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29 juin 2012 5 29 /06 /juin /2012 20:49

 

 

" Avançant dans la voie du subjectivisme, ouverte par Descartes, Locke, après avoir distingué les qualités premières [seule perception des sens] et les qualités secondes [connaissance du sensible sous un mode universel] de la matière, avait fait de celles-ci de pures modifications subjectives de nos sens, auxquelles rien de réel ne correspond formellement en dehors de nous, et n'avait reconnu de réalité qu'aux premières. Berkeley, arguant du principe médiatiste que nous ne connaissons par nos sens, quels qu'ils soient, que des états subjectifs, en conclut logiquement que nous n'avons pas plus le droit d'affirmer la réalité des qualités premières que celle des qualités secondes ; que leur être à toutes se réduit à la représentation subjective que nous nous en faisons et que seule nous percevons. En politique, Locke passe pour un libéral en distinguant deux pouvoirs dans l'État : le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif, et en soutenant la suprématie du Parlement, et ce pour que les Anglais ne soient plus gouvernés par des souverains étrangers à leur patrie, en l'occurrence par les Français avec le duc de Normandie et les Plantagenets. Ce qui est un cas typiquement anglais et par conséquent non reproductible (Montesquieu, De la Constitution anglaise : " Elles [les lois] doivent être tellement propres au peuple pour lequel elles sont faites que c'est un très grand hasard si celles d'une nation peuvent convenir à une autre ".

 

Ibid., ch. III : La Constitution de 1795 ou de an I, p. 94 :

 

«  La nouvelle Constitution [...] tend à consolider le gouvernement de la bourgeoisie et à lui assurer la paisible jouissance des avantages que la Révolution lui a procurés. Pour ces raisons elle répudie tout ce qui, dans les précédentes constitutions, avait été rédigé sous l'influence des idées de Rousseau [on n'en sort pas !],elle suit au contraire davantage celles de Montesquieu [ces passages valent de l'or], notamment en ce qui concerne la séparation des pouvoirs et le rôle des " corps intermédiaires ", ainsi marque-t-elle un recul, non seulement sur la Constitution de 1793, mais même sur celle de 1791. »

 

        Pour que notre corps aille toujours dans une bonne direction ne faut-il pas que nos membres soient intiment associés à notre volonté ? Dans un mouvement cohérent ou bien ordonné, moteur et mobile ne doivent-ils pas aller de concert ? Qu'en serait-il de l'univers s'il venait à se désorganiser ? Les anciens le nommaient d'ailleurs cosmos, ce qui signifie " qui est en bon ordre, bien ordonné, bien réglé ". Ce raisonnement s'applique également à toute société humaine bien organisée ou digne de ce nom, - l'organisation matérielle ou purement économique ne suffisant pas pour en faire une société humaine (cf. la vie des abeilles, celle des fourmis, etc. - Comme le dit Platon dans sa Politique (276c) par la voix de l'étranger éléate, " si fortement que nous ayons été convaincus qu'il y a un art de nourrir le troupeau bipède, nous ne devions pas plus pour cela lui donner sur-le-champ le nom d'art royal et politique, comme si la définition en était achevée "). Sans ordre, tout retournerait au chaos ou à l'anarchie, c'est-à-dire au néant ou au non-être, car toute chose tient dans l'être conformément à la loi naturelle ou divine. Et c'est pourquoi l'être est intelligible et les sciences naturelles sont possibles (logos). La séparation politique du législatif et de l'exécutif est une monstruosité. Ces deux domaines requièrent un seul pouvoir pour les unir et les rendre féconds. On ne doit pas les séparer, mais seulement les distinguer pour les unir. Ceux qui voient les choses ainsi sont animés par l'esprit manichéen qui caractérisait les révolutionnaires de 89, les adeptes de la maçonnerie ou les fils spirituels de Manès, l'esclave Curbique vendu à la veuve de Scythien, préconisant une égalité et une liberté sans frein ou désorganisatrices contre toute loi, toute magistrature, contre les rois et contre le Dieu du christianisme.

 

Abbé Augustin Barruel (1741 - 1820), Mémoires pour servir à l'histoire du Jacobinisme, en 2 tomes (1063 pages), Diffusion de la Pensée Française, 1974, tome 1, Discours préliminaire, pp. 42, 43, 44, 45 :

 

" Appuyés sur les faits, et munis des preuves qu'on trouvera développées dans ces Mémoires, nous tiendrons un langage bien différent. Nous dirons et nous démontrerons ce qu'il importe aux peuples et aux chefs des peuples de ne pas ignorer ; nous leur dirons : Dans cette Révolution française, tout jusqu'à ses forfaits les plus épouvantables, tout a été prévu, médité, combiné, résolu, statué : tout a été l'effet de la plus profonde scélératesse, puisque tout a été préparé, amené par des hommes qui avaient seuls le fil des conspirations longtemps ourdies dans des sociétés secrètes, et qui ont su choisir et hâter les moments propices aux complots. [...]

" [...] La Révolution française a été ce qu'elle devait être dans l'esprit de la secte. [...] Je dirai plus encore : bien loin de préparer dans le lointain un avenir heureux, la Révolution française n'est encore qu'un essai des forces de la secte ; ses conspirations s'étendent sur l'univers entier.

" ... mais je me hâterai d'ajouter : Ecraser une secte n'est pas imiter ses fureurs, sa rage sanguinaire et l'homicide enthousiasme dont elle enivre ses apôtres ; ce n'est pas égorger, immoler ses adeptes, et diriger contre eux toutes les foudres dont elle les armait. Écraser une secte, c'est l'attaquer dans ses écoles mêmes, dissiper ses prestiges, mettre au jour l'absurdité de ses principes, l'atrocité de ses moyens, et surtout la scélératesse de ses maîtres. Oui, anéantissez le Jacobin, mais laissez vivre l'homme. [...]

" La secte est monstrueuse, mais ses disciples ne sont pas tous des monstres. Les soins mêmes qu'elle prenait pour cacher au grand nombre ses derniers projets, les précautions extrêmes dont elle usait pour ne les révéler qu'aux élus de ses élus, nous démontrent assez combien elle craignait de se voir sans moyens et sans force, et d'être abandonnée par la multitude de ses disciples, s'ils venaient à pénétrer dans toute l'horreur de ses mystères. [...]

Si la France, aujourd'hui fermée comme l'enfer, ne peut plus entendre d'autre voix que celle des démons de la Révolution, au moins est-il encore temps de prévenir une partie des autres Nations. Elles ont entendu parler des forfaits et des malheurs de cette Révolution ; il faut bien qu'elles sachent le sort qui les attend elles-mêmes, si la secte des Jacobins prévaut ; il faut bien qu'elles sachent aussi que leurs propres révolutions ne font pas moins partie du grand complot que celle de la France ; et que tous ces forfaits, toute cette anarchie, toutes ces atrocités qui ont suivi la dissolution de l'Empire français, ne sont qu'une partie de la dissolution qu'on leur prépare à toutes [...].

 

Michel Creuzet, Les corps intermédiaires, Éditions des Cercles Saint-Joseph, Marigny, 1964, pp. 72-74 :

 

Enoncés pontificaux du principe de subsidiarité.

 

« Pie XI, dans l'encyclique Quadragesimo Anno a donné une synthèse remarquable du " principe de subsidiarité " des corps intermédiaires.

« “ Il n'en reste pas moins indiscutable, déclare le pape, qu'on ne saurait ni changer, ni ébranler ce principe si grave de philosophie sociale : de même qu'on ne peut enlever aux particuliers, pour les transférer à la communauté, les attributions dont ils sont capables de s'acquitter de leur seule initiative et par leurs propres moyens, ainsi ce serait commettre une injustice en même temps que troubler d'une manière dommageable l'ordre social, que de retirer aux groupements d'ordre inférieur, pour les confier à une collectivité plus vaste et d'un rang plus élevé, les fonctions qu'ils sont en mesure de remplir eux-mêmes.

« L'objet naturel de toute intervention en matière sociale est d'aider les membres du corps social et non pas de les détruire, ni de les absorber.”

« Développant sa pensée à propos du rôle de l'État le pape ajoute : " Que les gouvernements en soient bien persuadés ; plus parfaitement sera réalisé l'ordre hiérarchique des divers groupements selon ce principe de la fonction supplétive de toute collectivité, plus grandes seront l'autorité et la puissance sociales, plus heureux et plus prospères l'état des affaires publiques."

« Pie XII résume ainsi l'enseignement de son prédécesseur : " Toute activité sociale est de par sa naturesubsidiaire ; elle doit servir de soutien aux membres du corps social et ne jamais les détruire ni les absorber. Paroles vraiment lumineuses qui valent pour la vie sociale à tous ses degrés et aussi pour la vie de l'Église, sans préjudice de sa structure hiérarchique ".

« “ Principe grave de philosophie sociale ” que l'on ne saurait “ ni changer, ni ébranler ” et dont l'oubli troublerait “ d'une manière dommageable l'ordre social ”.

« L'Église tient visiblement à cette position. Et l'on notera que les papes, en cet endroit, n'invoquent pas des motifs surnaturels mais l'ordre des choses, la conformité à l'ordre naturel, les données de la raison et de l'histoire.

« C'est assez dire que le “ principe de subsidiarité ” est un élément fondamental, essentiel, de la vie sociale. La doctrine de l'Église ne peut ni le méconnaître, ni le modifier, ni en diminuer la portée.

« Des données de l'expérience et de l'énoncé d'un principe de droit naturel par les souverains pontifes on peut déduire ces règles de vie sociale :

- il faut laisser aux particuliers et aux groupes d'ordre inférieur les attributions dont ils peuvent s'acquitter de leur propre initiative ;

- les groupes d'ordre supérieur ont pour seul but d'aider les particuliers ou les groupes inférieurs, de suppléer à ce qu'ils ne peuvent faire par eux-mêmes. Ils ne doivent ni les détruire ni prendre leur place ;

- le seul cas où un groupe d'ordre supérieur peut remplacer un groupe d'ordre inférieur c'est quand il y a carence de ce dernier, comme le personnel subsidiaire suppléant remplace les titulaires malades et les gens en vacances.

 

Lien entre la “ fonction supplétive ” et “ l'ordre hiérarchique ”.

 

« “ Fonction supplétive ” et “ ordre hiérarchique ” des corps intermédiaires sont intimement liés. La notion de hiérarchie, si on veut en dégager pleinement le sens, ne doit pas s'entendre à la façon d'un concept mathématique. Hiérarchiser n'est pas mettre en rang d'oignons. L'ordre hiérarchique suppose des dispositions harmonieuses, conforme à l'extrême complexité du réel. Autrement dit : chaque groupe à sa place. Devant : ce qui doit être ; à l'écart ce qui doit y rester ; au-dessus ce qui y a droit ; à un rang exceptionnel ce qui fait exception, etc.

« Problème de hiérarchie d'abord, problème de la place que doit occuper dans l'ordre social, tel ou tel groupe humain. Mais problème qui déjà introduit l'examen du mécanisme de cette “ fonction supplétive ” des corps sociaux sur le quel nous nous pencherons ensuite. La fonction supplétive est, si l'on veut, l'aspect dynamique du principe général de subsidiarité tandis que l'ordre hiérarchique en est l'aspect statique. Il ne suffirait pas de déterminer la hiérarchie des corps intermédiaires si les groupements “ supérieurs ” trouvaient leur raison d'être dans le seul fait de leur supériorité. Ils n'auraient plus qu'à détruire et absorber les groupes “ inférieurs ” pour être assurés de l'hégémonie. On serait à l'opposé du principe de subsidiarité !

« En réalité la détermination statique de la place de chaque corps intermédiaire dans l'ordre social est en même temps la détermination dynamique de la fonction d'aide, de subsidium, qu'il exercera par rapport à ceux qui sont placés au-dessus de lui. Car telle est sa raison d'être."

 

 Saint Thomas d'AquinCommentaire sur le « De l'Interprétation » (peri ermhneiasHermeneutica, « De Interretatione » ) d'Aristote, I, l. 2, n° 2 (cité par H.-D. Gardeil, O. P., professeur à la Faculté de Philosophie du Saulchoir, dans l'Initiation à la philosophie de S. Thomas d'Aquin, vol. I, Logique, Textes ; pp. 201-202 :

 

" [...] Et si l'homme était par nature un animal solitaire [Et si quidem homo esset naturaliter animal solitarium : le postulat du Contrat social]les passions de l'âme lui suffiraient, en le conformant aux choses, pour en avoir en lui la connaissance. Mais, comme l'homme est par nature un animal politique et social [sed quia homo est animal naturaliter politicum et sociale : autrement dit l'antithèse de Rousseau], il fallut que chacun pût communiquer aux autres ses pensées, ce qui se fait par la voix ; il fallut donc des paroles significatives pour permettre aux hommes de vivre ensemble ; aussi ceux qui sont de langues différentes ne peuvent-ils pas vivre convenablement ensemble. D'autre part, si l'homme ne jouissait que de la connaissance sensible qui vise le présent et l'immédiat, il lui suffirait pour vivre avec autrui de paroles significatives, comme les autres animaux qui par certains sons de voix se manifestent entre eux leurs représentations. Mais, comme l'homme jouit également de la connaissance intellectuelle qui fait abstraction du présent et de l'immédiat, mais encore de ce qui lui est distant dans l'espace et futur dans le temps ; aussi, pour manifester également ses pensées à ceux qui lui sont distants dans l'espace et à ceux qui viendront dans le futur, il lui fallut faire usage de l'écriture."

 

        Quand on sait que le principe fondamental de la souveraineté illimitée du peuple relève directement de la pensée de Jean-Jacques Rousseau et que ce principe exerce encore une influence considérable sur les grands politiques de notre temps ou sur ceux que l'on tient pour tels, on ne peut que rester stupéfait devant la déliquescence intellectuelle du monde moderne ou actuel. Nous parlons bien d'intelligence et non pas de raison (1), car sans la saisie intellectuelle de l'être ou du réel existant et des principes premiers de la raison spéculative, sans oublier la connaissance des universaux ou des notions transcendantales et des règles élémentaires de la logique (2), les plus beaux raisonnements seront toujours insuffisants pour la découverte de la vérité et immanquablement entachés de sophismes.

 

À SUIVRE

 

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29 juin 2012 5 29 /06 /juin /2012 20:45

On ne construit pas un État sur des principes abstraits qui prêtent à des interprétations contradictoires et le contraignent à osciller constamment entre la liberté et l'autorité en le condamnant ainsi à une instabilité chronique, et à plus forte raison lorsque ces principes ne sont même pas en conformité avec la loi divine et naturelle et le conduisent alors inéluctablement à les mettre en application par des mesures sans lendemain, inopérantes ou stériles, voire désastreuses pour le pays tout entier (3). "Les abstractions, dit Maurice Jallut, ont une logique que rien ne peut arrêter " (4). Et le Docteur angélique, dans son traité général de la Loi, pour nous prévenir, écrit : " Dès qu'une chose joue le rôle de moyen en vue d'une fin [le bien commun d'une cité, par ex.], il faut que sa constitution intime soit déterminée en proportion avec cette fin : par exemple, la scie est ainsi faite qu'elle est apte à couper (5)." Retenons bien les leçons de ce saint, car sa philosophie est appelée, avec raison, " philosophia perennis " ou philosophie éternelle - dans ses principes, bien sûr.

 

1) S. Thomas d'Aquin, Somme théologique, I, q.  79, a. 8.

 

2) Ibid., commentaire sur les Seconds analytiques d'Aristote, I, l. I, nos 1-2 : " Et ideo (ars logica, id est rationalis scientia) videtur esse ars artium " : " Et c'est pourquoi (l'art logique, c'est-à-dire la science rationnelle) semble être l'art des arts ", ou l'art de l'activité rationnelle de l'esprit.

 

3) Connaît-on seulement le sens des mots : patrie (la terre de nos pères, patrimoine historique, legs matériels, intellectuels, spirituels et moraux), nation (communauté vivante des héritiers appelés à conserver leur patrimoine et à le transmettre à leur postérité) et État (puissance politique autonome dont le devoir est d'aider et de protéger la communauté nationale) ?

