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10 décembre 2010 5 10 /12 /décembre /2010 13:18

 

Selon les Saintes Écritures, saint Irénée, évêque de Lyon,

Nous prouve bien que nous sommes arrivés au

Temps de l’Antéchrist.

 

Saint Thomas d’Aquin, Explication du Notre Père (Naples, 1273), Opuscule n° 7, Éd. Vivès, 1857.

 

45. Mais quelle est la raison d’être de cette prière Que votre volonté soit faite ?

46. – Pour comprendre l’à propos de cette demande, il faut savoir que Dieu veut pour nous trois choses, dont notre prière demande la réalisation.

a) En premier lieu, Dieu veut pour nous la possession de la vie éternelle.

Quiconque en effet accomplit quelque chose pour une fin déterminée, veut que cette chose atteigne la fin pour laquelle il l’accomplit. Or Dieu fit l’homme, mais non pas sans dessein. Il est écrit, en effet (Ps. 88, 48) Serait-ce pour rien, Seigneur, que vous avez créé tous les enfants des hommes ? Dieu créa donc les hommes pour une fin. Cette fin, ce ne sont pas les voluptés, car les animaux, eux aussi, en jouissent, mais c’est la possession de la vie éternelle (cf. Jn., 3, 16 ; 10, 10). La volonté de Dieu pour l’homme est donc qu’il entre en possession de la vie éternelle.

47. – […] Mais nous, nous désirons que, comme la volonté divine s’est accomplie dans les Bienheureux qui sont au ciel, elle s’accomplisse aussi en nous, qui sommes sur la terre. Et notre désir, nous en demandons la réalisation au Père céleste par cette prière Que votre volonté soit faite en nous, qui sommes sur la terre, comme elle est faite dans les Saints, qui sont au ciel.

 

Apocalypse, 12 : 7-9 :

 

7. Alors il se fit un grand combat dans ciel : Michel et ses anges combattaient contre le dragon, et le dragon combattait, et ses anges aussi ;

8. Mais ils ne prévalurent pas ; aussi leur place ne se trouva plus dans le ciel.

9. Et ce grand dragon, l’ancien serpent, qui s’appelle le Diable et Satan, et qui séduit l’univers, fut précipité sur la terre, et ses anges furent jetés avec lui.

 

Saint Irénée (135/140-202/203), évêque de Lyon (177-202/203), honoré par l’Église comme martyr, « fondateur de la théologie catholique » et « marteau des hérésies », Contre les hérésies, liv. III, IIe partie, 17, 3 :

 

« […] C’est précisément  cet Esprit qui est descendu sur le Seigneur, “ Esprit de sagesse et d’intelligence, Esprit de conseil et de force, Esprit de science et de piété, Esprit de crainte de Dieu (a).” Et c’est ce même Esprit que le Seigneur à son tour a donné à l’Eglise, en envoyant des cieux le Paraclet (b) sur toute la terre, là où le diable avait été précipité comme l’éclair, selon la parole du Seigneur (c) : c’est pourquoi cette rosée de Dieu nous est nécessaire pour que nous ne soyons pas consumés ni rendus stériles et pour que, là où nous avons un accusateur (d), nous ayons un Défenseur. […]

 

a) Isaïe, 11 : 2-3 ;

b) Cf. Jean, 15 : 26 ;

c) Cf. cf. Luc, 10 : 18 ; Apoc., 12 : 9

d) Cf. Apoc., 12 : 10

 

ID., ibid. :

 

23, 7. C'est pourquoi Dieu a mis une inimitié entre le serpent, d'une part, et la femme avec sa postérité, d'autre part, de telle sorte que les deux parties s'observent mutuellement (a), l'une étant mordue au talon, mais ayant assez de force pour fouler aux pieds la tête de l'ennemi (b), l'autre mordant, tuant et entravant la marche de l'homme, «jusqu'à ce que fût venue la postérité (c) » destinée d'avance à fouler aux pieds (d) la tête du serpent, c'est-à-dire le Fruit de l'enfantement de Marie (e). C'est de lui que le prophète a dit : « Tu marcheras sur l'aspic et le basilic, tu fouleras aux pieds le lion et le dragon (f). » Ce texte signifiait que le péché, qui se dressait et se déployait contre l'homme, qui éteignait en lui la vie, serait détruit, et avec lui l'empire de la mort (g), que serait foulé aux pieds par la « postérité » de la femme, dans les derniers temps, le lion qui doit assaillir le genre humain, c'est-à-dire l'Antéchrist, et enfin que « le dragon, l'antique serpent (h)», serait enchaîné et soumis au pouvoir de l'homme jadis vaincu, pour que celui-ci foule aux pieds toute sa puissance (i). Or, celui qui avait été vaincu, c'était Adam, lorsque toute vie lui avait été ôtée; c'est pourquoi, l'ennemi ayant été vaincu à son tour, Adam a recouvré la vie, car « le dernier ennemi qui sera anéanti, c'est la mort (j) », qui avait d'abord tenu l'homme sous son pouvoir. C'est pourquoi, lorsque l'homme aura été libéré, « se réalisera ce qui est écrit : La mort a été engloutie dans la victoire. Où est-elle, ô mort, ta victoire ? Où est-il, ô mort, ton aiguillon (k) ? » Cela ne pourra être dit légitimement, si celui-là même sur qui la mort a dominé en premier lieu n'a pas été libéré, car le salut de cet homme est la destruction de la mort. Ainsi donc, puisque le Seigneur a vivifié l'homme, c'est-à-dire Adam, la mort a bien été détruite.

 

a) Cf. Gen., 3 : 15 ;

b) Cf. S. Luc, 10 : 19 ;

c) Galates, 3 : 19 ;

d) Cf. S. Luc, 10 : 19 ;

e) Cf. Galates, 3 : 16 ;

f) Psaumes, 90 : 13 ;

g) Cf. Romains, 5 : 14, 17 ;

h) Cf. Apocalypse, 20 : 2 ; 12 : 9 ;

i) Cf. Luc, 10 : 19-20 ;

j) I Corinthiens, 15 : 26 ;

k) I Corinthiens, 15 : 54-55.

 

 

Saint Irénée (135/140-202/203), évêque de Lyon (177-202/203), honoré par l’Église comme martyr, « fondateur de la théologie catholique » et « marteau des hérésies », Contre les hérésies, liv. V, IIIe partie, 25, 1 et 5 ; 26, 1 ; 28, 3 :

 

25, 1. Non seulement par ce qui vient d'être dit, mais encore par les événements qui auront lieu au temps de l'Antéchrist, il apparaît que le diable veut se faire adorer comme Dieu, alors qu'il n'est qu'un apostat et un brigand, et se faire proclamer roi, alors qu'il n'est qu'un esclave. Car l'Antéchrist, après avoir reçu toute la puissance du diable, viendra, non comme un roi juste ni comme soumis à Dieu et docile à sa loi, mais en impie et en effréné, comme un apostat, un injuste et un meurtrier, comme un brigand, récapitulant en lui toute l'apostasie du diable; il jettera bien à bas les idoles pour faire croire qu'il est Dieu, mais il se dressera lui-même comme l'unique idole qui concentrera en elle l'erreur multiforme de toutes les autres idoles, afin que ceux qui adoraient le diable par le truchement d'une multitude d'abominations le servent par l'entremise de cette unique idole. C'est de cet Antéchrist que l'Apôtre dit dans sa deuxième épître aux Thessaloniciens (1) : « Car il faut que vienne d'abord l'apostasie et que se révèle l'homme de péché, le fils de la perdition, l'Adversaire, celui qui s'élève au-dessus de tout ce qui s'appelle dieu ou objet de culte, jusqu'à siéger en qualité de Dieu dans le Temple de Dieu, en se donnant lui-même comme Dieu. » L'Apôtre indique donc de façon évidente et l'apostasie de l'Antéchrist et le fait qu'il s'élèvera au-dessus de tout ce qui s'appelle dieu ou objet de culte, c'est-à-dire de toute idole – car ce sont bien là les êtres qui sont dits « dieux » par les hommes, mais ne le sont pas, –  et qu'il tentera d'une manière tyrannique de se faire passer pour Dieu.

