenons que les Livres Saints, écrits sous l’inspiration du Saint-Esprit, ont Dieu pour auteur, nous affirmons que cela équivaut à prêter à Dieu Lui-même le mensonge d’utilité [par des involucres qui dissimulent et faussent la réalité ?] ou mensonge officieux, et nous disons avec saint Augustin : « En une autorité si haute, admettez un seul mensonge officieux, il ne restera plus parcelle de ces Livres, dès qu’il paraîtra difficile ou à pratiquer ou à croire, dans laquelle il ne soit loisible de voir un mensonge de l’auteur, voulu à dessein, en vue d’un but ». Et ainsi il arrivera, poursuit le saint Docteur, que « chacun croira ce qu’il voudra, ne croira pas ce qu’il ne voudra pas ».

   

À SUIVRE

 

 

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le Présent éternel
  • : Thèse et synthèse sur la logique, la philosophie, la métaphysique, la politique, les mathématiques, la physique, la chimie, la théologie et la mystique élaborées à la lumière des premiers principes de la raison spéculative, principes immuables et éternels qui constituent les fondements du thomisme
  • Contact

Recherche

Liens