 

4) Propositions pour un nouveau régime, Les Cahiers de l'Ordre Français, 2Cahier, 1962.

 

5) S. Thomas d'Aquin, Somme théologique, 1a-2æ, qu. 95, conclusion.

 

Charles Maurras, Romantisme et Révolution, Nouvelle Librairie Nationale, Paris, 1922 :

 

" [...] Mais le misérable Rousseau ! Celui-là, rien ne pouvait ni ne devait le contenir. Il venait d'un des points du monde où, depuis deux siècles, tournoyaient les mélanges de décomposition. Ni l'esprit de famille, ni l'esprit de parti, ni cet intérêt politique qui aurait modéré tout autre Genevois n'étaient capables de tempérer la rage mystique de ce batteur d'estrade malheureusement né, fouetté tout de travers par une vieille demoiselle, et gâté jusqu'aux moelles par ses premiers amis. Capable de tous les métiers, y compris les plus dégoûtants, tour à tour laquais et mignon, maître de musique, parasite, homme entretenu, il s'est instruit à peu près seul ; comme le capital intellectuel, le capital moral lui fait défaut ; de même qu'il s'est fabriqué une science, il s'est fait par la collaboration de l'expérience et de ses lectures ou par les leçons successives de ses maîtresses qu'il a vilement racontées son système du goût et son code des convenances. Il raisonne facilement : mais, né sensible et versatile, tout à fait impuissant à s'attacher avec force à la vérité, ses raisonnements différents ne concordent jamais qu'à la cadence de sa plainte, et l'on trouve chez lui à doses presque égales l'homme criminel ou l'homme sauvage et le simple fou. [...] Plus il y eut en lui d'abjection sincère et de vilenie naturelle, plus il prétendit qu'on devait tout en admettre, et l'obéir, et l'adorer."

 

Collin (Henri), docteur en philosophie et en théologie, Manuel de philosophie thomiste, 3 vol. ( I : Logique formelle - Ontologie - Esthétique ; II : Psychologie ; III : Critériologie - Méthodologie - Morale - Théologie naturelle - Tables générales), Librairie P. Téqui, éditeur, Paris, 1950, tome III, morale, p. 334 :

 

" II - J.-J. ROUSSEAU (1712-1778) dans le Contrat social, imagine pour l'humanité un état primitif asocial : l'homme naturellement bon, sans péché originel, libre de toute obligation, égal en droits à ses semblables, menait primitivement une vie solitaire dans les forêts, parfaitement heureux, à l'abri des troubles causés par les idées, les désirs ou les lois morale."

 

Ibid., pp. 339, 340-341, 338-339 :

 

" 791. CONCEPTION ORGANIQUE DE LA SOCIÉTÉ CIVILE. - De même que la famille est composée d'individus à fonctions variées, de même la société civile, nous venons de le voir, résulte de l'union d'un certain nombre de familles en vue de la défense de leurs droits et de leur prospérité commune. Les cellules socialessont donc ici, en loi ordinaire, non pas des individus, mais les familles qui, unies elles-mêmes en communes, provinces et, par certains de leurs membres, en associations professionnelles, forment ainsi les différents organes d'importance inégales du corps social, de l'État où, sous une autorité civile unique, elles sont associées ensemble par une communauté d'intérêts, de droits et de devoirs sur un territoire déterminé nécessaire à leur complète organisation : tels sont les éléments personnels et l'élément réel de la société civile.

" C'est seulement constituée de la sorte que la société civile mérite le nom de corps social, qu'elle présente une analogie avec le corps physique où les cellules ne font partie de l'ensemble qu'indirectement, en formant d'abord des organes hétérogènes et ne coopèrent à l'activité générale que sous la loi directrice d'un principe vital unique [l'âme]. Il y a cependant cette différence capitale que les cellules du corps social que sont ses membres intelligents et libres ont avant tout leur fin personnelle à réaliser dans et par la société. [...]

" 792. THÉORIE INDIVIDUALISTE. - À cette conception organique de la société civile s'oppose l'individualisme qu'a mis en vogue surtout J.-J. Rousseau et qu'a cherché à réaliser la Révolution française. Suivant cette façon de voir [façon de voir qui ne repose sur aucun fondement historique et qui méconnaît la véritable nature de l'homme], l'État n'est plus un corps social immédiatement composé d'organes différents à fonctions déterminées inégales : c'est une agglomération d'individus, une juxtaposition dans le temps et dans l'espace d'unités toutes égales, sans liens sociaux d'intérêts, de traditions de famille, sans droits ni devoirs autres que ceux qui dérivent de leur volonté libres, soumises immédiatement sans intermédiaires à une autorité omnipotente et omnivore - incarnée dans un homme plébiscité ou une assemblée irresponsable - qui est censée exprimer la volonté libre de tous et de chacun [autrement dit " du passé faisons table rase " ... c'est de la folie furieuse. Comment est-il encore possible de croire à de tels principes qui sont manifestement erronés et pernicieux ? N'est-ce pas là la mort de l'intelligence ? Il reste bien la raison, mais celle-ci sans la saisie des principes premiers tourne à vide. Il s'agit donc bien de la mort de l'intelligence.

" En un mot, il ne reste plus alors que deux éléments dans la société civile, un gouvernement, maître de toutes les libertés et source de tous les droits, devant une poussière, sans cohésion ni force, de citoyens également réduits à leur faiblesse individuelle, ' hommes abstraits qui ne sont d'aucun pays, pures entités écloses sous la baguette métaphysique..., absolument semblable entre eux..., tous indépendants, sans traditions, sans habitudes, comme autant d'unités arithmétiques, toutes séparables, toutes équivalentes" (Taine, La Révolution, I, 2, 2).

" Inutile d'insister sur une conception aussi factice qui ne s'applique nullement aux hommes réels, seuls existants, qui ne respecte pas la dignité humaine, brise l'organisme naturel de la société civile et conduit, sous prétexte de liberté, au despotisme anonyme populaire, le plus funeste de tous (cf. S. Thomas d'Aquin, De regimine principum, I, 5)."

" 790. LA VÉRITABLE FIN DE LA SOCIÉTÉ CIVILE. - Elle n'est autre qu'une tranquille prospérité commune qui rende plus facile une vie honnête, vertueuse, et qui aide ainsi l'homme à atteindre sa fin dernière personnelle. Cette prospérité comprend : 1° comme élément négatif, la paix publique, résultant de la protection des droits de chacun et qui consiste non pas dans une tranquille possession de l'injustice, mais, suivant la célèbre définition de saint Augustion (Cité de Dieu, XIX, 13, cf. S. Thomas d'Aquin, Somme théologique, IIa-IIae, q. 29, art. 2), dans ' la tranquillité de l'ordre ' ; 2° comme élément positif, la jouissance des biens spirituels et matériels qui dépassent les moyens d'action des simples particuliers, de telle sorte que tous les membres du corps social trouvent là, autant qu'il est possible, leur bonheur temporel relatif."

 

        La vie en société civile est naturelle à l'homme, car celui-ci y incline naturellement en vertu d'une loi qui lui est inhérente (1). Cette inclination ou cette loi naturelle immuable participe de la Loi éternelle étant établi que les choses sont dans la Pensée divine de toute éternité en tant qu'elles sont nécessairement connues et ordonnée par Dieu, la Raison suprême (2), de même que la vie intellectuelle est naturelle à l'homme qui désire naturellement savoir (3) et participe de la Vie du Verbe éternel par les principes généraux et indémontrables qui éclairent son esprit (4) et lui permettent ainsi d'aboutir à des conclusions ou à des déterminations particulières visant des cas concrets (5). Et c'est ainsi que la nature pousse l'homme à former différentes sociétés civiles et à tirer parfois des conclusions erronées ou à faire parfois des lois qui ne conviennent pas à certains peuples (6). Montesquieu a très bien vu le problème en écrivant que " les lois doivent être tellement propres au peuple pour lequel elles sont faites [lois fondamentales] que c'est un très grand hasard si celles d'une nation peuvent convenir à une autre " (7). Et le désastre pour une nation ne sera que plus important lorsque de nouveaux principes contraires à l'ordre naturel viendront la désorganiser et lui faire perdre sa raison d'être. Une lecture attentive et méditée du Traité de la Loi de saint Thomas d'Aquin nous montre les effroyables erreurs du monde moderne incapable de différencier la loi naturelle, qui est absolument immuable dans ses principes premiers, de la loi humaine ou positive qui en dérive et qui, quant à elle, ne peut que varier dans son application à cause de la grande diversité des choses humaines ou des caractères fondamentaux et des coutumes de chaque nation considérée (8). Cela nous autorise à affirmer qu'une loi qui serait injuste, c'est-à-dire en désaccord avec la loi naturelle ou avec la règle de la raison, ne serait déjà plus une loi, mais une corruption de la loi (9). Soulignons encore que la vertu de religion, qui consiste à rendre à Dieu un hommage qui Lui est dû qu'à Lui seul, relève de la morale naturelle et qu'à ce titre elle est apparentée à la vertu de justice et s'impose à l'homme comme étant la vertu la plus haute de toutes (10). Quel misérable monde dans lequel nous nous trouvons ! Et pauvre Europe !

 

1) Cf. Genèse, 2 : 18 ; Aristote, Politique, tome I, 2 ;

2) cf. Romains, 4 : 17 ;

3) cf. Aristote, Métaphysique, liv. A, 1 ;

4) cf. S. Jean, I : 1 ; 4 et 9 ;

5) cf. S. Thomas d'Aquin, Somme théologique, Ia-IIæ, qu. 91, art. 1, 2 et 3 et qu. 95, art. 2 ;

6) cf. id., qu. 95, art. 3 et 4 ;

7) phrase citée par Maurice Jallut dans La France moderne et la démocratie, Les Cahiers de l'Ordre français, 3eCahier, 1963 ;

8) cf. Maurice Jallut, Propositions pour un nouveau régime, Les Cahiers de l'Ordre français, 2Cahier, 1962 ; ibid., Histoire Constitutionnelle de la France, 2 vol. Éd. du Scorpion ;

9) cf. S. Thomas d'Aquin, Somme théologique, Ia, IIæ, qu. 95, art. 2 ;

10) cf. id., IIa-IIæ, qu. 80, art. unique ; qu. 81, art. 4 et 5 ; cf. Contra Gentiles, III, 119 et 120 ; IV, 1, ad. Quia vero ; et Cicéron, Rhetor., l. 2, c. 53.

 

Lalande (André), membre de l'Institut, professeur honoraire à la Sorbonne, président honoraire de la Société Française de Philosophie, Vocabulaire technique et critique de la philosophie, revu par MM. les membres et correspondants de la Société et publié avec leurs corrections et observations par André Lalande, avant-propos de René Poirier, membre de l'Institut, professeur à la Sorbonne, Presses Universitaires de France, Paris, 1968, page 215 :

 

" DÉMOCRATIE, Grec : Dhmokratia[de dhmos, peuple, et kratein dominer, régner, gouverner, commander, ordonner] ; Allemand : Demokratie ; Anglais : Democracy ; Italien : Democrazia.

A. État politique dans lequel la souveraineté appartient à la totalité des citoyens, sans distinction de naissance, de fortune ou de capacité.

B. Parti politique soutenant la démocratie au sens A.

Radical international : Demokrati."

 

Aristote, Ethique à Nicomaque, VIII, 12,  1161 a 6-9 :

 

" La démocratie se rencontre principalement dans les demeures sans maîtres (car là tous les individus sont sur un pied d'égalité), et dans celles où le chef est faible et où chacun a licence de faire ce qui lui plaît."

 

FIN

 

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29 juin 2012 5 29 /06 /juin /2012 16:14

 

 

Ont-ils vraiment compris l’Apocalypse ou la Révélation de Jésus-Christ dans son principe et son fondement ? : Le Père, le Fils, l’Ange et l’apôtre saint Jean : attestation et témoignage (cf. Ps. XXXVIII, 5).

 

DIEU EST LE MAÎTRE DE L’IMPOSSIBLE, IL EST L’ÊTRE MÊME,

LE TOUT-PUISSANT ET NOTRE SOUVERAIN BIEN.

 

L’Apocalypse (1) nous révèle clairement l’existence de deux temps distincts et successifs : le premier (2) durant lequel les nations sont séduites par le « Prince de ce monde » (3), et le second durant lequel celui-ci cessera de les égarer après avoir été enchaîné pour une période de 1.000 années (4).

Notons bien que ces deux temps s’achèvent par la victoire du Christ, le Verbe incarné, mais que le second, les 1.000 années étant écoulées, s’achève par un bref relâchement de Satan qui en profitera pour « séduire les nations des quatre coins de la terre » (5), et enfin par le jugement de toutes les nations (6). Ce que corrobore magistralement au IIe siècle, saint Irénée de Lyon, évêque de Lyon (7), dans son célèbre traité « Contre les hérésies » (8), dont tout catholique ou tout homme de bonne volonté devrait s’inspirer pour « se garder de l’abîme de la déraison et du blasphème » (9). Et il ne s’agit pas là d’une « imagination johannique » comme le prétend le P. E.-B. Allo des Frères Précheurs dans son monumental ouvrage intitulé « Saint Jean – L’Apocalypse » à la page 289, C. 9. (10). Voilà ce que fait un dominicain de la Révélation de Jésus-Christ, — et un professeur. Ce qui est proprement scandaleux et passible d’anathème, car il s’agit de la Révélation que Dieu le Père a donnée à son Verbe ou à son Fils Unique Jésus-Christ (11). 

1)  Apocalypse, du grec Apokaluyiz voulant dire Révélation, — et non de l’apôtre saint Jean, mais de Jésus-Christ : cf. Apocalypse, 1 : 1 ;

2)  6.000 années depuis la chute d’Adam ; cf. II S. Pierre, 3 : 8 ; 

3)     S. Jean, 14 : 30 ; cf. Apocalypse, 19 : 20 ; 13 : 7, 11-12 ; S. Matthieu, ch. 24 [Au sujet des châtiments de Dieu, notons bien également qu’il est écrit que Ses serviteurs seront préservés des sept coupes de Sa colère (cf. Ap., 7 : 3 ; 16 : 1 ; 22 : 19) et que « tous ceux qui refusèrent d’adorer la Bête » et « furent décapités » « reprirent vie », tandis que « les autres morts ne le purent pas avant l’achèvement des mille années » (cf. Ap., 20 : 4, 6, 9)] ; cf. Apocalypse, 20 : 2 ; septième jour, jour de repos, septième millénaire. — Cf. Notre-Dame de la Salette et le Secret (Secret qui, à la limite, ne s’imposerait pas dans nos conclusions tirées des Saintes Écritures que saint Irénée a également citées en les analysant magistralement pour en arriver à des conclusions que nous ne pouvons que partager, les Écritures constituant des prémisses certaines et par conséquent irréfutables) ; cf. Ap., 3 : 12-13 ; 19 : 20 ; 20 : 7-9 ; 22 : 1-2, 15 ; cf. S. Irénée, Contre les hérésies, V, 26, a ( cf. Ap. 17 : 12-14 ; 19 : 19-21). — lat. : ad sanitatem gentium, gr. : « eis qerapeian twn eqnwn » : à la guérison des nations ; cf. Ap. 22 : 12, 15 ; 22 : 1-3 ; 22 : 13-14 (Nouvelle Terre Sainte – allusions au paradis terrestre, cf. Genèse, II : 8-17 ; Ézéchiel, 47 : 1-12 ; cf. S. Irénée, Contre les hérésies, III, 21, 1, j ; 4, 1, a ; V, 35, 2 : Ap. 20 : 12-14 ; 20 : 15 ; 21 : 1-4 ; V, 36, 1 : Ap., 21 : 5-6, etc.)]. 