 

1) II Thess., II, 3-4.

 

25, 5. Tout cela ne nous fait pas seulement connaître ce qui a trait à l'apostasie et à celui qui récapitulera en lui toute l'erreur diabolique, mais nous indique aussi qu'il n'y a qu'un seul et même Dieu Père, à savoir Celui qui fut annoncé par les prophètes et manifesté par le Christ. Car, si les prophéties de Daniel relatives à la fin des temps ont été confirmées par le Seigneur – « Quand vous verrez, dit celui-ci, l'abomination de la désolation, dont a parlé le prophète Daniel ... » (2) – ; si, d'autre part, Daniel a reçu de l'ange Gabriel l'explication de ses visions et si ce dernier est tout à la fois l'archange du Créateur et celui qui annonça à Marie la bonne nouvelle de la venue visible et de l'incarnation du Christ (3) : la preuve est faite avec évidence qu'il n'y a qu'un seul et même Dieu, qui a envoyé les prophètes, puis a envoyé son Fils, et nous a ainsi appelés à sa connaissance.

 

2) S. Matthieu, XXIV, 15.

3) Cf. S. Luc, I, 26 s.

 

26, 1. Une révélation plus claire encore, au sujet des derniers temps et des dix rois entre lesquels sera alors divisé l'empire qui domine maintenant, a été faite par Jean, le disciple du Seigneur, dans son Apocalypse. Expliquant quelles étaient les dix cornes vues par Daniel, Jean rapporte qu'il lui fut dit : « Les dix cornes que tu as vues sont dix rois, qui n'ont pas encore reçu de royaume, mais qui recevront pouvoir comme rois, pour une heure, avec la bête. Ils n'ont qu'une pensée : faire hommage à la bête de leur force et de leur pouvoir. Ils feront la guerre à l'Agneau, et l'Agneau les vaincra, parce qu'il est le Seigneur des seigneurs et le Roi des rois (4) ». Il est donc clair que celui qui doit venir tuera trois de ces dix rois, que les autres lui seront soumis et qu'il sera lui-même le huitième d'entre eux; ils dévasteront Babylone et la réduiront en cendres, feront hommage de leur royauté à la bête et persécuteront l'Église ; après quoi ils seront anéantis par l’apparition de notre Seigneur.

 

4) Apocalypse, XVII, 12-14.

 

28, 3. Car autant de jours a comporté la création du monde, autant de millénaires comprendra sa durée totale. C'est pourquoi le livre de la Genèse dit : « Ainsi furent achevés le ciel et la terre et toute leur parure. Dieu acheva le sixième jour les œuvres qu'il fit, et Dieu se reposa le septième jour de toutes les œuvres qu'il avait faites (5).» Ceci est à la fois un récit du passé, tel qu'il se déroula, et une prophétie de l'avenir : en effet, si « un jour du Seigneur est comme mille ans (6) » et si la création a été achevée en six jours, il est clair que la consommation des choses aura lieu la six millième année.

 

5) Genèse, II, 1-2.

6) II S. Pierre, III, 8.

 

 

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Notre vallée de larmes est parvenue au temps de l’Antéchrist : antechrist.htm

 

Saint Ignace Briantchaninov (1807-1867), évêque du Caucase et de la Mer Noire de l’Église Orthodoxe russe, parle de l’Antichrist : antichrist.htm

 

Les sectes, « la gnose au nom menteur », les derniers temps, l’Antéchrist et saint Irénée (135/140 - 202/203), évêque de Lyon : gnoseire.htm

 

Saint Irénée, Contre les hérésies, Hénoch, Élie et l’Antéchrist : ireneech.htm

 

Saint Irénée, Contre les hérésies, texte intégral : Saint Irénée de Lyon : table des matières

 

Le secret de LA SALETTE : secret.htm

 

L’abbé Méramo (r-FSSPX) alerte les fidèles sur l’Antéchrist en commençant par citer deux passages de la troisième partie du livre V de l’ouvrage de saint Irénée (135/140 – 202/203), évêque de Lyon, Contre les hérésies, 25, 1 et 29, 2, relatifs à l’Antéchrist et au chiffre de son nom, annonce de la récapitulation de toute l’apostasie en sa personne : Virgo-Maria N° 854

 

Depuis bien des années nous attendions d’un prêtre « non una cum » Ratzinger/Benoît XVI ou de préférence d’un évêque, une telle position à l’égard des écrits de saint Irénée, évêque de Lyon, au sujet du « temps de l’Antéchrist » (a) et du « mystère de la résurrection des justes (b) et du royaume qui sera le prélude de l’incorruptibilité » (c). Nous espérons que cette prise de position sera suivie de toutes ses conséquences logiques, car nous sommes tous concernés. Pour être plus précis, disons que nous devons nous préparer à la venue du Règne glorieux et spirituel du Christ sur notre terre purifiée et renouvelée qui sera précédée du retour du patriarche Hénoch et du Prophète Élie pour accomplir leur mission salvatrice, et ce avec notre collaboration, car, pour reprendre le pressant appel que Notre-Dame de La Salette nous a adressé, « il est temps que nous sortions et venions éclairer la terre ».    

a) Contre les hérésies, Liv. V, IIIe partie, 25, 1 ;

b) Cf. S. Luc, 14 : 14 ;

c) Contre les hérésies, Liv. V, IIIe partie, 32, 1.

 

 

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Les « faux Juifs » ou les talmudistes (a) seront ceux qui soutiendront l’Antéchrist pour qu’il siège dans le Temple de Jérusalem (b), car ce ne sont quand même pas des non-juifs qui y prêteront leur concours (c).

 

a) Cliquez sur : Talmud : un best-of et sur : http://thomiste12.over-blog.com/article-nombreux-passages-du-talmud-iv-iv-117655264.html ;

b) Cf. S. Irénée, « Contre les hérésies », V, 25, 2 ;

c) Cf. Apocalypse, 2 : 9, 13 ; 3 : 9.

 

 

 

Épître de S. Paul aux Romains, chapitre 11 :

 

1 Je dis donc : Est-ce que Dieu a rejeté son peuple ? Loin de là ! Car moi aussi, je suis Israélite de la postérité d'Abraham, de la race de Benjamin. 2 Non, Dieu n'a pas rejeté son peuple, qu'il a connu d'avance. Ne savez-vous pas ce que l'Écriture rapporte dans le chapitre d'Élie, comment il adresse à Dieu cette plainte contre Israël : 3 " Seigneur, ils ont tué vos prophètes, ils ont renversé vos autels, je suis resté moi seul, et ils en veulent à ma vie. " 4 Mais que lui répond la voix divine ? Je me suis réservé sept mille hommes qui n'ont pas fléchi le genou devant Baal. " 5 De même aussi, dans le temps présent, il y a une réserve selon un choix de grâce. 6 Or, si c'est par grâce, ce n'est plus par les œuvres ; autrement la grâce cesse d'être une grâce. [Et si c'est par les œuvres, ce n'est plus une grâce ; autrement l'œuvre cesse d'être une œuvre.] 7 Que dirons-nous donc ? Ce qu'Israël cherche, il ne l'a pas obtenu ; mais ceux que Dieu a choisis l'ont obtenu, tandis que les autres ont été aveuglés, 8 selon qu'il est écrit : " Dieu leur a donné un esprit d'étourdissement, des yeux pour ne pont voir, et des oreilles pour ne point entendre, jusqu'à ce jour. " 9 Et David dit : " Que leur table leur devienne un piège, un lacet, un trébuchet et un juste châtiment ! 10 Que leurs yeux soient obscurcis pour ne point voir ; tiens leur dos continuellement courbé ! "

11 Je demande donc, ont-ils bronché, afin de tomber pour toujours ? Loin de là, mais par leur chute, le salut est arrivé aux Gentils, de manière à exciter la jalousie d'Israël. 12 Or, si leur chute a été la richesse du monde, et leur amoindrissement la richesse des Gentils, que ne sera pas leur plénitude ! 13 En effet, je vous le dis, à vous, chrétiens nés dans la gentilité : moi-même, en tant qu'apôtre des Gentils, je m'efforce de rendre mon ministère glorieux, 14 afin, s'il est possible, d'exciter la jalousie de ceux de mon sang, et d'en sauver quelques-uns. 15 Car si leur rejet a été la réconciliation du monde, que sera leur réintégration, sinon une résurrection d'entre les morts ? 16 Si les prémices sont saintes, la masses l'est aussi ; et si la racine est sainte, les branches le sont aussi. 17 Mais si quelques-unes des branches ont été retranchées, et si toi, qui n'étais qu'un olivier sauvage, tu as été enté à leur place et rendu participant de la racine et de la sève de l'olivier, 18 ne te glorifie pas à l'encontre des branches. Si tu te glorifies, sache que ce n'est pas toi qui portes la racine, mais que c'est la racine qui te porte. 19 Tu diras donc : Ces branches ont été retranchées, afin que moi je fusse enté. 20 Cela est vrai ; ils ont été retranchés à cause de leur incrédulité, et toi, tu subsistes par la foi ; garde-toi de pensées orgueilleuses, mais crains. 21 Car si Dieu n'a pas épargné les branches naturelles, crains qu'il ne t'épargne pas non plus. 22 Considère donc la bonté et la sévérité de Dieu : sa sévérité envers ceux qui sont tombés, et sa bonté envers toi, si tu te maintiens dans cette bonté ; autrement toi aussi tu seras retranché. 23 Eux aussi, s'ils ne persévèrent pas dans leur incrédulité, ils seront entés ; car Dieu est puissant pour les enter de nouveau. 24 Si toi, tu as été coupé sur un olivier de nature sauvage, et enté, contrairement à ta nature, sur l'olivier franc, à plus forte raison les branches naturelles seront-elles entées sur leur propre olivier.

25 Car je ne veux pas, frères, que vous ignoriez ce mystère, afin que vous ne soyez pas sages à vos propres yeux : c'est qu'une partie d'Israël est tombée dans l'aveuglement jusqu'à ce que la masse des Gentils soit entée. 26 Et ainsi tout Israël sera sauvé, selon qu'il est écrit : " Le libérateur viendra de Sion, et il éloignera de Jacob toute impiété ; 27 et ce sera mon alliance avec eux, lorsque j'aurai ôté leurs péchés. 28 Il est vrai, en ce qui concerne l'Évangile, ils sont encore ennemis à cause de vous ; mais eu égard au choix divin, ils sont aimés à cause de leurs pères. 29 Car les dons et la vocation de Dieu sont sans repentance. 30 Et comme vous-mêmes autrefois vous avez désobéi à Dieu, et que, par le fait de leur désobéissance, vous avez maintenant obtenu miséricorde, 31 de même, eux aussi, ils ont maintenant désobéi, à cause de la miséricorde qui vous a été faite, afin qu'ils obtiennent également miséricorde. 32 Car Dieu a enfermé tous les hommes dans la désobéissance, pour faire miséricorde à tous.

33 Ô profondeur inépuisable et de la sagesse et de la science de Dieu ! Que ses jugements sont insondables et ses voies incompréhensibles ! 34 Car " qui a connu la pensée du Seigneur ou qui a été son conseiller ? " 35 Ou bien " qui lui a donné le premier, pour qu'il ait à recevoir en retour ? 36 De lui, par lui et pour lui sont toutes choses. À lui la gloire dans tous les siècles ! Amen !

 

 

SAINT IRÉNÉE DE LYON (135/140 – 203/293)

CONTRE LES HÉRÉSIES

 

LIVRE I

 

Deuxième partie

 

UNITÉ DE LA FOI DE L’ÉGLISE ET VARIATIONS

DES SYSTÈMES HÉRÉTIQUES

 

1. Unité de la foi de l’Église

 

Les questions théologiques

 

10, 3. Le degré plus ou moins grand de science n'apparaît pas dans le fait de changer la doctrine elle-même et d'imaginer faussement un autre Dieu en dehors de Celui qui est le Créateur, l'Auteur et le Nourricier de cet univers, comme s'il ne nous suffisait pas, ou un autre Christ, ou un autre Fils unique. Mais voici en quoi se prouve la science d'un homme : dégager l'exacte signification des paraboles et faire ressortir leur accord avec la doctrine de vérité ; exposer la manière dont s'est réalisé le dessein salvifïque de Dieu en faveur de l'humanité ; montrer que Dieu a usé de longanimité et devant l'apostasie des anges rebelles et devant la désobéissance des hommes ; faire connaître pourquoi un seul et même Dieu a fait des êtres temporels et des êtres éternels, des êtres célestes et des êtres terrestres ; comprendre pourquoi ce Dieu, alors qu'il était invisible, est apparu aux prophètes, et cela non pas sous une seule forme, mais aux uns d'une manière et aux autres d'une autre ; indiquer pourquoi plusieurs Testaments ont été octroyés à l'humanité et enseigner quel est le caractère propre de chacun d'eux ; chercher à savoir exactement pourquoi « Dieu a enfermé toutes choses dans la désobéissance pour faire à tous miséricorde (a)  » ; publier dans une action de grâces pourquoi « le Verbe » de Dieu « s'est fait chair (b) » et a souffert sa Passion ; faire connaître pourquoi la venue du Fils de Dieu a eu lieu dans les derniers temps, autrement dit pourquoi Celui qui est le Principe n'est apparu qu'à la fin ; déployer tout ce qui est contenu dans les Écritures au sujet de la fin et des réalités à venir ; ne pas taire pourquoi, alors qu'elles étaient sans espérance (c), Dieu a fait « les nations cohéritières, concorporelles et coparticipantes (d) » des saints ; publier comment « cette chair mortelle revêtira l'immortalité, et cette chair corruptible, l'incorruptibilité (e) » ; proclamer comment « celui qui n'était pas un peuple est devenu un peuple et celle qui n'était pas aimée est devenue aimée (f) », et comment « les enfants de la délaissée sont devenus plus nombreux que les enfants de celle qui avait l'époux (g) ». C'est à propos de ces choses et d'autres semblables que l'Apôtre s'est écrié : « Ô profondeur de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu ! Que ses jugements sont insondables et ses voies impénétrables (h) ! » Il ne s'agit donc pas d'imaginer faussement au-dessus du Créateur et Démiurge une Mère de celui-ci et de ces gens-là — Mère qui serait l'Enthymésis d'un Éon égaré — et d'en venir à un tel excès de blasphème, ni d'imaginer derechef au-dessus d'elle un Plérôme qui contiendrait tantôt trente Éons, tantôt une tribu innombrable d'Éons. Car ainsi s'expriment ces maîtres vraiment dépourvus de science divine, cependant que toute la véritable Église possède une seule et même foi à travers le monde entier, ainsi que nous l'avons dit.