4)     Cf. S. Matthieu, 26 : 52-54 ; S. Jean, 19 : 10-11 ; Apocalypse, 19 : 19-20-21 ; 20 : 7-10 : fin du 6e millénaire et début du 7e - il s’agit bien de deux combats eschatologiques ; cf. également ch. 21 : 10-11 ; cf. S. Irénée, « Contre les hérésies », V, 35, 1-2 (les temps du Royaume : la terre renouvelée et Jérusalem rebâtie sur le modèle de la Jérusalem d’en haut) ; Baruch, 4 : 36-35 ; 5 : 1-4 ; Apoc., 20 : 11 ; 

5)  Cf. Apocalypse, 20 : 3 ; 7 ;

6)  Cf. Apocalypse, 20 : 11-15 ;

7)  Un évêque commence par être un docteur de la foi en apportant la Parole de Dieu (cf. Dom Gréa, L’Église et sa divine Constitution, Éd. Casterman, 1965) ;

8)  « Dénonciation et réfutation de la gnose au nom menteur », Livre V, IIIe Partie, 25, 1 à la Conclusion : 36, 3 ;

9)  Cf. Livre I, Préface, 2 ; 

10)  Paris, Éd. Gabalda, 1921 ; livre entaché de naturalisme et de rationalisme [Ou les paroles du Verbe incarné, ainsi que celles des Saintes Écritures, de l’Apocalype (la Révélation DE JÉSUS-CHRIST : Ap., 1 : 1), de saint Irénée, évêque de Lyon, porte-parole de l’Église primitive émanent de la vraie religion, ou nous avons été égarés depuis deux mille ans, ce que l’histoire de l’Église romaine infirme manifestement par ses multiples miracles et ses merveilleux saints et saintes. Que la divine Trinité libère les chrétiens de leurs hérésies « qui ne s’accordent ni avec les Écritures ni avec la Tradition » qui vient des Apôtres ou avec « l’enseignement du Fils de Dieu », la présence de la vérité excluant celle du mensonge (S. Irénée, « Contre les hérésies », III, 2, 2 ; Préliminaire)]  ;

11)  Cf. Apocalypse, 1 : 1, 19 ; 22 : 16-19.

 

Apocalypse, I, 1-3, 7-8 :

   

Révélation de Jésus-Christ, que Dieu (a) [le Père] lui (b) [Dieu le Fils] a donnée pour découvrir à ses serviteurs les événements qui doivent arriver bientôt ; et qu'il a fait connaître, en l'envoyant par son ange, à Jean, son serviteur, qui a attesté la parole de Dieu et le témoignage de Jésus-Christ en tout ce qu'il a vu. Heureux celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de cette prophétie, et qui gardent les choses qui y sont écrites, car le temps est proche ! […] Le voici qui vient sur les nuées (Dn 7 : 13 ; Mt 24 : 30), et tout œil le verra, et même ceux qui L'ont percé ; et toutes les tribus de la terre se lamenteront sur Lui (Zc 12 10). Oui. Amen ! "Je suis l'Alpha et l'Oméga " (Ap 2 : 8 ; 21 : 6 ; 22 : 13) [le commencement et la fin - Dieu vit et voit toutes choses dans un présent éternel, et c’est la raison pour laquelle le temps de la fin est « proche » de Lui à qui rien n’échappe], dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était et qui vient, le Tout-Puissant.

a)  Dieu, c’est-à-dire Dieu le Père ; 

b)  « Lui », du latin : illi ou du grec : autw. — Il s’agit donc bien de Dieu le Père qui donna à son Fils unique sa prophétie ou sa Révélation (Apocalypse) qui transitera par un ange puis par l’apôtre Jean pour « l’attester en tant que parole de Dieu le Père » et « témoigner de Jésus-Christ en tout ce qu’il a vu ». En tant que créés nous ne voyons les choses que les unes après les autres ; et c’est pourquoi il nous sied par la grâce de Dieu, Acte pur, de retrouver logiquement l’ordre chronologique des paroles prophétiques de ce livre en identifiant les éléments identiques d'un événement particulier permettant de les relier.

 

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D’aucuns confondent le jour du jugement dernier ou la fin des temps et le VIIe millénaire ou la fin d'un temps. Saint Irénée, qu’ils ne citent jamais, s'est pourtant bien expliqué à ce sujet. Or, jusqu'à ce jour, personne n'a été capable de le réfuter. Dans ces conditions, bien sûr ! ne pouvant pas le critiquer, ils adopteront la politique de l'autruche ; et la vérité étant la sérénité par nature, ils prendront un air serein, pour donner l'impression qu'ils sont dans le vrai. Et quelle crédibilité pouvons-nous leur accorder ?

 

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L’Apocalype ou la Révélation de Jésus-Christ est un document prophétique qui vient de notre Père céleste pour découvrir notre raison d’être et notre fin dernière. Nul ne peut par conséquent la déconsidérer sans entraîner notre malédiction ou notre condamnation au malheur prononcée par Dieu (a). Ce qui est écrit est écrit ! Nous vous le demandons : Quel homme aurait pu écrire un tel livre ? Ne faisons pas du catholicisme une religion qui ne demande aucun effort à l’aide de textes arrachés aux Écritures en ne choisissant que ce qui plaît à la chair et au monde, croyant qu’il suffit d’avoir été baptisé pour parvenir à la vie éternelle et ce que démentent formellement les paroles du Christ (b), — et ce jusqu'à soutenir que les autres religions y conduisent également (c). Gardons nous bien d’exploiter perfidement la parole de Dieu et de donner à certains mots une extension illégitime ! L’apôtre saint Paul l’avait déjà fort bien remarqué en disant aux Corinthiens, au verset 17 du chapitre 2 de sa IIe épître : « Nous ne sommes pas, comme la plupart, qui frelatent la parole de Dieu ; mais c’est dans sa pureté, telle qu’elle vient de Dieu, que nous prêchons devant Dieu dans le Christ. »  

a)  Cf. l’Apocalypse ou la Révélation, III, 10 ; XXII, 6-7 ;

b)  Cf. Hébreux, XI, 5 ; XII, 4-29 ; XIII, 4-9 ;

c)   Cf. le pseudo Vatican II, 28 octobre 1965, Déclaration « Nostra Ætate ».

 

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SUR LA VRAIE RELIGION

 

 

Si toutes les religions sont vraies, il est évident qu’il y aura identité de leur finalité et que la notion de vraie religion perdra toute sa signification. Or il est aisé de constater que Jésus-Christ, Bouddha et Mahomet ont enseigné des doctrines absolument inconciliables. Nous pouvons donc conclure que ceux qui avancent de telles opinions nient le principe de contradiction, principe le plus ferme de tous auquel se ramène toute démonstration. Dans de telles conditions, pour reprendre Aristote (1) dans sa Métaphysique (2), la recherche de la vérité reviendrait à poursuivre des oiseaux au vol (3). Et pourquoi choisir telle religion de préférence à telle autre si toutes nous conduisent à une même fin, c’est-à-dire à ce qui leur confère leur raison d’être ?

Nous nous étonnerons toujours de voir tant de personnes fort habiles dans les choses humaines et logiques dans leurs comportements de tous les jours, mais ignares et insensées dans les choses de Dieu, choses qui concernent la fin pour laquelle elles sont créées. Car « tu n’es pas incréé, ô homme » (4).   

La franc-maçonnerie est passée par là de la primaire aux grandes écoles ! « Association criminelle d’inspiration satanique » qui empoisonne la France en l’empêchant de témoigner de sa foi en Jésus-Christ dans toutes les sphères de la société et dans le monde entier (5), car c’est le Christ seul qui connaît Dieu en tant que Père tout-puissant et qui se fait connaître en tant que son Fils unique que seul le Père connaît (6).

Sans Christ le monde ne peut donc pas connaître la véritable nature de Dieu et se trouve ainsi privé de la grâce du baptême pour la rémission de ses péchés et du don du Saint-Esprit (7) et passible par conséquent de la mort éternelle (8).

Quel aveuglement et quelle misère ! « Oui, le mystère d’iniquité est à l’œuvre » (9) et nous annonce la venue de l’Anté et de l’Antichrist et le premier grand combat eschatologique avec la Bête et le faux prophète qui sera suivi du règne du Sacré-Cœur ou du Roi des rois et Seigneur des seigneurs après bien des épreuves et des purifications (10).

Bien des commentaires précieux et incomparables et des vies de saints semées de miracles incontestables y compris de diverses apparitions mariales naturellement inexplicables (11) témoignent de la véracité des Saintes Écritures et de l’Église Catholique, Apostolique et Romaine fondée par Jésus-Christ sur la foi de l’Apôtre saint Pierre et sur celle de ses successeurs légitimes qui ont été élus pour la confirmer, l’expliciter et la développer, et ce sans jamais la contredire (12). Ce que le pseudo et sinistre Concile Vatican II a nié sous la conduite de faux pasteurs. Pauvre humanité ! Nous ne sommes vraiment que misère et néant devant Dieu, toujours capables de faire le pire par nous-mêmes (13). Et avec tout ce que nous pouvons savoir, nous accordons néanmoins notre confiance aux historiens que la secte maçonnique a choisis pour nous au lycée et à l’université asservis au naturalisme et au positivisme ainsi qu’aux partis qui lui sont inféodés. Ne sommes-nous pas là en présence du mystère d’iniquité dont nous parle l’apôtre Paul dans sa IIe Épître aux Thessaloniciens que nous venons de citer et que saint Irénée a bien vu et situé ? (14).    

1) Le fondateur de la Logique ;

2) Livre G, ch. V, 1009 b 35 ;

3) Proverbe (cf. Leutsch et Schneidewin, Paroemiogr. gr., II, 677 ;

4) S. Irénée, Contre les hérésies, II, 25, 3 ;

5) Cf. Léon XIII, Pape, Encyclique Humanum Genus du 20 avril 1884 ;

6) Cf. S. Matthieu, 14 : 9 ; S. Luc, 10 : 22 ; S. Irénée, Contre les hérésies, IV, 6-7 ; 7, 1-4 ; 8, 1 ;

7) Cf. Actes, 2 : 38 ;

8)  Cf. S. Jean, 17 : 3. — Ce qui est écrit est écrit : Le monde : cf. S. Jean, 15 : 17-19 ; 17 : 9 ; 3 : 16-18 ; S. Marc, 16 : 15 ; S. Jean, 17 : 16-18. La vie éternelle : cf. S. Jean, 17 : 3 ; 3 : 5-6 ; 1 : 12-13 ; I S. Jean, 5 : 5-8 ;

9)  II Thessaloniciens, , 2 : 7 ;

10) Cf. Apocalypse, 19 : 11-21 ; cf. S. Irénée de Lyon, Contre les hérésies, V, 25, 1-3, etc. ; cf. S. Louis-Marie Grignion de Montfort, Le Secret de Marie, § 59 ;

11) Cf.S. Jean, 14 : 12 ; 15 : 24-25 ; Mis de la Franquerie, La Vierge Marie dans l’histoire de France, ouvrage couronné par l’Académie Française, Préface de de S.E. le Cardinal Baudrillart de l’Académie Française, chez l’Auteur, 1939 ; S. Bernard, Œuvres mariales, IVe homélie ;

12) Cf. S. Matthieu, 16 : 18-19 ; cf. S. Luc, 22 : 32 ; cf. S. Irénée, Contre les hérésies, III, 3, 1-4 ; cf. S. Jean, 16 : 12-13 ; Ire Épître à Timothée, 6 : 20 ; IIe Épître à Timothée, 1 : 13 ;

13) Cf. Romains, 7 : 14-24 ;

14) Cf. Contre les hérésies, V, 25, 1 et 3 ; 28, 2.

 

À SUIVRE

 

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NOS ULTIMES CONCLUSIONS TIRÉES DE L’ÉCRITURE AU SUJET DE LA FIN DES TEMPS (2/2). - Le Présent éternel

 

 

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POUR PARVENIR À UNE RÉSURRECTION DE VIE (CF. S. JEAN, V, 25, 28-29) - Le Présent éternel

 

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29 juin 2012 5 29 /06 /juin /2012 16:11

 

À MÉDITER POUR ÊTRE DÉFINITIVEMENT PERSUADÉ QUE NOUS SOMMES EN PLEINE APOSTASIE PERPÉTRÉE PAR DES IMPOSTEURS

 

 

(Quant à ceux qui participent à des messes qui se déclarent unies [« una cum »] à de tels imposteurs, ils participent ipso facto à leurs hérésies et sont par conséquent anathèmes et objectivement hors de la foi catholique, étant bien entendu que le nouveau rituel est invalide pour vice de forme et ne deviendra pas valide même en se déclarant non uni [« non una cum »] à de tels apostats.)

  

Pseudo Concile Vatican II, 28 octobre 1965, DéclarationNostra Ætate sur l’Église et les religions non-chrétiennes, sous l’autorité et le paraphe de Paul VI et soutenue jusqu’à Benoît XVI :

 

       « Ainsi, dans l'Hindouisme, les hommes scrutent le mystère divin et l'expriment par la fécondité inépuisable des mythes et par les efforts pénétrants de la philosophie [sagesse naturelle et non divine, et par conséquent limitée] ; ils cherchent la libération des angoisses de notre condition, soit par les formes de la vie ascétique, soit par la méditation profonde, soit par le refuge en Dieu [quel Dieu ?] avec amour et confiance. Dans le Bouddhisme selon ses formes variées, l'insuffisance radicale de ce monde changeant est reconnue et on enseigne une voie par laquelle les hommes, avec un cœur dévot et confiant, pourront soit acquérir l'état de libération parfaite, soit atteindre l'illumination suprême [quelle folie !] par leurs propres efforts [l’orgueil de Lucifer] ou par un secours venu d'en haut [de quelle origine ? – Cf. le discernement des esprits des Exercices spirituels de saint Ignace de Loyola]. [...] De même aussi, les autres religions qu’on trouve de par le monde […] L’Église regarde aussi avec estime les musulmans qui adorent le Dieu Un [la doctrine de Dieu Trine et Un étant condamnée par le Coran (chap. V, Le festin, verset 73), - précisons-le], vivant et subsistant, miséricordieux  et tout-puissant, créateur du ciel et de la terre [Allons-y pour le Credo catholique !], qui a  parlé aux hommes [par son Fils unique Jésus-Christ, - précisons-le également]. Ils cherchent à se soumettre de toute leur âme aux décrets de Dieu, même s'ils sont cachés, comme s'est soumis à Dieu Abraham, auquel la foi islamique  se réfère volontiers [Cela c'est une autre paire de manches ! En réalité, en relisant plus attentivement cette Déclaration, nous ne pouvons que rejeter ce que celle-ci soutient, car il n’est pas possible qu’un même Dieu tienne un langage contradictoire selon qu’il s’adresse aux catholiques, aux bouddhistes ou aux musulmans. L’estime des personnes ne doit pas s’étendre jusqu’à leurs fausses religions. C’est là véritablement une incitation à l’apostasie. – Cliquez sur :  http://taraquebec.org/presenta.html : Présentation - Les Maîtres de Sagesse – Maitreya. — La déclaration « Nostra Ætate » rejoint la pensée de Maitreya et fait le lit du « New Age ».]

 

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Vision de l’enfer de Ste Thèrèse d’Avila (1515 – 1582),  « perte de tant d’âmes et en

particulier des luthériens »,  dans sa « Vie écrite par elle-même », ch. XXXIIe,

et « les hérétiques et les maures (musulmans) qui se damnent », dans

son « Château de l’Âme », les « Cinquièmes Demeures », ch. IIe.

 

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SAINT  IRÉNÉE (135/140-202/203)

« CONTRE LES HÉRÉSIES »

 

LIVRE IV, 7, 2

 

2. Le  Père du Christ, Dieu des anciens patriarches

 

Abraham a connu le Père par le Verbe

 

7, 2. Ce n'est pas seulement à propos d'Abraham qu'il disait cela, mais il entendait montrer que tous ceux qui, depuis le commencement, eurent la connaissance de Dieu et prophétisèrent la venue du Christ, avaient reçu cette révélation du Fils lui-même. Et c'est ce Fils qui, dans les derniers temps, s'est fait visible et palpable et a conversé avec le genre humain, afin de susciter à partir de pierres des fils à Abraham (b), d'accomplir la promesse faite par Dieu à celui-ci et de rendre sa postérité pareille aux étoiles du ciel. Comme le dit Jean-Baptiste : « Dieu peut, en effet, à partir de ces pierres, susciter des fils à Abraham. » Cela, Jésus l'a fait en nous arrachant au culte des pierres, en nous retirant d'une dure et stérile parenté et en créant en nous une foi semblable à celle d'Abraham. Et Paul en témoigne, lorsqu'il dit que nous sommes fils d'Abraham selon la ressemblance de la foi et la promesse de l'héritage (c).