 

a) Romains, 11 : 32 ;

b) S. Jean, 1 : 14 ;

c) Cf. Éphésiens, 2 : 12 ;

d) Éphésiens, 3 : 6 ;

e) Cf. I Corinthiens, 15 : 54 ;

f) Cf. Osée, 2 : 25 ; Romains, 9 : 25 ;

g) Cf. Isaïe, 54 : 1 ; Galates, 4 : 27 ;

h) Romains, 11 : 33.

 

LIVRE II

 

Troisième partie

 

RÉFUTATION DES SPÉCULATIONS VALENTINIENNES

RELATIVES AUX NOMBRES

 

3. L’orgueil gnostique

 

Refus des hérétiques de rien réserver à Dieu

 

28, 7. En parlant de même à propos de l'origine de la matière, c'est-à-dire en disant que c'est Dieu qui l'a produite, nous ne nous tromperons pas non plus, car nous savons par les Écritures que Dieu détient la primauté sur toutes choses. Mais d'où l'a-t-il émise, et comment ? Cela, aucune Écriture ne l'explique, et nous n'avons pas le droit de nous lancer, à partir de nos propres opinions, dans une infinité de conjectures sur Dieu : une telle connaissance doit être réservée à Dieu.

 

De même encore, pourquoi, alors que tout a été fait par Dieu, certains êtres ont-ils transgressé et se sont-ils détournés de la soumission à Dieu, tandis que d'autres, ou, pour mieux dire, le plus grand nombre, ont persévéré et persévèrent dans la soumission à leur Créateur ? De quelle nature sont ceux qui ont transgressé, et de quelle nature sont ceux qui persévèrent ? Autant de questions qu'il faut réserver à Dieu et à son Verbe. C'est à ce dernier seul que Dieu a dit : « Siège à ma droite, jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis un escabeau pour tes pieds (a) » ; quant à nous, nous sommes encore sur terre, nous ne sommes point encore assis sur le trône de Dieu (b). En effet, si l'« Esprit » du Sauveur, qui est en lui, « scrute tout, même les profondeurs de Dieu (c) », pour ce qui nous concerne, « il y a division des grâces, division des ministères et division des opérations (d) » et, sur terre, comme le dit encore Paul, « nous ne connaissons que partiellement et nous ne prophétisons que partiellement (e) ». De même donc que nous ne connaissons que partiellement, ainsi devons-nous, sur toutes les questions, nous en remettre à Celui qui ne nous donne encore que partiellement sa grâce.

 

Qu'un feu éternel ait été préparé pour les transgresseurs, le Seigneur l'a dit clairement et toutes les Écritures  le démontrent ; que Dieu ait su d'avance que cette transgression se produirait, les Écritures  le prouvent de même, car, ce feu éternel, c'est dès le commencement que Dieu l'a préparé pour ceux qui transgresseraient (f) mais pour quelle cause précise certains êtres ont-ils transgressé, ni une Écriture quelconque ne l'a rapporté, ni l'Apôtre ne l'a dit, ni le Seigneur ne l'a enseigné. Aussi faut-il laisser à Dieu cette connaissance, comme le Seigneur l'a fait pour le jour et l'heure du jugement (g), et ne pas tomber dans cet extrême péril de ne rien réserver à Dieu, et cela, alors que l'on n'a encore que partiellement reçu sa grâce. En cherchant au contraire ce qui est au-dessus de nous et nous est présentement inaccessible, on en vient à un tel degré d'audace que l'on dissèque Dieu ; comme si l'on avait déjà découvert ce qui n'a jamais encore été découvert, en s'appuyant sur la mensongère théorie des émissions, on affirme que le Dieu Créateur de toutes choses est issu d'une déchéance et d'une ignorance et l'on forge ainsi un système impie contre Dieu ;

 

a) Psaumes, 109 : 1 ;

b) Cf. Apocalypse, 3 : 21 ;

c) I Corinthiens, 2 : 10 ;

d) I Corinthiens, 12 : 4-6 ;

e) I Corinthiens, 13 : 9 ;

f) Cf. S. Matthieu, 25 : 25 : 41 ;

g) Cf. S. Matthieu, 24 : 36.

 

28, 8. après quoi, tout en n'ayant aucun témoignage appuyant cette fiction que l'on vient d'inventer, on recourt tantôt aux premiers nombres venus, tantôt à des syllabes, tantôt à des noms, tantôt encore aux lettres contenues dans d'autres lettres, tantôt à des paraboles incorrectement expliquées, ou encore à des suppositions gratuites, pour tenter de donner consistance à la fable que l'on a échafaudée.

 

Si quelqu'un cherche, en effet, à savoir pour quel motif le Père, qui a tout en commun avec le Fils, a été présenté par le Seigneur comme étant seul à connaître le jour et l'heure du jugement (a), il n'en trouvera pas présentement de plus adapté, de plus convenable et de plus sûr que celui-ci : étant le seul Maître véridique, le Seigneur voulait que nous sachions, par lui, que le Père est au-dessus de tout. Car « le Père », dit-il, « est plus grand que moi (b) ». Si donc le Père a été présenté par le Seigneur comme supérieur sous le rapport de la science, c'est afin que nous aussi, tant que nous sommes dans la « figure de ce monde (c) », nous réservions à Dieu la science parfaite et la solution de semblables questions, et de peur que, cherchant à sonder la profondeur (d) du Père, nous ne tombions dans l'extrême péril de nous demander si, au-dessus de Dieu, il n'y aurait point un autre Dieu.

 

a) Cf. S. Matthieu, 24 : 36 ;

b) S. Jean, 14 : 28 ;

c) Cf. I Corinthiens, 7 : 31 ;

d) Cf. Romains, 11 : 33.