 

a) Cf. Genèse, 15 : 5 ; 22 : 17 ;

b) S. Matthieu, 3 : 9 ; S. Luc, 3 : 8 ;

c) Cf. Romains, 4 : 11-18.

 

Livre V, 34, 1

 

2. La résurrection des justes

 

Israël rétabli dans sa terre, afin d'y avoir part aux biens du Seigneur.

 

34, 1. Isaïe lui-même annonce clairement qu'une joie de cette sorte aura lieu à la résurrection des justes, lorsqu'il dit : « Les morts ressusciteront, ceux qui sont dans les tombeaux se lèveront et ceux qui sont dans la terre se  réjouiront, car la rosée qui vient de toi est pour eux une guérison (1) » Ézéchiel dit de même : « Voici que je vais ouvrir vos tombeaux, et je vous ferai sortir de vos tombeaux, et je vous introduirai dans la terre d'Israël. Et vous saurez que je suis le Seigneur, quand j’ouvrirai vos tombeaux, quand je ferai sortir des tombeaux mon peuple. Je mettrai mon Esprit en vous, et vous vivrez, et je vous établirai sur votre terre, et vous saurez que je suis le Seigneur. » Le même prophète dit encore (2) : « Voici ce que dit le Seigneur : Je rassemblerai Israël d'entre toutes les nations parmi lesquelles ils ont été dispersés, et je me sanctifierai en eux aux yeux des peuples des nations, et ils habiteront sur leur terre, que j'ai donnée à mon serviteur Jacob. Ils y habiteront en sécurité ; ils bâtiront des maisons et planteront des vignes ; ils habiteront en sécurité, quand j'exercerai un jugement sur tous ceux qui les auront méprisés, sur ceux de leurs alentours, et ils sauront que je suis le Seigneur, leur Dieu et le Dieu de leurs pères (3). » Or nous avons montré un peu plus haut que c'est l'Église qui est la postérité d'Abraham. Et c'est pourquoi, afin que nous sachions que tout cela se réalisera dans la Nouvelle Alliance, qui, de toutes les nations, rassemble ceux qui sont sauvés, suscitant ainsi à partir des pierres des fils à Abraham (4), Jérémie dit : « C'est pourquoi voici que des jours viennent, dit le Seigneur, où l'on ne dira plus : "Le Seigneur est vivant, lui qui a ramené les fils d'Israël de l'Égypte", mais : "Le Seigneur est vivant, lui qui a ramené les fils d'Israël du pays du septentrion et de toutes les contrées où ils avaient été chassés, et qui va les rétablir sur leur terre, celle qu’il avait donnée à leurs pères (5). »

  1. Isaïe, XXVI, 19 ;
  2. Ézéchiel, XXXVII, 12-14 ;
  3. Ézéchiel, XXVIII, 25-26 ;
  4. Cf. S. Matthieu, III, 9 ; S. Luc, III, 8 [les faux Juifs rejetés et  remplacés par des païens que le Christ a choisis en leur donnant une foi  semblable à celle d’Abraham ainsi que son héritage] ;
  5. Jérémie, XVI, 14-15 ; XXIII, 7-8.

 

LIVRE II, 25, 3 ; 28, 1

 

3. L’orgueil gnostique

 

Petitesse de l'homme face à la grandeur infinie de son Créateur.

 

25, 3. Et si quelqu'un n'arrive pas à trouver la raison d'être de tout ce à quoi il applique sa recherche, qu'il fasse réflexion qu'il n'est qu'un homme infiniment au-dessous de Dieu, qu'il n'a reçu la grâce que « d'une manière partielle (a) », qu'il n'est point encore égal ou semblable à son Auteur et qu'il ne peut avoir l'expérience et la connaissance de toutes choses à la façon de Dieu. Autant l'homme qui a été fait et a reçu aujourd'hui le commencement de son existence est inférieur à Celui qui n'a pas été fait et est depuis toujours identique à lui-même, autant ce même homme est inférieur à son Auteur en ce qui concerne la science et la recherche des raisons d'être de toutes choses. Car tu n'es pas incréé, ô homme, et tu n'existes pas depuis toujours avec Dieu, comme son propre Verbe ; mais, grâce à sa suréminente bonté, après avoir reçu présentement le commencement de ton existence, tu apprends peu à peu du Verbe les « économies » du Dieu qui t'a fait.

 

a) I Corinthiens, XIII, 9, 12.

 

Réserver à Dieu la connaissance des choses qui nous dépassent

 

28, 1. Ainsi donc, puisque nous possédons la règle même de la vérité et un témoignage tout à fait clair sur Dieu, nous ne devons pas, en cherchant dans toutes sortes d'autres directions des réponses aux questions, rejeter la solide et vraie connaissance de Dieu ; nous devons bien plutôt, en orientant la solution des questions dans le sens qui a été précisé, nous exercer dans une réflexion sur le mystère et sur l'« économie » du seul Dieu existant, grandir dans l'amour de Celui qui a fait et ne cesse de faire pour nous de si grandes choses et ne jamais nous écarter de cette conviction qui nous fait proclamer de la façon la plus catégorique que Celui-là seul est véritablement Dieu et Père qui a fait ce monde, modelé l'homme, donné la croissance à sa créature et appelé celle-ci de ses biens moindres aux biens plus grands qui sont auprès de lui. Ainsi l'enfant, après avoir été conçu dans le sein maternel, est-il amené par lui à la lumière du soleil, et le froment, après avoir grandi sur sa tige, est-il déposé par lui dans le grenier ; mais c'est un seul et même Créateur qui a modelé (a) le sein maternel et créé le soleil, et c'est aussi un seul et même Seigneur qui a produit la tige, fait croître et se multiplier (b) le froment et préparé le grenier.

 

a) Cf. S. Matthieu, 3 : 12 ;

b) Cf. Genèse, 1 : 28.

 

LIVRE III, 16, 6

 

1. Le Fils de Dieu s’est vraiment fait homme

 

Suite du témoignage de Jean

 

16, 6. Or tous ces gens dont nous avons parlé, lors même qu'ils confessent de bouche un seul Jésus-Christ, se moquent d'eux-mêmes du fait qu'ils pensent une chose et en disent une autre. Car, encore qu'avec des modalités diverses, ainsi que nous l'avons montré, leurs systèmes proclament qu'autre est celui qui a souffert et qui est né, c'est-à-dire Jésus, et autre celui qui est descendu en lui et qui en est ensuite remonté, c'est-à-dire le Christ : le premier est celui qui relève du Démiurge, ou le Jésus de l'économie, ou encore celui qui est né de Joseph, et il est, exposent-ils, capable de souffrir; quant au second, il est descendu des régions invisibles et inexprimables, et il est, affirment-ils, invisible, insaisissable et impassible. Ainsi s'égarent-ils loin de la vérité, parce que leur pensée s'écarte du vrai Dieu. Ils ignorent en effet que le Verbe de Dieu (a), le Fils unique (b), qui était de tout temps présent à l'humanité (c), s'est uni et mêlé selon le bon plaisir du Père à son propre ouvrage par lui modelé et s'est fait chair (d) : et c'est ce Verbe fait chair qui est Jésus-Christ notre Seigneur, et c'est lui qui a souffert pour nous, qui est ressuscité pour nous, qui reviendra dans la gloire du Père pour ressusciter toute chair, faire apparaître le salut et appliquer la règle du juste jugement à tous ceux qui subiront son pouvoir. Il n'y a donc qu'un seul Dieu, le Père, comme nous l'avons montré, et un seul Christ Jésus, notre Seigneur, qui est passé à travers toutes les « économies » et qui a tout récapitulé en lui-même (e). Dans ce « tout » est aussi compris l'homme, cet ouvrage modelé par Dieu : il a donc récapitulé aussi l'homme en lui, d'invisible devenant visible, d'insaisissable, saisissable, d'impassible, passible, de Verbe, homme. Il a tout récapitulé en lui-même, afin que, tout comme le Verbe de Dieu a la primauté sur les êtres supracélestes, spirituels et invisibles, il l'ait aussi sur les êtres visibles et corporels (f), assumant en lui cette primauté et se constituant lui-même la tête de l'Église (g), afin d'attirer tout à lui (h) au moment opportun.

 

a) Cf. S. Jean, 1 : 1-3 ;

b) Cf. S. Jean, 1 : 18 ;

c) Cf. S. Jean, 1 : 10 ;

d) Cf. S. Jean, 1 : 14 ;

e) Cf. Éphésiens, 1 : 10 ;

f) Cf. Colossiens, 1 : 18 ;

g) Cf. Éphésiens, 1 : 22 ;

h) Cf. S. Jean, 12 : 32 ; cf. Isaïe, LXVI, 22 et S. Irénée, « Contre les hérésies », Livre V, 36, 1 [causalité finale : Dieu n’a pas créé le monde pour le détruire, mais pour le conduire à sa perfection, car il est le Principe et la Fin de toutes choses, c’est-à-dire notre souverain Bien].

 

 

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S. Marc, XVI, 15-16 :

 

Et Jésus leur dit : « Allez par le monde entier prêcher l’Évangile à toute créature. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui ne croira pas, sera condamné. » - Formule du Baptême : cliquez sur : Formule du Baptême • La Foi ― (Ces paroles du Christ ou du Verbe incarné sont absolument opposées à la Déclaration Nostra Ætate du Concile Vatican II, l’œuvre du grand Dragon, le Serpent antique, appelé le Diable et Satan, qui donne puissance à la Bête ou à l’Antéchrist, le lion (cf. Apocalypse, XII, 9 ; XIII, 2 : lat. leo, onis, et verset  4). ― Psaumes (Vulg.), XCV, 5 : « Quoniam omnes dii gentium dæmonia : Dominus autem cœlos fecit » : « Parce que tous les dieux sont des démons : mais le Seigneur a fait les cieux » (cf. S. Irénée, « Contre les hérésies », Livre III, 6, 3 ; 12, 6).

 

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Comment se dire un chrétien fondamental (1) ou un catholique intégral en rejetant de l’Ancien Testament les livres de Tobie, de Judith, de la Sagesse, de l’Ecclésiaste, des Macchabées et de Baruch, et du Nouveau Testament les épîtres de saint Paul aux Hébreux, de saint Jacques et de saint Jude et l’Apocalypse (2) ? C’est impensable parce que contradictoire ; et c’est pourtant ce que Luther a osé faire en entraînant dans son sillage Calvin et tous les hérétiques prétendus réformés.

1) Cf. S. Irénée, « Contre les hérésies », Livre III, 3, 2, La Tradition apostolique de l’Église ;

2) Cf. S. Alphonse de Liguori, « Les vérités de la Foi », IIIe partie, Contre les sectaires qui nient que l’Église catholique soit la seule véritable. – Cliquez sur internet :

 

http://jesusmarie.free.fr/alphonse_les_verites_de_la_foi.pdf

 

Qui parviendra à concilier ces informations toutes fiables de saint Alphonse de Liguori, Confesseur et Docteur de l’Èglise, avec la Déclaration Nostra Ætate du pseudo Concile Vatican II sur la véritable Èglise de Jésus-Christ et les religions non chrétiennes ? Nous ne pouvons que constater que cette Déclaration récapitule en elle toute l’apostasie du diable et rejoindre la prophétie de l’apôtre Paul qui nous annonce pour la fin des temps la venue du fils de perdition, l’Adversaire, c’est-à-dire l’Antéchrist (cf. II Thessaloniciens, 2 : 3-4 ; Apocalypse,17 : 12-14).

 

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É C R I T U R E S   E T   T R A D I T I O N

 

Qu’en serait-il de la Tradition sans les Écritures ? Car ce sont en effet celles-ci qui confirment celle-là. Les paroles de Jésus que nous révèlent les versets 44 à 48 du chapitre XXIV de l’apôtre saint Luc le prouvent incontestablement. Et c’est la raison pour laquelle, à moins de sombrer dans l’hérésie, nous ne pouvons que rejeter catégoriquement tout ce qu’une prétendue Tradition déclarerait dans la mesure où celle-ci se trouverait en pleine contradiction avec une parole prophétique et une parole du Christ. 

 

S. Luc, XXIV, 44-48 :

 

Puis Il (Jésus) leur dit : « C'est bien là ce que je vous ai dit quand j'étais encore avec vous : qu'il fallait que tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes s'accomplît. » Alors il leur ouvrit l'esprit, pour qu’ils comprissent les Écritures ; et il leur dit : « Il est ainsi écrit, et c’est ainsi que le Christ souffrît, et qu’il ressuscitât d’entre les morts le troisième jour ; et que le repentir et la rémission des péchés soient prêchés en son nom à toutes les nations, à commencer par Jérusalem. Pour vous, vous êtes témoins de ces choses. »

 

S. Irénée, « Contre les hérésies », Livre III, « Témoignage de Marc et de Luc », 16 : 5 :

 

16, 5. C'est pourquoi encore le Seigneur disait à ses disciples après sa résurrection : « Ô hommes sans intelligence et cœurs lents à croire tout ce qu'ont dit les prophètes ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire (a) ? » Il leur dit encore : « Ce sont là les paroles que je vous ai dites quand j'étais encore avec vous : qu'il fallait que s'accomplît tout ce qui est écrit à mon sujet dans la Loi de Moïse, les prophètes et les psaumes (b). » « Alors il leur ouvrit l'intelligence pour qu'ils comprissent les Écritures. Et il leur dit : Ainsi a-t-il été écrit que le Christ souffrirait et ressusciterait d'entre les morts et qu'en son nom la rémission des péchés serait prêchée à toutes les nations (c). » Or ce Christ est bien Celui qui est né de Marie, car « il faut, disait-il, que le Fils de l'homme souffre beaucoup, qu'il soit rejeté, qu'il soit crucifié et qu'il ressuscite le troisième jour (d) ». L'Évangile ne connaît donc pas d'autre Fils de l'homme que Celui qui est né de Marie et qui a aussi souffert la Passion ; il ne connaît pas davantage un Christ qui se serait envolé de Jésus avant cette Passion, mais il reconnaît en Celui qui est né Jésus-Christ, le Fils de Dieu, et il proclame que c'est celui-ci même qui, après avoir souffert la Passion, est ressuscité.

 

a) Cf. S. Luc, 24 : 25-26 ;

b) S. Luc, 24 : 44 ;

c) S. Luc, 24 : 45-47 ;

d) S. Matthieu, 16 : 21 ; S. Marc, 8 : 31 ; S. Luc, 9 : 22.

 

S. Matthieu, XVII, 5 (cf. S. Luc, IX, 35 ; S. Marc, IX, 7) :

 

« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je me suis complu : ÉCOUTEZ-LE»

 

S. Jean, XIV, 21-24 :

 

« Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; et moi je l’aimerai, et je me manifesterai à lui. » Judas, non pas l’Iscariote , lui dit : « Seigneur, comment se fait-il que vous vouliez vous manifester à nous, et non au monde ? Jésus lui répondit : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera, et nous viendrons à lui, et nous ferons chez lui notre demeure. Celui qui ne m’aime pas, ne gardera pas mes paroles. Et la parole que vous entendez n’est pas de moi, mais du Père qui m’a envoyé. »

 

S. Matthieu, IV, 1-11 :

 

Alors Jésus fut conduit au désert par l’Esprit, pour être tenté par le diable. Et après avoir jeûné 40 jours et 40 nuits, il eut faim. Et s’approchant, le tentateur dit à Jésus : « Si tu es le fils de Dieu (a), dis que ces pierres deviennent des pains ». Mais lui (Jésus) répondit : « Il est écrit : ̏  Ce n’est pas de pain seul que vivra l’homme, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu (b).  ̋ . Alors le diable l’emmène à la Ville Sainte. Et il le plaça sur le Pinacle du Hiéron, et il lui dit : « Si tu es le fils de Dieu (c), jette-toi en bas, car il est écrit : ̏  À ses anges il donnera des ordres et ils le porteront sur leurs mains, de peur que son pied ne heurte contre la pierre (d)  ̋ . »  Jésus lui dit : Aussi bien il est écrit : « Tu ne tenteras point le Seigneur, ton Dieu (e). De nouveau, le diable l’emmène sur une montagne très haute et lui montre tous les royaumes du monde avec leur gloire. Et il lui dit : « Cela, à toi je donnerai tout, si tu te prosternes devant moi ». Alors, Jésus lui dit : « Retire-toi, Satan ! Car il est écrit :  ̏  C’est devant le Seigneur, ton Dieu, que tu te prosterneras ; c’est à lui seul que tu rendras un culte (f) !  ̋ ». Alors le diable le laisse. Et voici que des anges s’approchèrent . Et ils le servaient.  

 

  1. Cf. Psaume XC (Vulgate), 14 ;
  2. Cf. Deutéronome, VIII, 3 ;
  3. Cf. Psaume XC, 14 ;
  4. Cf. Psaume XC, 11, 12 ;
  5. Cf. Deutéronome, VI, 16 ». — Cf. S. Irénée, « Contre les hérésies », Livre V, Le Christ triomphant du démon à l’aide des commandements de Dieu, 22, 1 ;
  6. Cf. Deutéronome, VI, 13. ― S. Irénée, « Contre les hérésies »,  Livre V, « Le Christ triomphant du démon à l’aide des commandements de Dieu », 21, 3.

 

Ibid., XXIV, 35 :

 

Jésus : « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. »

 

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Psaume 91 (Psaume 90 dans la Vulgate)

 

1 Celui qui s'abrite sous la protection du Très-Haut repose à l'ombre du Tout-Puissant. 2 Il dit au Seigneur : « Vous êtes mon refuge et ma forteresse, mon Dieu en qui je me confie. » 3 Car c'est le Seigneur qui le délivre du filet de l'oiseleur et de la peste funeste. 4 Il le couvrira de ses ailes, et sous ses plumes il trouvera un refuge. Sa vérité t’environnera comme un bouclier ; il ne craindra rien de tout ce qui effraye durant la nuit. 5 Il n’aura à craindre ni les terreurs de la nuit ; 6 ni la flèche qui vole pendant le jour, ni les maux que l’on prépare dans les ténèbres, ni les attaques du démon de midi. 7 Que mille tombent à son côté, et dix mille à sa droite, il ne sera pas atteint. 8 De ses yeux seulement il regardera, et il verra la rétribution des méchants. 9 Car il a dit : « Vous êtes mon refuge, Seigneur ! » Il a fait du Très-Haut son asile. 10 Le malheur ne viendra pas jusqu'à lui, aucun fléau n'approchera de sa tente. 11 Car il ordonnera à ses anges de le garder dans toutes ses voies. 12 Ils le porteront dans leurs mains, de peur que son pied ne heurte contre la pierre. 13 Il marchera sur l’aspic et le basilic : et il foulera aux pieds le lion et le dragon. 14 « Puisqu'il s'est confié en moi, je le délivrerai ; je le protégerai puisqu'il connaît mon nom. 15 Il m’invoquera et je l’exaucerai ; je serai avec lui dans la détresse (d). Je le délivrerai et le glorifierai. 16 Je le rassasierai de longs jours, et je lui ferai voir mon salut. »

 

S. Irénée, « Contre les hérésies », Livre III, 23, 7 :

 

23, 7. C'est pourquoi Dieu a mis une inimitié entre le serpent, d'une part, et la femme avec sa postérité, d'autre part, de telle sorte que les deux parties s'observent mutuellement (a), l'une étant mordue au talon, mais ayant assez de force pour fouler aux pieds la tête de l'ennemi (b), l'autre mordant, tuant et entravant la marche de l'homme, « jusqu'à ce que fût venue la postérité (c) » destinée d'avance à fouler aux pieds (d) la tête du serpent, c'est-à-dire le Fruit de l'enfantement de Marie (e). C'est de lui que le prophète a dit : « Tu marcheras sur l'aspic et le basilic, tu fouleras aux pieds le lion et le dragon (f). » Ce texte signifiait que le péché, qui se dressait et se déployait contre l'homme, qui éteignait en lui la vie, serait détruit, et avec lui l'empire de la mort (g), que serait foulé aux pieds par la « postérité » de la femme, dans les derniers temps, le lion qui doit assaillir le genre humain, c'est-à-dire l'Antéchrist, et enfin que « le dragon, l'antique serpent (h) », serait enchaîné et soumis au pouvoir de l'homme jadis vaincu, pour que celui-ci foule aux pieds toute sa puissance (i). Or, celui qui avait été vaincu, c'était Adam, lorsque toute vie lui avait été ôtée ; c'est pourquoi, l'ennemi ayant été vaincu à son tour, Adam a recouvré la vie, car « le dernier ennemi qui sera anéanti, c'est la mort (j) », qui avait d'abord tenu l'homme sous son pouvoir. C'est pourquoi, lorsque l'homme aura été libéré, « se réalisera ce qui est écrit : La mort a été engloutie dans la victoire. Où est-elle, ô mort, ta victoire ? Où est-il, ô mort, ton aiguillon (k) ? » Cela ne pourra être dit légitimement, si celui-là même sur qui la mort a dominé en premier lieu n'a pas été libéré, car le salut de cet homme est la destruction de la mort. Ainsi donc, puisque le Seigneur a vivifié l'homme, c'est-à-dire Adam, la mort a bien été détruite.

 

a) Cf. Genèse, 3 : 15 .- b) Cf. S. Luc, 10 : 19 .- c) Galates, 3 : 19 .- d) Cf. S. Luc, 10 : 19 .- e) Cf. Galates, 3 : 16 .- f) Psaumes, 90 : 13 .- g) Cf. Romains, 5 : 14, 17 .- h) Cf. Apocalypse, 20 : 2 ; 12 : 9 .- i) Cf. S. Luc, 10 : 19-20 .- j) I Corinthiens, 15 : 26 .- k) I Corinthiens, 15 : 54-55.

 

S. Irénée, « Contre les hérésies », Livre V, 22, 1 :

 

22, 1. Le Seigneur a donc clairement montré que le Seigneur véritable et le seul Dieu est celui qui fut annoncé par la Loi : car le Dieu que la Loi avait prêché par avance, c'est celui-là même que le Christ a présenté comme étant son Père, et c'est aussi lui seul que doivent servir (a) les disciples du Christ. Le Seigneur a également anéanti notre adversaire au moyen des énoncés de la Loi : or cette Loi loue le Créateur comme Dieu et ordonne de ne servir que lui seul (b). S'il en est ainsi, il ne faut plus chercher un autre Père en dehors de celui-là ou au-dessus de celui-là, « puisqu'il n'y a qu'un seul Dieu qui justifie les circoncis en suite de la foi et les incirconcis par le moyen de la foi (c) ». En effet, s'il existait quelque autre Père au-dessus du Créateur, jamais le Seigneur n'aurait pu anéantir l'Apostasie au moyen des paroles et des commandements de ce Créateur : une ignorance ne peut être dissipée par une autre ignorance, pas plus que par une déchéance ne peut être abolie une déchéance. Si donc la Loi provient de l'ignorance et de la déchéance, comment les énoncés qu'elle renferme ont-ils pu détruire l'ignorance du diable et triompher de l'homme fort ? Car un homme fort ne peut être supplanté ni par un plus faible ni par un égal ; il ne peut l'être que par un plus fort (d). Or, celui qui est plus fort que tout, c'est le Verbe de Dieu. C'est lui qui crie dans la Loi : « Ecoute, Israël, le Seigneur ton Dieu est l'unique Seigneur, et tu aimeras le Seigneur ton Dieu de toute ton âme, et tu l'adoreras et ne serviras que lui seul (e). » Dans l'Évangile, d'autre part, c'est au moyen des mêmes énoncés qu'il anéantit l'Apostasie, c'est par le précepte du Père qu'il triomphe de l'homme fort, et c'est le commandement de la Loi qu'il déclare être ses propres paroles, lorsqu'il dit : « Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu (f). » Car ce n'est pas par le commandement d'un autre, mais par le propre commandement de son Père, qu'il a anéanti l'Adversaire et vaincu l'homme fort.

 

  1. Cf. S. Matthieu, 4 : 10 ; 
  2. Cf. Deutéronome, 6 : 13 ;
  3. Romains, 3 : 30 ;
  4. Cf. S. Matthieu, 12 : 29 ; S. Marc, 3 : 27 ;
  5. Deutéronome, 6 : 4-5, 13 ;
  6. Deutéronome, 6 : 16.

 

S. Irénée, « Contre les hérésies », Livre V, 21, 3 :

 

21, 3. Quel est-il donc, ce Seigneur Dieu à qui le Christ rend témoignage, en disant que nul ne doit le tenter (a) et qu'il nous faut l'adorer et ne servir que lui seul (b) ? Sans aucun doute, c'est le Dieu qui a donné la Loi. Car ces choses avaient été prescrites par avance dans la Loi ; de plus, en citant des textes de la Loi, le Seigneur a bien fait voir que celle-ci annonçait, de la part du Père, le vrai Dieu, et que l'ange apostat à l'égard de Dieu était réduit à néant au moyen des maximes de cette même Loi, démasqué et vaincu qu'il était par le Fils de l'homme gardant le commandement de Dieu. En effet, à l'origine, il avait persuadé à l'homme de transgresser le commandement du Créateur et l'avait ainsi réduit sous son pouvoir, car son pouvoir consiste dans la transgression et l'apostasie, et c'est précisément par celles-ci qu'il avait enchaîné l'homme. Aussi fallait-il qu'il fût à son tour vaincu par le moyen de l'homme et enchaîné par les liens mêmes par lesquels il avait enchaîné l'homme, afin que l'homme ainsi libéré pût revenir à son Seigneur, en laissant à celui-là les liens par lesquels il avait lui-même été enchaîné, à savoir la transgression. Car c'est l'enchaînement de celui-là qui fut la libération de l'homme, s'il est vrai que « nul ne peut pénétrer dans la maison d'un homme fort et s'emparer de ses meubles, s'il n'a d'abord enchaîné cet homme fort (c) ». Quand donc le Seigneur l'eut convaincu de donner des conseils contraires à la parole du Dieu qui a fait toutes choses ainsi qu'à son commandement, — ce commandement de Dieu, c'était la Loi, — quand l'homme qu'il était eut fait la preuve que le diable était un transfuge, un violateur de la Loi et un apostat à l'égard de Dieu : à dater de cet instant, le Verbe l'enchaîna » hardiment comme son propre transfuge et « s'empara de ses meubles », c'est-à-dire des hommes qu'il détenait sous son pouvoir et dont il usait injustement. Et ainsi fut fait justement captif celui qui avait injustement réduit l'homme en captivité ; quant à l'homme auparavant réduit en captivité, il échappa au pouvoir de son possesseur par la miséricorde de Dieu le Père, qui eut pitié (d) de l'ouvrage par lui modelé et lui octroya le salut en le restaurant par le Verbe, c'est-à-dire par le Christ, afin que l'homme sache par expérience que ce n'est pas de lui-même, mais par un pur don de Dieu, qu'il reçoit l'incorruptibilité.

 

  1. Cf. S. Matthieu, 4 : 7 ; Deutéronome, 6 : 16 ;
  2. Cf. S. Matthieu, 4 : 10 ; Deutéronome, 6 : 13.

 

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NOMBREUX PASSAGES DU TALMUD (I/IV)

 

« Les Juifs qui se disent Juifs et ne le sont pas (1) » font une guerre tous azimuts au racisme des non Juifs alors qu’eux-mêmes le justifient par leur Talmud. N’est-ce pas là le comble de la contradiction ? Ces prétendus Juifs ont attribué une valeur divine au racisme qu’ils dénient néanmoins aux autres (2), alors que ceux-ci pourraient fort bien leur renvoyer la balle. Certains l’ont fait. En vérité, le racisme est injustifiable et toujours condamnable et dénote un manque d’intelligence et de vraie foi, car Dieu, notre Père céleste, que nous connaissons grâce à son Fils unique et à son Esprit Saint (3), nous a révélé que le genre humain est issu de nos premiers parents, Adam et Ève, le couple originel, et qu’il nous a donné son Fils unique en rançon pour la rémission de nos péchés par ses souffrances sur la croix (4). Nous espérons le repentir, la conversion et le baptême de ces âmes égarées, car Dieu ne veut pas qu’aucun de ses enfants périsse (5). Nous ne faisons que rappeler la proche venue du prophète Élie (6) accompagnée du prophète Hénoch (7), l’un pour la conversion des prétendus Juifs, ― qui ne connaissent pas Dieu (8), ― et l’autre pour celle des hérétiques et des païens ou des fausses religions, ― prophètes qui, selon l’Apocalypse, seront tués par la Bête et reprendront vie (9).

 

1) Apocalypse, II, 9 ;

2) Cf. sur internet de nombreux passages du Talmud : NOMBREUX PASSAGES DU TALMUD (I/IV). - Le Présent éternel et les vérités de la foi : http://jesusmarie.free.fr/alphonse_les_verites_de_la_foi.pdf

3) Cf. S. Matthieu, XI, 27 ; S. Jean, XIV, 26 ; Psaumes (Vulgate), XC, 14 ;

4) Cf. S. Jean, I, 1, 10-13, 29 ; S. Luc, XXIV, 44-49 ; Isaïe, ch. 53 ; S. Irénée, IIe siècle, « Contre les hérésies », Livre V, Réalité de l’Incarnation, 1, 1 ;

5) Cf. Ézéchiel, XVIII, 32 ; II S. Pierre, III, 9 ; I Thessaloniciens, IV, 3 ; Apocalypse, III, 9 ;

6) Cf. Ecclésiastique (Vulgate), XLIV, 16 ; 

7) Ibid., XLVIII, 1, 9-10 ;

8) Cf. S. Matthieu, XI, 27 ; S. Luc, X, 33 ; S. Irénée, « Contre les hérésies », Livre IV, Objection : Nul n’a connu le Père avant la venue du Christ, 6, 1-7 ;

9) Cf. Apocalypse, X, 3-12 ; Le secret de La Salette, 19 septembre 1846.

 

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  Les origines de l’islam : les falsifications historiques

 

Une imposture !

 

Commentaires sur 'Chronique d'Hélios d'Alexandrie : Les origines de l'islam (partie 1)' (RSS 2.0)

 

Chronique d'Hélios d'Alexandrie : Les origines de l'islam (partie 2) - Poste de veille

 

Chronique d'Hélios d'Alexandrie : Les origines de l'islam (partie 3) - Poste de veille

 

Ce que disent les spécialistes

 

En 1995 à l’Université de Cambridge en Angleterre, Jay Smith, un islamologue de renom, dans un débat rendu fameux dans les cercles académiques a déclaré ceci :

 

« La plupart des Occidentaux ont pris pour de l’argent comptant les allégations des docteurs musulmans, ils ne les ont jamais remises en question dans la mesure où elles tiraient leur origine du coran. Ils ont fait preuve de réticence à examiner avec un œil critique le coran et les propos du prophète par crainte des réactions violentes, par conséquent ils se sont contentés de penser que les musulmans possédaient quelques preuves tangibles pour soutenir leurs croyances. »

 

Plus loin dans son exposé, il a cité les travaux de chercheurs bien connus comme John Wansbrough (université de Londres), Joseph Schacht, Andrew Rippin (Canada), Michael Cook et Patricia Crone (Oxford et Cambridge), Yehuda Nevo (université de Jérusalem) et Humphreys :

 

« L’immense majorité des chercheurs indépendants qui ont étudié le coran et les hadiths ont conclu que les écritures islamiques n’ont pas été révélées, mais qu’elles sont le résultat d’une compilation de textes tardifs et d’éditions réalisées par des groupes de personnes au cours de quelques centaines d’années. Le coran que nous lisons aujourd’hui, loin d’être identique à celui du milieu du septième siècle, est plutôt un produit du huitième et du neuvième siècle. Il n’a pas été conçu à la Mecque ou à Médine mais à Baghdad. C’est à cet endroit et en ce temps là que l’islam a acquis sa propre identité et qu’il est devenu une religion. Par conséquent la genèse de l’islam n’a pas eu lieu durant la vie de Mahomet mais a été le résultat d’une élaboration graduelle durant une période de 300 ans. »

 

Absence de documents historiques

 

Il n’existe aucun document historique attestant l’existence de l’islam en tant que religion avant le neuvième siècle, soit deux cents ans après Mahomet (mort en 632). Il y a bien eu une biographie de Mahomet rédigée par Ibn Ishaq vers 750, c’est-à-dire 118 ans après la mort du prophète, mais le texte original est perdu et il n’est que partiellement restitué dans des versions revues et modifiées par des historiens ultérieurs comme Ibn Hisham (mort en 834) et surtout Al Tabari (mort en 923). Ce dernier a reconnu avoir censuré le texte d’Ibn Ishaq parce qu’il donnait une image défavorable de Mahomet, or les éléments non-censurés retenus par Al Tabari sont loin de brosser un portrait sympathique du prophète (brigandage, rapines, assassinats, génocides, pédophilie etc.) et il est difficile d’imaginer comment le vrai Mahomet pouvait être pire que celui qui nous est présenté dans l’histoire officielle de l’islam.