LIVRE III

 

Deuxième partie

 

UN SEUL CHRIST, FILS DE DIEU DEVENU

FILS DE L’HOMME POUR RÉCAPITULER

 EN LUI SA PROPRE CRÉATION

 

2. Jésus n’est pas un pur homme, mais le Fils de Dieu incarné dans le sein de la Vierge

 

Le signe de Jonas

 

20, 2. Telle a donc été la longanimité de Dieu. Il a permis que l'homme passe par toutes les situations et qu'il connaisse la mort, pour accéder ensuite à la résurrection d'entre les morts et apprendre par son expérience de quel mal il a été délivré : ainsi rendra-t-il toujours grâces au Seigneur, pour avoir reçu de lui le don de l'incorruptibilité, et l'aimera-t-il davantage, s'il est vrai que celui à qui on remet plus aime davantage (a) ; ainsi saura-t-il que lui-même est mortel et impuissant et comprendra-t-il que Dieu est au contraire à ce point immortel et puissant qu'il donne au mortel l'immortalité (b) et au temporel l'éternité; ainsi connaîtra-t-il toutes les autres œuvres prodigieuses de Dieu rendues manifestes en lui, et, instruit par elles, aura-t-il sur Dieu des pensées en rapport avec la grandeur de Dieu. Car la gloire de l'homme, c'est Dieu ; d'autre part, le réceptacle de l'opération de Dieu et de toute sa sagesse et de toute sa puissance, c'est l'homme. Comme le médecin fait ses preuves chez ceux qui sont malades, ainsi Dieu se manifeste chez les hommes. C'est pourquoi Paul dit : « Dieu a enfermé toutes choses dans la désobéissance pour faire à tous miséricorde (c). » Ce n'est pas des Éons pneumatiques qu'il parle, mais de l'homme, qui, après avoir désobéi à Dieu et avoir été rejeté de l'immortalité, a ensuite obtenu miséricorde (d) par l'entremise du Fils de Dieu, en recevant la filiation adoptive qui vient par lui (e). Car cet homme-là, gardant sans enflure ni jactance une pensée vraie sur les créatures et sur le Créateur — qui est le Dieu plus puissant que tout et qui donne à tout l'existence — et demeurant dans son amour (f), dans la soumission et dans l'action de grâces, recevra de lui une gloire plus grande, progressant jusqu'à devenir semblable à Celui qui est mort pour lui. Celui-ci en effet s'est fait « à la ressemblance de la chair du péché » pour condamner le péché et, ainsi condamné, l'expulser de la chair (g), et pour appeler d'autre part l'homme à lui devenir semblable, l'assignant ainsi pour imitateur à Dieu (h), l'élevant jusqu'au royaume du Père et lui donnant de voir Dieu et de saisir le Père, — lui, le Verbe de Dieu qui a habité dans l'homme (i) et s'est fait Fils de l'homme pour accoutumer l'homme à saisir Dieu et accoutumer Dieu à habiter dans l'homme, selon le bon plaisir du Père.

 

a) Cf. S. Luc, 7 : 42-43 ;

b) Cf. I Corinthiens, 15 : 53 ;

c) Cf. Romains, 11 : 32 ;

d) Cf. I S. Pierre, 2 : 10 ;

e) Cf. Galates, 4 : 4-5 ;

f) Cf. S. Jean, 15 : 9-10 ;

g) Cf. Romains, 8 : 3 ;

h) Cf. Éphésiens, 5 : 1 ;

i) Cf. S. Jean, 1 : 14.

LIVRE IV

 

Première partie

 

UN SEUL DIEU, AUTEUR DES DEUX TESTAMENTS,

PROUVÉ PAR LES PAROLES CLAIRES DU CHRIST

 

 

1. Le Père du Christ, Créateur de toutes choses et Auteur de la Loi

 

Dieu de Jérusalem et du Temple

 

2, 7. En revanche, ceux qui craignaient Dieu et révéraient sa Loi accoururent au Christ et furent tous sauvés : « Allez, disait-il à ses disciples, vers les brebis perdues de la maison d'Israël (a). » Les Samaritains aussi, est-il dit, lorsque le Seigneur eut demeuré deux jours chez eux, «furent beaucoup plus nombreux à croire à cause de sa parole, et ils disaient à la femme : Ce n'est plus à cause de tes dires que nous croyons, car nous l'avons entendu nous-mêmes et nous savons qu'il est vraiment le Sauveur du monde (b). » Paul dit aussi : « Et ainsi tout Israël sera sauvé (c). » Il va jusqu'à dire que la Loi a été pour nous un pédagogue menant au Christ Jésus (d). Qu'on ne mette donc pas sur le compte de la Loi l'incrédulité d'un certain nombre ! La Loi ne les empêchait pas de croire au Fils de Dieu ; elle les y engageait même, en disant que les hommes ne pourraient être sauvés de l'antique blessure du serpent (e) qu'en croyant en Celui qui, élevé de terre (f) sur le bois du martyre selon la ressemblance de la chair du péché (g), attire tout à lui (h) et vivifie les morts (i).

 

a) S. Matthieu, 10 : 6 ;

b) S. Jean, 4 : 41-42 ;

c) Romains, 11 : 26 ;

d) Cf. Galates, 3 : 24 ;

e) Cf. Nombres, 21 : 8 ;

f) Cf. S. Jean, 3 : 14 ;

g) Cf. Romains, 8 : 3 ;

h) Cf. S. Jean, 12 : 32 ;

i) Cf. S. Jean, 5 : 21 ; Romains, 4 : 17.

 

LIVRE IV

 

Deuxième partie

 

L’ANCIEN TESTAMENT, PROPHÉTIE DU NOUVEAU :

UNE LECTURE ECCLESIALE DES ÉCRITURES

 

1. Le prophétisme

 

Les actes préfiguraits des prophètes

 

20, 12. Ce n'est pas seulement par les visions qu'ils contemplaient et par les paroles qu'ils prêchaient, mais c'est jusque dans leurs actes qu'il s'est servi des prophètes pour préfigurer et montrer d'avance par eux les choses à venir.

 

Voilà pourquoi le prophète Osée épousa une femme de prostitution : par cet acte, il prophétisa que la terre — c'est-à-dire les hommes qui l'habitent — se prostituerait loin du Seigneur (a) et que, de tels hommes, Dieu se plairait à former l'Église, qui serait sanctifiée par son union avec le Fils de Dieu comme cette femme l'avait été par son union avec le prophète : aussi Paul dit-il que la femme infidèle est sanctifiée par le mari fidèle (b). De même encore le prophète donna pour noms à ses enfants : « Celle qui n'a pas obtenu miséricorde » et « Celui qui n'est pas un peuple », pour que, comme le dit l'Apôtre, « celui qui n'était pas un peuple (c) devînt un peuple, et que celle qui n'avait pas obtenu miséricorde obtînt miséricorde, et que, dans le lieu même où l'on nommait celui qui n'était pas un peuple, on nommât les fils du Dieu vivant (d) ». Ce que le prophète faisait d'une manière figurative par des actes, l'Apôtre le montre fait d'une manière réelle dans l'Eglise par le Christ.

 

Ainsi encore Moïse épousa une éthiopienne (e) dont il fit par là même une israélite : il signifiait ainsi par avance que le sauvageon serait greffé sur l'olivier franc et aurait part à sa sève (f). En effet, parce que le Christ né selon la chair allait être recherché par le peuple pour être mis à mort, tandis qu'il devait trouver abri en Égypte, c'est-à-dire parmi les gentils, et y sanctifier les enfants de là-bas dont il formerait son Église — car l'Égypte appartenait depuis le début à la gentilité, comme l'Éthiopie —, par le mariage de Moïse était montré le mariage du Verbe, et par l' épouse éthiopienne était révélée l'Église issue de la gentilité. Et ceux qui blâment, critiquent et ridiculisent celle-ci ne seront pas purs : ils deviendront lépreux et seront expulsés du camp des justes (g).

 

Ainsi encore Rahab la courtisane, qui s'accusait d'être une païenne coupable de tous les péchés, accueillit les trois espions qui espionnaient toute la terre (h) et cacha chez elle le Père et le Fils avec l'Esprit Saint. Et, tandis que toute la ville où elle habitait s'écroulait au fracas des sept dernières trompettes, elle-même fut sauvée avec toute sa maison par la foi au signe écarlate (i), comme le Seigneur le disait aux Pharisiens qui n'accueillaient pas sa venue et méprisaient le signe écarlate qui était la Pâque, le rachat et la sortie du peuple hors de l'Égypte : « Les publicains et les courtisanes vous précèdent dans le royaume des cieux (j). »

 

a) Cf. Osée, 1 : 2 ;

b) Cf. I Corinthiens, 7 : 14 ;

c) Cf. Osée, 1 : 6-9 ;

d) Romains, 9 : 25-26 ;

e) Cf. Exode, 2 : 21 ;

f) Cf. Romains, 11 : 17 ;

g) Cf. Nombres, 10 : 10-14 ;

h) Cf. Josué, 2 : 1 ;

i) Cf. Josué, 2 : 18 ; 6 : 25 ;

j) S. Matthieu, 21 : 31.

 

Les actes préfiguratifs des patriarches

 

21, 1. En Abraham aussi était préfigurée notre foi, et il fut le patriarche et pour ainsi dire le prophète de notre foi. C'est ce que l'Apôtre a pleinement enseigné, en disant dans l'épître aux Galates : « Ainsi donc, Celui qui vous dispense l'Esprit et opère des miracles parmi vous, le fait-il en raison des œuvres de la Loi ou en raison de la soumission de la foi ? C'est ainsi qu'Abraham crut à Dieu et cela lui fut imputé à justice. Reconnaissez-le donc : ceux qui sont de la foi, ce sont eux les fils d'Abraham. Or, prévoyant que Dieu justifierait les gentils par la foi, l'Écriture annonça d'avance à Abraham cette bonne nouvelle : Toutes les nations seront bénies en toi. Ceux qui sont de la foi sont donc bénis avec Abraham le croyant (a). » Par là, l'Apôtre l'appelle non seulement prophète de la foi, mais encore père de ceux d'entre les gentils qui croient au Christ. La raison en est que sa foi et la nôtre ne sont qu'une seule et même foi : lui, il a cru aux choses à venir comme si elles étaient déjà arrivées, à cause de la promesse de Dieu ; et nous de même, par la foi, nous contemplons comme dans un miroir l'héritage qui nous adviendra dans le royaume, à cause de la promesse de ce même Dieu.

 

a) Galates, 3 : 3 : 5-9.

 

21, 2. L'histoire d'Isaac n'est pas non plus dépourvue de signification. Car l'Apôtre dit dans l'épître aux Romains : « Rebecca aussi, qui avait conçu d'un seul homme, Isaac notre père », reçut du Verbe, « pour que le dessein électif de Dieu demeurât, non en vertu des œuvres, mais en vertu de Celui qui appelle », l'oracle que voici : « Deux peuples sont dans ton sein, et deux races dans tes entrailles ; un peuple l'emportera sur l'autre, l'aîné servira le plus jeune (a). » D'où il apparaît clairement que non seulement les actes des patriarches, mais même l'enfantement de Rebecca fut l'annonce prophétique de deux peuples, l'un aîné et l'autre cadet, l'un esclave et l'autre libre, et néanmoins issus d'un seul et même Père. Car il n'y a pour nous et pour ceux-là qu'un seul et même Dieu, qui connaît les choses cachées, qui sait toutes choses avant qu'elles arrivent et qui, pour cette raison, a dit : « J'ai aimé Jacob, mais j'ai haï Esaü (b). »

 

a) Romains, 9 : 10-12 ; cf. Genèse, 25 : 22-23 ;

b) Romains, 9 : 13 ; cf. Malachie, 1 : 2-3.

 

21, 3. Si l'on examine de même les actes de Jacob, on constatera qu'ils ne sont pas sans portée, mais remplis d'« économies ». Et d'abord on verra comment, lors de sa naissance, il saisit le talon de son frère et fut pour cela appelé Jacob (a), c'est-à-dire « celui qui supplante », qui saisit sans être saisi, lie sans être lié, combat et triomphe, tient dans sa main le talon de l'adversaire, c'est-à-dire la victoire; car c'est précisément pour cela qu'est né le Seigneur, dont Jacob préfigurait la naissance et au sujet duquel Jean dit dans l'Apocalypse : « Il sortit en vainqueur et pour vaincre (b). » Ensuite il reçut le droit d'aînesse, lorsque son frère le méprisa (c), tout comme le peuple cadet reçut le Premier-né de tous (d), le Christ, lorsque le peuple aîné le rejeta en disant : « Nous n'avons de roi que César (e). » Or dans le Christ est toute bénédiction : aussi le peuple cadet déroba-t-il par là au Père les bénédictions du peuple aîné, comme Jacob avait dérobé la bénédiction d'Esaü. Pour ce motif le frère fut en butte aux pièges de son frère, tout comme l'Église souffre une chose identique de la part de ceux de sa race. C'est en terre étrangère que naquirent les douze tribus composant la race d'Israël (f), parce que le Christ aussi devait engendrer en terre étrangère les douze colonnes constituant le soutien de l'Église. Des brebis bigarrées furent le salaire de Jacob : car le Christ aussi a pour salaire les hommes qui, de nations bigarrées et dissemblables, se rassemblent dans l'unique bercail de la foi, selon la promesse que le Père lui a faite : « Demande-moi, et je te donnerai les nations pour héritage, et pour domaine les extrémités de la terre (g). » Et parce que Jacob fut prophète du Seigneur par le grand nombre de ses fils, il dut de toute nécessité susciter des fils des deux sœurs, comme le Christ le fit des deux peuples issus d'un seul et même Père, et pareillement aussi des deux servantes, pour signifier que, des libres et des esclaves selon la chair, le Christ présenterait des fils à Dieu en accordant pareillement à tous le don de l'Esprit qui nous vivifie. Et tous ces travaux, celui-là les accomplit à cause de la cadette aux beaux yeux, Rachel, qui préfigurait l'Eglise pour laquelle souffrit le Christ. Car autrefois, c'est par ses patriarches et ses prophètes qu'il préfigurait et prédisait les choses à venir, exerçant ainsi à l'avance son lot par les « économies » de Dieu et accoutumant son héritage à obéir à Dieu, à vivre en étranger dans le monde, à suivre le Verbe de Dieu et à signifier par avance les choses à venir : car rien n'est oiseux ni dépourvu de signification auprès de lui.

 

a) Cf. Genèse, 25 : 26 ;

b) Apocalypse, 6 : 2 et cf. 19 : 11 ; 

c) Cf. Genèse, 25 : 29-34 ;

d) Cf. Colossiens, 1 : 15 ;

e) S. Jean, 19 : 15 ;

f) Cf. Actes, 26 : 7 ;

g) Psaumes, 2 : 8.

 

Les actes préfiguratifs du Christ

 

22, 1. Mais, dans les derniers temps (a), « quand fut venue la plénitude du temps » de la liberté, le Verbe a par lui-même « purifié la souillure des filles de Sion (b) », en lavant de ses propres mains les pieds de ses disciples (c), c'est-à-dire de l'humanité recevant à la fin Dieu en héritage. De la sorte, de même que, au commencement, en la personne des premiers hommes, nous avons tous été réduits en esclavage en devenant les débiteurs de la mort, de même à la fin, en la personne des derniers, tous ceux qui depuis le commencement furent les disciples du Verbe ont été purifiés et lavés de la mort et ont accédé à la vie de Dieu : car Celui qui a lavé les pieds des disciples a sanctifié et amené à la purification le corps tout entier.