 

FIN

 

Page précédente : 1/2

 

 

NOS ULTIMES CONCLUSIONS TIRÉES DE L’ÉCRITURE AU SUJET DE LA FIN DES TEMPS (1/2) - Le Présent éternel

 

 

Pour retourner à la page principale :

 

 

POUR PARVENIR À UNE RÉSURRECTION DE VIE (CF. S. JEAN, V, 25, 28-29) - Le Présent éternel

 

 

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1 juin 2012 5 01 /06 /juin /2012 19:45

 

LA MISSION SURNATURELLE ET POSTHUME DE SAINTE JEHANNE D’ARC

 

   La mission extraordinaire, surnaturelle et posthume de sainte Jeanne d’Arc (6 janvier 1412 [Épiphanie, hommage des Rois mages au Roi des Rois, fête des Rois] – 30 mai 1431), vierge et martyre, patronne et gardienne de la France - La Geste de Dieu par les Francs : « Vive le Christ qui est Roi de France ! » - Au futur roi Charles VII : « Et vous mande le Roi du ciel, par moi, que vous serez sacré et couronné dans la ville de Reims ; et que vous serez lieutenant [lieu tenant] à Luy, qui est vray Roy de France » :

 

Gloria.tv: Sermon Abbe Marchiset-Fête de sainte Jeanne d'Arc

 

À lire et à méditer : « La Sainte de la patrie » ou  « La vie de la Bienheureuse Jeanne d’Arc », en 2 vol., par Mgr Stanislas-Xavier Touchet, évêque d’Orléans, P. Lethielleux, Librairie-Éditeur, 10, rue Cassette, Paris 1921.

 

Cf. Pierre Virion, « Le Christ qui est Roi de France » (Pie X), éditions Saint-Germain, Paris 1949.

 

Cf. L.-H. et M.-C. Remy, « La vraie mission de sainte Jehanne d’Arc : le Christ-Roi de France ». Un ouvrage qui n’a pas son pareil et qui donne une dimension surnaturelle à la Politique. Cliquez sur :

 

http://www.a-c-r-f.com/principal.htlm

 

« La vraie mission de sainte Jehanne d’Arc : le Christ-Roi de France », p. 36 :

 

[Dès le lendemain,] « le 22 juin 1429, le Dauphin vint au-devant des chefs de guerre qu’il rencontra à Châteauneuf-sur-Loire. Là, il tint un conseil décisif, décidant d’aller à Reims pour le sacre, malgré plusieurs opposants et grâce à l’insistance de Jehanne » (35).

« La première parole de Jehanne à Charles dans leur premier entretien à Chinon, avait été : “ Gentil Dauphin, j’ai nom Jehanne la Pucelle, et vous mande le Roi des Cieux par moi, que vous serez sacré et couronné dans la ville de Reims et vous serez LieuTenant du Roi des Cieux, qui est ROI DE FRANCE ”.

« Le roi de France est dans le dessein de Dieu : locum tenens Regis cœlorum qui est REX FRANCIÆ (36). Si le LieuTenant a droit au respect dû à Celui dont il tient la place, il n’a ce droit que pour faire observer la loi de Celui qu’il remplace, et toute sa force est là. S’il oublie jusqu’à ne pas reconnaître le suzerain, il devient félon. Toute la mission de la Pucelle dans sa signification la plus haute est là.

« Le sang ne donne droit à la LieuTenance que lorsqu’il est vivifié par une âme qui en reconnaît le plus essentiel de ses devoirs, la dépendance du Roi des Cieux, l’obligation de régner en Son Nom et pour Lui. Considérer le sang royal d’une manière purement matérielle, c’est ne pas connaître le signification du mot, lui enlever son sens élevé, pour le ravaler à une signification animale ; car, matériellement considéré, il n’est que cela. Voilà pourquoi, entre l’enseignement de Jehanne et la légitimité professée par l’école gallicane, il y a la distance de la terre au ciel, du Christianisme à l’idolâtrie. Le droit divin du sang matériellement considéré est une idolâtrie réprouvée par la foi et la raison ; il en est le renversement » (37).

 

35) – Duparc (Pierre), Procès en nullité de la condamnation de Jehanne d’Arc, t. V, p. 212, Paris, Lib. Klincksieck, 1988 ;

36) – Vous serez Lieu-tenant du Roi des cieux qui est Roi de France.

37) – R. P. Ayroles, t. IV, pp. 216-234 : les plus belles pages d’Ayrolles. […] Ce passage est la condamnation définitive de la conception naturaliste de la mission de sainte Jehanne d’Arc et de la royauté française, développée par l’école d’Action Française et les « nationalistes » français, ainsi que des études et publications universitaires, y compris les plus récentes, sur Jehanne.

 

L.-H. et M.-C. Remy, « La vraie mission de sainte Jehanne d’Arc : le Christ-Roi de France »., pp. 180-181 : Jésus-Christ Roi, point culminant de la Mission de Jehanne d’Arc, par le R. P. Ayroles (159), de la Compagnie de Jésus :

 

La Vénérable aime à l’appeler le saint royaume. Saint, il l’est par ses origines surnaturelles, par le rôle providentiel que l’HOMME-DIEU lui a assigné. Quand le Pape Grégoire IX écrivait à saint Louis que la France était la nouvelle tribu de Juda, que le Christ l’avait choisie pour être l’exécutrice de ses grands desseins sur le monde, il exprimait sous une autre forme ce qu’avaient dit ses prédécesseurs. Quelques années seulement avant l’apparition de la Vénérable, le Pape Boniface IX, pour ramener le malheureux Charles VI à l’obédience romaine, lui disait : « L’alliance entre vos prédécesseurs et les Pontifes Romains fut si étroite, que ceux-ci n’ont presque rien entrepris de grand sans les rois de France, et que les rois de France n’ont rien fait de digne de mémoire sans les Pontifes Romains ».

Souvenirs d’incomparable gloire, ils rendent plus poignantes les angoisses présentes. Pourquoi l’irréconciliable ennemie de l’HOMME-DIEU, la maçonnerie, s’est-elle attaquée avec tant de frénésie à la France ? Pourquoi déploie-telle toutes les astuces du génie infernal qui l’inspire pour étouffer dans sa poitrine tout battement chrétien, et sucer dans ses veines, jusqu’à la dernière molécule du sang Rédempteur qui l’avait faite si grande ? Elle connaît ce qu’est la France dans le plan divin. Périsse la France plutôt que de la voir encore chrétienne (176). C’est le serment d’Annibal proféré dans le tréfonds des antres maçonniques. Un de ses adeptes n’a-t-il pas dit : Nous n’avons que faire d’une France qui ne répandrait pas les principes de la Révolution. Or, l’essence de la Révolution est la guerre à l’HOMME-DIEU, l’application dans l’ordre politique du cri : écrasons l’infâme traduit aujourd’hui par celui de : Le cléricalisme, voilà l’ennemi (177).

Que ceux qui ne veulent pas voir périr la France ne s’y trompent pas. Il n’y a qu’un moyen de salut, opposer le cri : Jésus-Christ-Roi. Nous allons entendre la Libératrice le proclamer sans se lasser sous toutes les formes. Tout ce que nous avons dit, des dates des événements de sa carrière, du calque de sa vie sur la vie extérieure du Roi des nations, de son absorption pour ainsi dire dans son Seigneur, se rapporte à ce qu’elle va nous dire en termes bien exprès, a pour but de montrer comment tout dans son existence est pour faire resplendir le dogme de la royauté de Jésus-Christ.

 

159) – (NDLA) R. P. Ayroles, 22 novembre 1828 - 6 octobre 1921. Mgr Touchet, dans un de ses mandements, a dit du R. P. Ayroles : « Il est l’homme le plus renseigné que je sache au monde sur Jehanne d’Arc ». Léon XIII l’a qualifié officiellement de « principal témoin de Jehanne d’Arc, testis præcipuus » (Mgr Delassus, La mission posthume de sainte Jehanne d’Arc, Introduction).

176) – (NDLA) Ce que répétait enconre le ministre socialiste et franc-maçon Jules Moch, le 17 mai 1958 : Nous ne voulons pas que la France redevienne la Fille aînée de l’Église !

177) – (NDLA) Slogan lancé par Gambetta, à la fin de son discours à l’Assemblée nationale, le 4 mai 1877. L’attaque contre le cléricalisme est une formule spécieuse, la véritable cible étant la religion de Notre Seigneur Jésus-Christ. L’éradication de la vocation chrétienne de la France, sous couvert de la laïcité [ou de l’athéisme – cf. la « Force mystérieuse], programme constant des loges, sera finalement réalisé par la loi de séparation du 9 décembre 1905 [cf. également l’allocutation du 23 juin de Nicolas Sarkozy, à l’occasion du 275e anniversaire de la naissance de la franc-maçonnerie française, et l’allégeance de son successeur, François Hollande, à la franc-maçonnerie ou au satanisme. – Cf. l’encyclique Quas Primas du 11 décembre 1925 de S.S. Pie XI sur la fête du Christ-Roi]. 

 

 

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À SUIVRE

 

 

 

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1 juin 2012 5 01 /06 /juin /2012 19:39

 

On croit tout savoir sur sainte Jehanne d’Arc… Et si on n’avait pas compris la raison fondamentale de sa mission ? Saviez-vous que Jehanne fut Reine de France ? Un acte solennel, connu de tous les historiens, en témoignent. Mais depuis 600 ans, on n’en a pas tiré toutes les conclusions.

Le règne de Jehanne fut bref.

Si bref fut-il, le seul acte qu’elle accomplit est capital pour la France, la Chrétienté et le monde.

Un historien de Jehanne, le plus grand certainement, le R. P. Eyroles, S. J., l’avait compris.

On s’est acharné à occulter ses travaux et à détruire sa réputation, pour enfouir sous une chape de plomb cet événement capital.

L.-H. et M.-C. Remy ont travaillé plus de dix ans sur ce sujet, à Orléans, Paris, Rome (Archives secrètes du Vatican), en Écosse, etc.

600 ans après la naissance de Jehanne d’Arc, ils vous font partager leur découverte et leurs réflexions dont il ressort un message capital pour notre temps.

Sainte Jehanne d’Arc a bien une mission posthume, mission essentielle pour la résurrection de la France.

Louis-Hubert Remy est le fondateur et président des Amis du Christ Roi de France. Pendant dix ans, avec son épouse, il a fait des recherches et des découvertes sur le document de la triple donation. Spécialiste de l’école antilibérale, il n’a eu de cesse d’en découvrir les auteurs, leurs ouvrages et de les faire connaître.

Marie-Christine Remy, archiviste-paléographe, conservateur en chef du Patrimoine, a été la première femme membre titulaire de l’Académie des arts et belles lettres d’Aix-en-Provence. Quinze ans conservateur des antiquités et objets d’art des Bouches-du-Rhône, elle fut le spécialiste et le défenseur des traditions de Provence.

 

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Les 3 donations de Ste Jeanne d’Arc à Charles VII

 

Le 21 juin 1429, donc Jehanne dit à Charles : « Sire, me promettez-vous de me donner ce que je vous demanderai ? » Le Roi hésite, puis consent. « Sire, donnez-moi votre royaume ». Le Roi, stupéfait, hésite de nouveau ; mais, tenu par sa promesse et subjugué par l'ascendant surnaturel de la jeune fille : « Jehanne, lui répondit-il, je vous donne mon royaume » (1re donation).

 

Cela ne suffit pas : la Pucelle exige qu'un acte notarié en soit solennellement dressé et signé par les quatre secrétaires du Roi; après quoi, voyant celui-ci tout interdit et embarrassé de ce qu'il avait fait : « Voici le plus pauvre chevalier de France : il n'a plus rien ». Puis aussitôt après, très grave et s'adressant aux secrétaires : « Écrivez, dit-elle : Jehanne donne le royaume à Jésus-Christ» (2e donation).

 

Et bientôt après :« Jésus rend le royaume à Charles » (3e donation).

 

À lire ces lignes, on comprend mieux pourquoi le marquis de la Franquerie a pu notamment dédier son livre « La Mission divine de la France « À Jeanne la Pucelle, Martyre pour la France et pour le Roi et héraut de la Royauté Universelle du Christ ».

 

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Lire également par le Marquis de la Franquerie : « Le caractère sacré et divin de la Royauté en France », Éditions du Chiré, 1978 ; « La Mission divine de la France », Éditions Saint-Michel, 1926 ; « La Vierge Marie dans l'histoire de France » (préface de S. E. le cardinal Baudrillart de l'Académie Française), 1939. - Par Pierre Virion : « Mystère mysterium d'iniquité iniquitatis », Éditions St-Michel, 1966 ; « Le Complot », Documents-Paternité, n° 139 - 140 - Mai 1969 ; « Bientôt un une super et Gouvernement contre-église Mondial ? », Éditions St-Michel, 1967 ; « Les Forces occultes dans le monde moderne », Éd. St-Michel, Conférence prononcée à Rome le 25 octobre 1965 ; et par Arnaud de Lassus :  « Connaissance élémentaire de la franc-maçonnerie », A.F.C., 4e édition - septembre 2007.

 

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Tout ce qui est écrit doit pouvoir être concilié

Avec

la Révélation de Jésus-Christ ou l’Apocalypse

 

Pape Pie XII, message radio du 25 juin 1956 s’adressant à la France

 

« Et s'il peut sembler un moment que triomphent l'iniquité, le mensonge et la corruption, il vous suffira de faire silence quelques instants et de lever les yeux au ciel pour imaginer les légions de Jeanne d'Arc qui reviennent, bannières déployées, pour sauver la patrie et sauver la foi. »

 

Mis de la Franquerie, « La Mission divine de la France », Éditions St Michel, 1926, pp. 71, 72-73 :

 

Plusieurs auteurs parlent de cette tradition que Piganiol de la Force défendit dans sa « Description de la France », publiée avec autorisation et privilège de Louis XIV, en date du 20 juin 1714 :

 

« Le Royaume de France a commencé l’an de l’ère vulgaire et depuis ce temps-là, a toujours été successif de mâle et mâle et gouverné par 65 Rois TOUS ISSUS DE LA MÊME MAISON, quoique de trois races différentes, ainsi que je le prouverai dans un autre ouvrage… » (98)

98) Jean-Aimar Piganiol de la Force, historiographe royal, « Nouvelle description de la France », tome premier, p. 7.

 

« De quoi demain sera-t-il fait » ? C’est le secret de Dieu. Ce que l’on peut dire, sans être taxé de légèreté, c’est qu’en présence de la perturbation générale et des catastrophes imminentes [en 1955], il semble que le monde touche à la fin des temps et soit à la veille de la restauration annoncée par près de deux cents prophéties (100) que le Roi qui montera sur le Trône sera vraisemblablement le Grand Monarque qui doit être le plus grand grand de tous les Rois et le dernier de Sa Race [a]. »

100) Voir Élie Daniel : « Serait-ce vraiment la fin des temps ? ».

a) Cf. Isaïe, 32 : 1 ; St Irénée, « Contre les hérésies », V, 34 : 4 : « Voici qu’un Roi juste régnera, et les princes gouverneront avec droiture » ; cf. Apocalypse, 19 : 16 ; 2 : 7, 9-11 (la VIe Église : l’Église de Philadelphie).