 

C'est pourquoi aussi il leur servait la nourriture tandis qu'ils étaient étendus, pour signifier ceux qui étaient étendus dans la terre et auxquels il venait apporter la vie. Comme le dit Jérémie : « Le Seigneur, le Saint d'Israël, s'est souvenu de ses morts endormis dans la terre du tombeau, et il est descendu vers eux pour leur annoncer la bonne nouvelle de son salut, pour les sauver (d). »

 

C'est pourquoi encore les yeux des disciples étaient alourdis (e), quand le Christ vint à sa Passion ; les trouvant endormis, le Seigneur les laissa d'abord, pour signifier la patience de Dieu devant le sommeil des hommes ; mais, étant venu une seconde fois, il les réveilla et les mit debout, pour signifier que sa Passion serait le réveil de ses disciples endormis : car c'est pour eux qu'«il descendit dans les régions inférieures de la terre (f) », afin de voir de ses yeux la partie inachevée (g) de la création, ces hommes au sujet desquels il disait à ses disciples : « Beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir et entendre ce que vous voyez et entendez (h).

 

a) Galates, 4 : 4 ;

b) Isaïe, 4 : 4 ;

c) Cf. S. Jean, 13 : 5 ; 

d) Jérémie ? Cf. I S. Pierre, 3 : 19 et 4 : 6 ;

e) Cf. S. Matthieu, 26 : 43 ;

f) Éphésiens, 4 : 9 ;

g) Cf. Psaumes, 138 : 16 ;

h) S. Matthieu, 13 : 17.

 

22, 2. Car le Christ n'est pas venu pour ceux-là seuls qui, à partir du temps de l'empereur Tibère, ont cru en lui ; et le Père n'a pas exercé sa providence en faveur des seuls hommes de maintenant, mais en faveur de tous les hommes sans exception qui, depuis le commencement, selon leurs capacités et en leur temps, ont craint et aimé Dieu, ont pratiqué la justice et la bonté envers le prochain, ont désiré voir le Christ et entendre sa voix (a). Tous ces hommes-là, lors de sa seconde venue, il les réveillera et les mettra debout avant les autres, c'est-à-dire avant ceux qui seront jugés, et il les établira dans son royaume.

 

a) Cf. S. Matthieu, 13 : 17.

LIVRE IV

 

Deuxième partie

 

L’ANCIEN TESTAMENT, PROPHÉTIE DU NOUVEAU :

UNE LECTURE ECCLESIALE DES ÉCRITURES

 

4. Une lecture ecclésiale des Écritures : Spécimens d’exégèse vétéro-testamentaire

 

Exégèse d'un presbytre : les fautes des anciens

 

27, 2. Et c'est pourquoi le Seigneur est descendu dans les lieux inférieurs de la terre (a), afin de porter à ceux-là aussi la bonne nouvelle de sa venue, qui est la rémission des péchés pour ceux qui croient en lui. Or ils ont cru en lui, tous ceux qui par avance avaient espéré en lui (b), c'est-à-dire ceux qui avaient annoncé par avance sa venue et coopéré à ses « économies », les justes, les prophètes et les patriarches. Et il leur a remis leurs péchés comme à nous, en sorte que nous ne puissions plus leur en faire grief sans réduire à néant la grâce de Dieu (c). Car, de même que ceux-là ne nous reprochent pas les débauches auxquelles nous nous sommes livrés avant que le Christ se manifestât parmi nous, de même nous n'avons pas le droit d'accuser ceux qui péchèrent avant la venue du Christ. Car « tous » les hommes « sont privés de la gloire de Dieu (d) », et ceux-là sont justifiés — non par eux-mêmes, mais par la venue du Seigneur — qui ont les yeux tendus vers sa lumière.

 

Et c'est pour notre instruction à nous que leurs actes ont été mis par écrit (e), d'abord afin que nous sachions qu'il n'y a pour eux et pour nous qu'un seul Dieu, qui n'approuve pas les péchés, même s'ils sont le fait d'hommes illustres, et ensuite afin que nous nous abstenions du mal. Car si les anciens, qui nous ont précédés dans la grâce et pour qui le Fils de Dieu n'avait pas encore souffert, ont encouru de tels reproches pour être tombés dans quelque faute et s'être faits les esclaves de la concupiscence charnelle, que ne souffriront pas ceux qui, maintenant, méprisent la venue du Seigneur et se font les esclaves de leurs voluptés ! Pour ceux-là, la mort du Seigneur fut la rémission de leurs péchés ; mais, pour ceux qui pèchent maintenant, « le Christ ne meurt plus, car la mort n'a plus d'empire sur lui (f) » : il viendra dans la gloire de son Père (g) exiger de ses économes, avec les intérêts, l'argent qu'il leur a confié (h), et, de ceux à qui il a donné davantage, il réclamera davantage (i). Nous ne devons donc pas nous enorgueillir, dit le presbytre, ni censurer les anciens, mais craindre nous-mêmes que, si, après avoir connu le Christ, nous faisions une chose qui déplaise à Dieu, nous ne puissions plus obtenir le pardon de nos fautes et ne soyons exclus de son royaume. C'est pourquoi Paul a dit : « S'il n'a pas épargné les branches naturelles, il pourrait fort bien ne pas t'épargner non plus, toi qui, n'étant qu'un olivier sauvage, as été enté sur l'olivier franc et rendu participant de sa sève (j). »

 

a) Cf. Éphésiens, 4 : 9 ;  cf. I S. Pierre, 3 : 19 et 4 : 6 ;

b) Cf. Éphésiens, 1 : 12 ;

c) Cf. Galates, 2 : 21 ;

d) Romains, 3 : 23 ;

e) Cf. I Corinthiens, 10 : 11 ;

f) Romains, 6 : 9 ;

g) Cf. S. Matthieu, 16 : 27 ;

h) Cf. S. Matthieu, 25 : 14-30 ;

i) Cf. S. Luc, 12 : 48 ;

j) Romains, 11 : 21, 17.

LIVRE V

 

Première partie

 

LA RÉSURRECTION DE LA CHAIR PROUVÉE

PAR LES ÉPÎTRES DE SAINT PAUL

 

1. La résurrection de la chair postulée par l’Incarnation

 

Réalité de l'Incarnation

 

1, 1. Car nous ne pouvions apprendre les mystères de Dieu que si notre Maître, tout en étant le Verbe, se faisait homme. D'une part, en effet, nul n'était capable de révéler les secrets du Père (a), sinon son propre Verbe, « car quel » autre « a connu la pensée du Seigneur ? ou quel » autre « a été son conseiller (b) ? » D'autre part, nous ne pouvions les apprendre autrement qu'en voyant notre Maître et en percevant, de nos propres oreilles, le son de sa voix : car c'est en devenant les imitateurs de ses actions et les exécuteurs de ses paroles (c) que nous avons communion avec lui (d) et que par là même, nous qui sommes nouvellement venus à l'existence, nous recevons, de Celui qui est parfait dès avant toute création, la croissance, de Celui qui est seul bon et excellent, la ressemblance avec lui-même, de Celui qui possède l'incorruptibilité, le don de celle-ci, et cela après avoir d'abord été prédestinés à être (e), alors que nous n'étions pas encore, selon la prescience du Père (f), et avoir ensuite  été  faits,  aux  temps  connus  d'avance, selon  le ministère du Verbe. Celui-ci est donc bien parfait en tout, puisqu'il est à la fois Verbe puissant et homme véritable, nous ayant  rachetés par son sang (g) de  la  manière  qui convenait au Verbe, « en se donnant lui-même en rançon (h) » pour ceux  qui  avaient été faits  captifs :  car l'Apostasie avait  dominé  injustement sur nous  et, alors que nous appartenions à Dieu par notre nature, nous avait aliénés contre notre nature en faisant de nous ses disciples ; étant donc puissant en tout et indéfectible en sa justice, c'est en respectant cette justice que le Verbe de Dieu s'est tourné contre l'Apostasie elle-même, lui rachetant son propre bien à lui non par la violence,  à la manière dont elle avait dominé sur nous au commencement en s'emparant insatiablement de ce qui n'était pas à elle, mais par la persuasion, comme il convenait que Dieu fît, en recevant par persuasion et non par violence ce qu'il voulait, afin que tout à la fois la justice fût sauvegardée et que l'antique ouvrage modelé par Dieu ne pérît point. Si donc c'est par son propre sang que le Seigneur nous a rachetés (i), s'il a donné son âme pour notre âme et sa chair pour notre chair, s'il a répandu l'Esprit du Père afin d'opérer l'union et la communion de Dieu  et  des  hommes,   faisant  descendre  Dieu  dans  les hommes par l'Esprit et faisant monter l'homme jusqu'à Dieu par son incarnation, et si en toute certitude et vérité, lors de sa venue, il nous a gratifiés de l'incorruptibilité par la communion que nous avons avec lui-même, c'en est fait de tous les enseignements des hérétiques.