 

Mis de la Franquerie, « Ascendances davidiques des Rois de France et leur parenté avec Notre Seigneur Jésus-Christ, la Très Sainte Vierge Marie et Saint Joseph », Éditions Ste Jeanne d’Arc :

 

Étudions maintenant ce que signifie dans la Bible d'une part LE SCEPTRE et d'autre part LE DROIT D'AÎNESSE. Pour plus de précision, rappelons que Jacob fut appelé ISRAËL :

 

« Jacob appela ses enfants et leur dit : “Assemblez-vous tous, afin que je vous annonce ce qui doit vous arriver dans les derniers temps. Venez tous ensemble et écoutez, enfants de Jacob, écoutez Israël votre père : Juda, tes frères te loueront, ta main sera sur le cou de tes ennemis ; les enfants de ton père se prosterneront devant toi... Le sceptre ne sera point ôté de Juda, ni le Prince de sa postérité, jusqu'à ce que soit venu celui qui doit être envoyé; et c'est Lui qui sera l'attente des Nations ” (Chiloh, i.e. le Christ ; cf. Genèse, 49 : 1, 8 et 10). »

 

S. Irénée, « Contre les hérésies », V, 34, 4 :

 

Jérusalem glorieusement rebâtie

 

34, 4. Isaïe dit encore au sujet de Jérusalem et de Celui qui y régnera : « Voici ce que dit le Seigneur : Heureux celui qui a une postérité dans Sion et une parenté dans Jérusalem ! Voici qu'un Roi juste régnera, et les princes gouverneront avec droiture (a). » Et à propos des préparatifs de sa reconstruction il dit : « Voici que je te prépare pour pierres de l'escarboucle et pour fondements du saphir ; je ferai tes créneaux de jaspe, tes portes de cristal et ton enceinte de pierres précieuses ; tous tes fils seront enseignés par le Seigneur, tes enfants seront dans une grande paix, et tu seras édifiée dans la justice (b). » Le même prophète dit encore : « Voici que je crée Jérusalem pour l'allégresse, et mon peuple pour la joie. Je serai dans l'allégresse au sujet de Jérusalem, et dans la joie au sujet de mon peuple. On n'y entendra plus désormais le bruit des lamentations ni le bruit des clameurs ; il n'y aura plus là d'homme frappé d'une mort prématurée, ni de vieillard qui n'accomplisse pas son temps : car le jeune homme aura cent ans, et le pécheur qui mourra aura cent ans et sera maudit. Ils bâtiront des maisons et eux-mêmes les habiteront ; ils planteront des vignes et eux-mêmes en mangeront les fruits. Ils ne bâtiront pas pour que d'autres habitent ; ils ne planteront pas pour que d'autres mangent. Car les jours de mon peuple seront les jours de l’arbre de vie : ils useront les ouvrages de leurs mains (c). »

 

a) Isaïe, XXXII, 1 ; Genèse, XLIX, 1, 8, 10 ; - b) Isaïe, LIV, 11-14 ; - c) Isaïe, LXV, 18-22.

 

À SUIVRE

 

 

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1 juin 2012 5 01 /06 /juin /2012 19:37

 

 

Tout se passe chez les uns et chez les autres comme si toutes les choses allaient durer indéfiniment sans que rien ne change notablement sur cette terre d’exil. C’est vraiment se moquer des paroles prophétiques contenues dans les Saintes Écritures, sans parler des révélations privées que l’Église a authentifiées après avoir constaté leur parfait accord avec la foi qu’elle professe depuis ses origines. En réalité on ne fait aucun cas de l’Apocalypse ou de la Révélation de Jésus-Christ que saint Irénée a analysée magistralement dans son traité « Contre les hérésies » que personne n’ose citer et soutenir.

 

Nul chrétien ne peut s’opposer aux Stes Écritures et tout particulièrement à l’Apocalypse ou à la Révélation de Jésus-Christ (1). Les promesses du Sacré-Cœur ou la miséricorde divine ne se manifesteront qu’après celles de « la colère de l’Agneau » (2) et du châtiment qui s’ensuivra inéluctablement. La justice précède toujours la miséricorde. Ne nous moquons pas de Dieu ! Nous sommes parvenus au temps de l’Antéchrist ou au premier combat eschatologique si bien décrit par le chapitre XIX de l’Apocalypse ou de la Révélation à partir du verset 11 en se référant clairement au chapitre XIII qu’il confirme et achève. Il ne faudrait quand même pas oublier l’analyse magistrale de saint Irénée de Lyon sur une question qui nous touche de très près. Nous ne pouvons pas dire non plus que l’exhortation de Léon XIII au ralliement à une république engendrée par la franc-maçonnerie relève d’une inspiration divine. Cette paradoxale décision ne se concilie absolument pas avec son encyclique « Humanum Genus » sur « la secte des francs-maçons », la considérant « comme une association criminelle ». Ne nous voilons pas la face ! Quant à l’acte de  consécration au Cœur de Jésus, précisons qu’il doit se faire par un roi de France sacré à Reims, conformément à la mission que sainte Jehanne d’Arc a reçue de son Seigneur ou du Christ-Roi, — et non par un président de la république affilié à la franc-maçonnerie. Ne rêvons pas !

1)  Cf. Apocalypse, I, 1 ; XXII, 19 ; S. Jean, XIV, 23 ;

2)  Cf. Apocalypse, VI, 12-17.

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LA FATALE MÉPRISE DU PSEUDO CONCILE VATICAN II

 

Dans son épître aux Galates l’apôtre saint Paul, l’Apôtre des nations, nous rappelle que, selon les Saintes Écritures, Dieu a promis à Abraham le croyant et à sa postérité l’héritage de la terre en vertu de sa Foi et non en vertu de la Loi (1). Cette promesse s’adresse par conséquent à ceux qui sont justifiés par la Foi et issus de la postérité d’Abraham qui désigne nécessairement et logiquement le Christ et les justes de son Église qui posséderont la terre en héritage (2). Là encore, sur cette question fondamentale, le pseudo Concile Vatican II a égaré tous les catholiques, alors que saint Irénée, évêque de Lyon, au IIe siècle y avait déjà répondu clairement et magistralement en s’appuyant uniquement sur l’autorité des Saintes Écritures (3). Le retour des « faux juifs » (4) en Israël n’est qu’une contrefaçon du diable pour précéder la venue du Règne glorieux et spirituel du Christ-Roi, le vrai Messie, et égarer les âmes par la venue de l’Antéchrist qui ira « jusqu’à s’asseoir dans le temple de Dieu, se faisant passer lui-même pour Dieu » (5) ou pour le Messie. Nul ne peut penser que les « faux Juifs » se convertiront à la foi catholique et retrouveront l’intégralité de leur terre en y vivant paisiblement durant l’apostasie des nations sans contredire les Saintes Écritures.

 

1)  Cf. Genèse, 13 : 14-17 ; 23 : 4 ; 15 : 18, 19-21 ; S. Matthieu, 3 : 9 ; S. Luc, 3 : 8 ; Galates, 4 : 28 ; 3 : 6-9 ; S. Matthieu, 8 : 11-12 ; 23 : 37-38 ; S. Luc, 13 : 34-35 ; 1 : 46-49, 56 (Magnificat : « en faveur d’Abraham et de sa race à jamais ») ; Romains, 11 : 25-26 (« une partie d’Israël s’est endurcie jusqu’à ce que soit entrée la totalité des païens … De Sion viendra un libérateur ») ; II Thessaloniciens, 2, 1-4 ; S. Irénée de Lyon, « Contre les hérésies », Livre IV, 3e Partie, 36, 7-8 ; Livre V, 3e Partie, 25, 2 [S. Matthieu, 24 : 15-17, 21 ; Daniel, 9 : 27 (« l’abomination de la désolation dans le lieu saint » et « la grande tribulation »] ;

2)  Cf. Galates, 3 : 16 ; Matthieu, 5 : 4 ; 17 : 34-35 ; Hébreux, 1 : 1-4 ; 11 : 6 ;

3)  Cf. Irénée de Lyon, « Contre les hérésies », Livre V, 3e Partie, 32, 2 ; Daniel, 7 : 13-14, 23-26 ; 9 : 27 ; Apocalypse, ch. 11 (les « deux témoins ») ; 13 : 3-9.

4)  Cf. Apocalypse, 3, 9 (l’Église de Philadelphie, la 6e Église) ;

5)  IIe Épître aux Thessaloniciens, 2 : 4. 

 

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F I N

 

 

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25 mai 2012 5 25 /05 /mai /2012 14:06

  

  

LE COMMENCEMENT ET LA FIN DE CE QUI A ÉTÉ, DE CE QUI EST ET SERA NE PEUT ÊTRE CONNU QUE PAR « CELUI QUI EST » ET SE NOMME « JE SUIS », C’EST-À-DIRE PAR DIEU OU SON VERBE ÉTERNEL (cf. Exode, 3 : 14 ; S. Jean, 1 : 1; 8 : 24, 28, 58 ; Apocalypse, 1 : 1, 17-18).  

 

LÉON GAUTIER

PROFESSEUR À L’ÉCOLE DES CHARTES

ÉTUDES HISTORIQUES POUR LA DÉFENSE DE L'ÉGLISE, 1864
DÉFINITION CATHOLIQUE DE L'HISTOIRE.

 

http://www.a-c-r-f.com/documents/GAUTIER-Definition_catholique_histoire.pdf

 

I. POINT DE DÉPART.

 

La plus naïve, et cependant la meilleure définition de l'histoire, est celle-ci : « L'histoire est le récit du passé ».

 

Mais, dans le passé, il est certains faits qui ont eu de l'influence sur le monde, - non pas uniquement sur le monde des corps, mais sur celui des âmes. II en est d'autres, au contraire, qui n'ont rien eu de cette influence. On a réservé le nom d'histoire au récit des événements vraiment influents. De là vient qu'on ne prodigue pas le mot historique, et qu'on en ho­nore certains hommes seulement et certaines choses qui le méritent.

Et comme, en ces événements importants, le doigt de Dieu est, aux yeux du chrétien, constamment et évidemment marqué, on peut dire chrétiennement : « L'histoire est le récit des faits où Dieu est plus particulièrement intervenu » ; ou, en termes plus clairs : « L'histoire est le récit des rapports mutuels de Dieu et de l'homme dans le passé ».

Nous disons : dans le passé ; car il y a un récit des rapports de Dieu et de l'homme dans l'avenir. Ce récit, aussi clair souvent que le premier, et qui le complète, est tout divin. On ne le trouve que dans l'Église catholique : c'est la prophétie.

Si l'histoire est le récit du passé, la prophétie est l'histoire de l'avenir.

L'Église catholique seule apparaît dans le monde avec cette double escorte d'un glorieux passé et d'un avenir encore plus glorieux. Elle est la seule qui voie en avant aussi nettement qu'en arrière, et qui sache aussi nettement ce qu'elle se­ra et ce qu'elle a été. Comment le présent effraierait-il jamais celle à qui Dieu communique ainsi sa science et sa pres­cience, sa clairvoyance du passé, sa prévoyance de l'avenir ?

Mais, pour nous borner à l'histoire, si elle est, aux yeux du chrétien, « le récit des rapports passés de Dieu avec l'homme et de l'homme avec Dieu », il résulte de cette définition qu'avant de commencer l'étude de cette science, il faut bien connaître ces deux termes nécessaires de toute histoire : Dieu et l'homme.

Faute de les bien connaître, nous n'aurons qu'une histoire ténébreuse et fausse. Sans la science de ces rapports sur­naturels, les faits se succéderont stupidement devant nous, sans se relier à rien, sans se relier entre eux. Tout nous sur­prendra, et presque toujours douloureusement. Les guerres, les révolutions, les crimes, les horreurs historiques nous scandaliseront ; et nous aurons raison de jeter loin de nous avec indignation ces récits pleins d'un sang dont nous ne comprenons pas l'effusion et d'une absurdité dont nous ne savons pas la cause.

La théologie et la philosophie catholiques sont les prolégomènes nécessaires de tout livre d'histoire. En tête de cha­cun de ces livres, il en faudrait écrire au moins les principes divins : avec eux nous aurons la lumière, et sans eux le chaos.

Voyons donc ce que c'est que Dieu d'après l'Église, ce que c'est que l'homme ; et marchons ainsi à la conquête d'une meilleure et plus complète définition de l'histoire.

 

II.  DE DIEU, CONSIDÉRÉ COMME PREMIER TERME DE L'HISTOIRE.

 

Dieu est certainement le plus sûr des définiteurs. Celui qui connaît tout peut tout définir avec certitude : Dieu, qui se connaît parfaitement lui-même, est, par là même, le seul qui se puisse définir parfaitement. Or, il s'est défini quand il a dit : « JE SUIS CELUI QUI SUIS ».

Cette définition résume et contient tout, comme l'a surabondamment démontré un des plus grands théologiens de nos jours (le R. P. Ventura, dans sa Raison catholique, t. II, première conférence sur la Création).

« Je suis celui qui suis » : il résulte de là que Dieu est véritablement le seul être, puisque tous les autres êtres ne se doivent pas l'être et le lui doivent.

« Je suis celui qui suis » : il résulte de là que Dieu est indépendant et qu'il est un, deux êtres indépendants ne pouvant exister ensemble, et l'un devant nécessairement être un effet de l'autre. Or, si Dieu est indépendant, il est tout-puissant.

« Je suis celui qui suis » : il résulte de là que Dieu est la Bonté, la Beauté, la Vérité, la Perfection même, puisque le mal, le laid et le faux sont des négations ; puisque le moins bon, le moins beau, le moins vrai et moins parfait ne sont que des diminutions. Or, la négation et la diminution ne sont pas, et ne peuvent se trouver en ce qui est.

Dieu donc est un, indépendant, tout-puissant ; il est le Beau idéal, le Bien suprême, le Vrai absolu ; il est « parfaite­ment infini et infiniment parfait ».

Mais où voulons-nous en venir, et par quel lien allons-nous rattacher à notre sujet ces magnifiques enseignements de la théologie ? Le voici :

Dieu, étant souverainement parfait, est souverainement heureux ; le malheur ne peut l'atteindre, car le malheur est une imperfection : c'est à ce point de vue uniquement que nous voulons nous arrêter.

Dieu, disons-nous, est souverainement heureux. Le bonheur de Dieu s'appelle gloire.

Or, du moment que Dieu eut créé des êtres intelligents, il dut se sentir dévoré d'un grand désir : celui de leur commu­

niquer son bonheur, sa gloire. Car Dieu est amour, et l'amour aime à communiquer tout ce qu'il a.

Mais aussi ces êtres intelligents auxquels Dieu voulait communiquer sa gloire, avaient été créés par lui libres et par conséquent responsables.

D'un autre côté, ils étaient faibles.

Il ne restait donc à Dieu qu'une ressource, celle de les aider puissamment à ne pas repousser ce bonheur et à parve­nir à l'éternelle béatitude.

C'est ce que Dieu a fait : il nous apparait constamment penché sur l'humanité et aidant sans cesse notre liberté, sans jamais la détruire.

Voilà ce qu'il était nécessaire de savoir avant d'ouvrir un livre d'histoire, et l'on peut dire, en commentant la belle pa­role : « L'homme s'agite et Dieu le mène », on peut dire de Dieu qu'il est le grand aideur, le grand meneur de l'humanité dans la voie de la béatitude. DIEU EST UN ÊTRE MENANT, DE MÊME QUE L'HOMME EST UN ÊTRE MENÉ.

 

III.  DE L'HOMME CONSIDÉRÉ COMME DEUXIÈME TERME DE L'HISTOIRE.

 

Dieu, avant que l'histoire naquît, ouvrit un jour ses deux mains ; et de l'une il fit jaillir la création spirituelle, de l'autre la création matérielle ; de l'une le monde des esprits, de l'autre le monde des corps.