 

a) Cf. S. Jean, 1 : 18 ;

b) Romains, 11 : 34 ; cf. Isaïe, 40 : 13 ;

c) Cf. Jacques, 1 : 22 ; 

d) Cf. I S. Jean, 1 : 6 ;

e) Cf. Éphésiens, 1 : 11-12 ;

f) Cf. I S. Pierre, 1 : 2 ;

g) Cf. Éphésiens, 1 : 7 ;

h) I S. Timothée, 2 : 6 ;

i) Cf. Éphésiens, 1 : 7. 

 

L'Incarnation réduit à néant les Marcionites

 

2, 1. Vains aussi ceux qui prétendent que le Seigneur est venu dans un domaine étranger, comme avide du bien d'autrui, pour présenter l'homme, qui serait l'ouvrage d'un autre, à un Dieu qui ne l'aurait ni fait ni créé et aurait même, à l'origine, été privé d'une participation quelconque à sa production. Sa venue est évidemment injuste, si, comme ils le prétendent, il est venu dans un domaine qui n'est pas le sien ; de plus, il ne nous a pas vraiment rachetés par son sang (a), s'il ne s'est pas vraiment fait homme. Mais en fait, il a restauré, dans l'ouvrage par lui modelé, le privilège originel de l'homme qui est d'avoir été fait à l'image et à la ressemblance de Dieu (b) ; il ne s'est point approprié frauduleusement le bien d'autrui, mais il a repris son propre bien en toute justice et bonté : justice à l'égard de l'Apostasie, puisqu'il nous a rachetés à elle par son sang (c) ; bonté à notre égard à nous, les rachetés, car nous ne lui avons rien donné préalablement (d) et il ne sollicite rien de nous, comme s'il éprouvait quelque besoin, mais c'est nous qui avons besoin de la communion avec lui : aussi s'est-il prodigué lui-même par pure bonté, afin de nous rassembler dans le sein du Père.

 

a) Cf. Éphésiens, 1 : 7 ;

b) Cf. Genèse, 1 : 26 ;

c) Cf. Éphésiens, 1 :7 ;

d) Cf. Romains, 11 : 35.

 

4. Véritable sens de la phrase « La chair et le sang ne peuvent hériter du royaume de Dieu »

 

La greffe de l'Esprit

 

10, 1. Il parle ainsi de peur que, en complaisant à la chair, nous ne rejetions la greffe de l'Esprit : car « alors que tu n'étais, dit-il, qu'un olivier sauvage, tu as été enté sur un olivier franc et rendu participant de la sève de cet olivier (a) ». Si donc un olivier sauvage, après avoir été enté sur un olivier franc, demeure ce qu'il était auparavant, à savoir un olivier sauvage, « il est coupé et jeté au feu (b) » ; si, au contraire, il garde sa greffe et se transforme en olivier franc, il devient un olivier fertile, ayant été comme planté dans le jardin du roi. Ainsi en va-t-il des hommes : si, par la foi, ils progressent vers le meilleur, reçoivent l'Esprit de Dieu et produisent les fruits de celui-ci, ils seront spirituels, ayant été comme plantés dans le jardin de Dieu (c) ; mais s'ils rejettent l'Esprit et demeurent ce qu'ils étaient auparavant, préférant relever de la chair plutôt que de l'Esprit, on dira à juste titre à leur sujet que « la chair et le sang n'hériteront pas du royaume de Dieu (d) » : c'est comme si l'on disait qu'un olivier sauvage ne sera pas admis dans le jardin de Dieu. L'Apôtre a donc admirablement montré notre nature et toute l'« économie » de Dieu là où il parle de la chair et du sang, ainsi que de l'olivier sauvage.

 

Si, en effet, un olivier est négligé et abandonné quelque temps dans le désert, il se met à produire des fruits sauvages et devient, de lui-même, un olivier sauvage ; par contre, si cet olivier sauvage est entouré de soins et enté sur un olivier franc, il reviendra à la fertilité primitive de sa nature. Il en va de même des hommes : s'ils s'abandonnent à la négligence, ils produisent ces fruits sauvages que sont les convoitises de la chair et ils deviennent, par leur faute, stériles en fruits de justice — car c'est pendant que les hommes dorment que l'ennemi sème les broussailles de l'ivraie (e), et c'est pourquoi le Seigneur a enjoint à ses disciples de veiller (f) — ; mais si ces hommes, stériles en fruits de justice et comme étouffés par les broussailles, sont entourés de soins et reçoivent en guise de greffe la parole de Dieu, ils reviennent à la nature primitive de l'homme, celle qui fut créée à l'image et à la ressemblance de Dieu (g).

 

a) Romains, 11 : 17, 24 ;

b) S. Matthieu, 7 : 19 ;

c) Cf. Ézéchiel, 31 : 8 ; Apocalypse, 2 : 7 ;

d) I Corinthiens, 15 : 50 ;

e) Cf. S. Matthieu, 13 : 25 ;

f) Cf. S. Matthieu, 24 :42 ; 25 : 13 ;

g) Cf. Genèse, 1 : 26.

 

10, 2. D'autre part, si l'olivier sauvage vient à être enté, il ne perd pas la substance de son bois, mais change la qualité de son fruit et reçoit un autre nom, car il n'est plus et ne se voit plus appeler olivier sauvage, mais olivier fertile : de même l'homme qui est enté par la foi et reçoit l'Esprit de Dieu ne perd pas la substance de sa chair, mais change la qualité de ce fruit que sont ses œuvres et reçoit un autre nom qui signifie sa transformation en mieux, car il n'est plus et ne se voit plus appeler chair et sang, mais homme spirituel. Par contre, si l'olivier sauvage ne reçoit pas la greffe, il demeure sans utilité pour son propriétaire en raison de sa nature sauvage et, en tant qu'arbre stérile, « il est coupé et jeté au feu (a) » : de même l'homme qui ne reçoit pas la greffe de l'Esprit qui s'opère par la foi demeure cela même qu'il était auparavant, à savoir chair et sang, et ne peut en conséquence hériter du royaume de Dieu.

 

a) Romains, 8 : 13-14.

 

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