C'était au commencement du sixième jour. Dieu regarda son œuvre et ne la trouva point complète. En effet, il y manquait quelque chose.

Que voyait-on d'un côté? Des milliards de créatures angéliques, admirablement étagées les unes au-dessus des autres, formant chacune une espèce, et allant ainsi, suivant une merveilleuse échelle, depuis l'ange le plus parfait, le plus voisin de Dieu, jusqu'au moins parfait et au plus éloigné de cette essence béatifique : toutes comprenant Dieu, toutes ai­mant Dieu, toutes le servant avec une dangereuse mais honorable liberté.

Et sur la terre? Des milliards de créatures matérielles qui, dans trois royaumes distincts et présentant eux-mêmes une hiérarchie savante, s'étageaient aussi, avec des nuances subtiles, les unes au-dessus des autres. Mais tandis que le dernier des anges possédait une intelligence, un cœur et un libre arbitre qui savaient s'élever à Dieu, il n'y avait point trace d'intelligence, d'amour ni de volonté libre dans toute cette autre partie des œuvres divines. Rien sur la terre ne con­naissait Dieu, rien sur la terre n'aimait Dieu, rien sur la terre ne servait Dieu. Toutes ces belles créatures racontaient seu­lement la gloire du Créateur par une beauté qui n'avait point conscience d'elle-même ; et il y avait loin de ce cantique inintelligent au Sanctus et au Te Deum éternels qui faisaient et font encore frémir dans l'Éternité les lèvres spirituelles des créatures angéliques.

Encore une fois, il manquait quelque chose au plan divin ; et ce quelque chose, c'était nous.

Dieu s'est servi, pour nous former, non pas d'une seule de ses mains, mais des deux à la fois : honneur inestimable et unique. Avec cette main qui avait créé les purs esprits, il sut facilement façonner une âme intelligente, affectueuse et libre : il mit un soin tout délicat à en faire le reflet particulier de sa divinité. Et de la main qui avait créé le monde de la ma­tière, il fit le corps humain, le chef-d’œuvre de ce monde dans les derniers degrés duquel Linnée trouvait tant de chefs­d’œuvre !

Puis, il réunit ses deux mains et pétrit ensemble, d'une manière indestructible, l'âme et le corps qu'il venait de créer. Il n'en fit pas deux êtres séparés, mais un seul être vivant : en sorte que, suivant le témoignage de l'illustre orateur que nous avons cité plus haut, la matière devint intelligente dans l'homme. La matière eut désormais une intelligence, un cœur, une volonté : l'intelligence, le cœur et la volonté de l'homme. La matière entra dans le chœur des esprits, connut Dieu, l'aima et le servit, et tout cela par l'homme, qui fut ainsi non seulement le Roi, mais le Représentant et le Pontife de toute la création matérielle !

Voilà ce que c'est que l'homme. Relevons la tête, et sans être orgueilleux, soyons fiers.

Mais nous n'avons à insister ici que sur une faculté de cet être jeté si singulièrement sur les confins des deux mondes pour les représenter et les unir : « L'homme est une créature qui a soif de bonheur.»

Cette soif de bonheur résulte naturellement de l'intelligence qu'il a reçue de Dieu. Tout ce qui est intelligent désire le bonheur ; car, dès qu'on connaît le bien, on le doit désirer. Et Dieu ayant donné la raison à l'homme, - la raison, ce som­met de l'intelligence -, l'homme devait désirer le bonheur infini, c'est-à-dire la vue et la possession de Celui vers lequel s'élevait sa raison.

Mais il faut mériter le bonheur : c'est la loi des êtres libres, c'est la loi de l'homme.

Or, cet être libre est faible, il est très faible ; il faudra que Dieu l’aide. C’est ce que Dieu n’a cessé de faire. L’homme est essentiellement un être aidé.

SI DIEU EST UN ÊTRE MENANT, L'HOMME NE PEUT ÊTRE QU'UN ÊTRE MENÉ.

 

IV. DU BUT DE DIEU RELATIVEMENT À L'HOMME. - DÉFINITION CATHOLIQUE DE L'HISTOIRE.

 

Ainsi deux êtres sont en présence : Dieu et l'homme.

Dieu est un être glorieux qui ne demande qu'à communiquer sa gloire. L'homme est un être qui aspire à la gloire, mais qui la doit mériter avec l'aide de Dieu. - De quoi s'agit-il donc ?

Il s'agit pour Dieu de faire parvenir l'homme à son éternelle béatitude, tout en lui laissant l'exercice indépendant de sa liberté.

Nous voici enfin arrivés où nous voulions, et voici que nous pouvons définir l'histoire d'une manière plus précise : L'HISTOIRE EST LE RÉCIT DES EFFORTS DE DIEU POUR SAUVER TOUS LES HOMMES ET LES CONDUIRE À L'ÉTERNELLE BÉATITUDE.

Oui, tel est le but que l'Amour divin se proposait, qu'il se propose encore et se proposera toujours.

Quels moyens a-t-il employés pour l'atteindre ? Ne s'est-il pas présenté quelque obstacle au plan surnaturel : obstacle venu de notre liberté ? Enfin comment la force de Dieu a-t-elle triomphé de cet obstacle ?

C'est ce que nous allons faire voir en donnant à notre exposition le plus de clarté possible, et le plus de dignité en même temps.

Mais, c'est tout le plan divin que nous allons exposer : que l'auteur de ce plan soutienne notre voix et en relève les dé­faillances ! Veni, sancte Spiritus.

 

À SUIVRE

 

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25 mai 2012 5 25 /05 /mai /2012 14:05

V.  DES CONDITIONS EXIGIBLES DE L'HOMME POUR QU'IL ARRIVE À LA BÉATITUDE.

 

Quand l'homme se présente aux portes du ciel : « As-tu connu ma Vérité ? » lui demande son juge : telle est pour nous, en effet, la première condition de la béatitude. N'être point souillé par le péché, telle est la seconde. Je parle ici à dessein, avec la simplicité du catéchisme.

La seule Église catholique met à un prix assez haut la possession de la Vérité pour en faire la condition même, la première condition du salut.

Oui, pour arriver à la contemplation de la vérité suprême, il faut, nous dit-elle, que l'homme ici-bas en possède au moins les éléments et aspire généreusement à connaître le reste. Sans cela point de béatitude ; ou, ce qui revient au même : « Hors de la vérité, point de salut ».

Mais la seconde condition n'est pas moins indispensable. Entre Dieu et le Péché, qui est la négation du bien, et, par là même, la négation de Dieu, il y a un abîme infranchissable : infranchissable à la justice de Dieu, et que son amour seul a trouvé le moyen de franchir !

Toutes les erreurs de notre temps proviennent de ce qu'on ne sait plus quelle est l'énormité du péché et de quel poids est la connaissance du vrai. On prend Dieu pour je ne sais quel vieillard aimable, presque épicurien, qui tient peu à ce qu'on ait sur lui des idées exactes, qui tolère le péché aussi facilement que nous le commettons, sans qu'une expiation soit nécessaire et avec le sourire facile d'un membre du Caveau.

Rien n'est faux comme cette fausseté. Dieu est un être miséricordieux, mais n'est pas un être faible. Dieu est un être essentiellement aimant, mais c'est aussi le Vrai et le Bien suprêmes, et, malgré sa soif de miséricordes, il ne peut pas ne pas s'écrier : « Loin de moi l'erreur ! loin de moi le péché ! »

Et, par conséquent, lorsqu'il a voulu procurer à l'homme le moyen d'arriver à la béatitude, il a dû lui procurer le moyen de connaître la vérité et de se présenter à son tribunal exempt de péché.

 

VI.  COMMENT DIEU A-T-IL PROCURÉ À L'HOMME LA PREMIÈRE CONDITION DE LA BÉATITUDE, C'EST-À-DIRE LA CONNAISSANCE DE LA VÉRITÉ ?

 

Dieu crée l'homme. Il souffle sur ce beau visage, sur ce corps radieux, et l'âme y entre. Il y a dans cette âme de nom­breuses facultés, qui s'étagent, en quelque sorte, les unes au-dessus des autres : échelle mystérieuse de Jacob, dont ces facultés sont les anges. Au sommet de l'échelle se tient la raison, qui est le haut de l'âme. Et cette raison, comme un ange voisin de Dieu, est appelée à voir ce Dieu, à le connaître et à donner le branle à la sensibilité qui l'aimera et à la vo­lonté qui le servira.

Cette raison, cependant, est relativement aveugle, ou myope tout au moins. Il fallait, en effet, que l'homme fût « un peu au-dessous de l'ange ».

Dieu alors descend vers cette raison et lui parle ; il lui parle longtemps ; il lui professe le premier cours de théologie et le plus magnifique que la terre ait entendu avant celui du Christ ; il lui dit : « Voilà la vérité sur mon compte ; voilà la vérité sur le tien ». C'est ce que nous appelons la Révélation primitive.

Le premier homme la communiquera à ses descendants. Les premiers patriarches, selon l'expression de l'Écriture, en seront « les crieurs publics », les hérauts dans le monde. Noé la recueillera dans l'arche, car elle voguait sur les eaux amassées par la colère divine et ne pouvait être submergée. Elle en sort avec la famille du juste, et est parfaitement con­nue des descendants de cette famille. Quand les races enfin se dispersent, chaque chef de race, chaque membre de ces célèbres migrations l'emporte avec lui, claire encore malgré de fâcheux obscurcissements, salutaire, précieuse. Elle s'établit, voyageuse invisible, dans tous les campements des nations. On ne peut la chasser entièrement des grands em­pires ni des grandes cités. On la noircit de toute espèce de superstitions, mais on la voit encore briller à travers, et c'est elle aussi qui peut dire : Nigra sum, sed Formosa.

L'homme cependant sera-t-il toujours condamné à ces fragments, à ces ombres, à ces diminutions de la vérité ?

Cet homme, qui est le Représentant et le Pontife de la nature matérielle, n'offrira-t-il pas à Dieu quelque part l'hom­mage d'une connaissance plus complète et plus sûre de la vérité ? N'était-il pas enfin souverainement convenable que, dans un coin de la terre, tout au moins, ce véritable prêtre offrît un culte plus intelligent ? Oui, il le fallait. Il fallait que, n'importe où, le sacerdoce de l'homme fût exercé plus dignement ; il ne fallait pas qu'il fût interrompu ; il ne fallait pas que la terre restât un seul instant sans une voix, sans une hymne qui adorassent « la vérité dans la vérité ».

Un seul peuple, si petit qu'il soit, suffira à remplir ce grand devoir de convenances vis-à-vis de Dieu ; mais, encore une fois, il faut que ce devoir soit rempli.

Et voilà ce qui a rendu si nécessaire dans le monde le peuple juif, ce peuple singulier qui a connu la vérité, partout ail­leurs proscrite ou diminuée. Le peuple juif a rendu à Dieu, par la grâce de Dieu, un hommage intelligent au nom de la na­ture entière, et particulièrement au nom des autres hommes. Il a été le « mysticus adorator » dont parlent les Pères, le représentant, le chargé d'affaires du monde entier près la cour de Dieu.

Comprenez-vous maintenant l'histoire du peuple de Dieu ?

Mais il a été utile à plusieurs fins. Dieu, avec sa main vigoureuse, quand il a eu à le châtier (ce qui arriva souvent), l'a rudement promené chez tous les peuples de l'antiquité qui ont eu une influence décisive sur les destinées du monde. Il a été en contact (et quel contact !) avec les grands empires assyriens, avec ceux des Perses et des Grecs, et enfin avec l'empire des empires, avec celui de Rome.

Partout il a emmené la vérité avec lui, et il en a laissé partout. La vérité est un parfum qui ne s'use pas et qui, partout où on le place, embaume tout autour de lui.

Les Juifs ont donc été aussi, dans un certain degré, les maîtres d'école des grands empires. Ils ont enrichi de la sorte cette âme de l'Église dont nous parlions tout à l'heure, ce trésor des révélations primitives : ils l'ont augmenté, chez tous les peuples, de tout le trésor de leurs révélations particulières. Les chances de salut en ont doublé.

Enfin le peuple juif a été le grand préparateur de la vérité à venir. Quand Dieu pensa à s'incarner, il voulut trouver dans le monde quelqu'un qui l'attendît, qui eût écrit son histoire avant sa venue et qui sût le reconnaître. Il voulut trouver sur la terre une doctrine qu'il aurait seulement à compléter et à parfaire : il le voulut, afin que la vérité ne commençât pas avec lui parmi nous, afin qu'elle y pût avoir ses origines aussi vieilles que le monde lui-même, ses antiquités, sa généalo­gie authentique et non interrompue à travers tous les siècles. Il voulut trouver un peuple qui lui pût fournir ses premiers disciples, et d'où la vérité sortirait pour illuminer tous les peuples comme d'un point de départ nécessaire et vénérable !

Le peuple juif servit à tout cela. Il élabora, sous les yeux divins, la vérité dans le monde ancien : en sorte que Jésus­Christ y trouva réellement ce qu'il fallait de croyances préparatoires sur la terre, juste ce qu'il en fallait et comme il le fal­lait. Le peuple juif fut la préface, l'avant-propos indispensable de l'Évangile ; on n'aurait point compris le livre sans cette introduction.

Puis la Vérité éternelle s'incarna, pour ainsi dire, en toute sécurité. Le monde était prêt. L'empire romain que Dieu ne devait plus tolérer longtemps, avait enfin conquis l'unité de sa domination dans le monde. Quand le Maitre parut, l'huma­nité tout entière était réunie pour l'entendre.

Il ouvrit la bouche, ce doux professeur de toute vérité ; il parla, avec quelle suavité ! on l'écouta, avec quelle attention ! Quand il cessa de parler pour monter au Calvaire, l'humanité de ce temps-là se trouva avoir entendu et connaître la Véri­té.

Par conséquent, elle se trouva remplir la première condition de l'éternelle béatitude.

Mais il n'y avait pas que l'humanité de ce temps-là qui eût soif de bonheur : il fallait satisfaire l'ambition légitime de l'humanité de tous les âges. C'est ce que Dieu a fait.

Quand il quitta la chaire de son divin enseignement, il ne la laissa point vide. Il appela un de ses auditeurs, homme à l'âme de fer, que sa foi lui avait fait distinguer, et lui tint à peu près ce langage : « Pierre, (l'homme s'appelait ainsi, et ce nom lui avait été donné par le Maître), « Pierre, viens en ma place. Je te nomme mon Suppléant dans le monde, toi et tes successeurs. Je fonde pour vous la chaire de la Vérité ; occupez cette chaire jusqu'à la fin des siècles : l'enseignement que je fonde ne peut pas être faillible ».

Et Jésus disparut, et les auditeurs ne crurent pas avoir changé de professeur : car ils savaient que l'esprit du Maître était dans le disciple,

Il y a dix-huit cents ans et plus que ce Suppléant enseigne dans le monde. On a voulu, passez-moi le mot, faire par­fois du bruit à son cours ; mais on n'a pas réussi à l'interrompre, et l'on sait ce que sont devenus les interrupteurs !

Mais voilà dix-huit cents ans aussi que l'humanité peut connaître et posséder la vérité, et elle le pourra toujours, car le Maître enseigne toujours. Voilà donc dix-huit cents ans que l'humanité peut remplir la première condition de l'éternelle béatitude, et il ne tiendra qu'à elle de la remplir toujours.

 

VII.  COMMENT DIEU A-T-IL PROCURÉ À L'HOMME LA SECONDE CONDITION DE LA BÉATITUDE, C’EST-À-DIRE L'EXEMPTION DU PÉCHÉ ?

 

La deuxième condition de l'éternelle béatitude, c'est l'exemption du péché. Rien ne peut arriver à Dieu de ce qui est souillé par le péché : c'est un axiome. L'homme y est soumis comme le pur esprit.

Dieu peut aider l'homme surnaturellement ; mais Dieu, ayant donné à l'homme la liberté, ne veut pas la lui enlever. Or, tout être libre doit mériter son bonheur, c'est encore un axiome.

Il suit de tout ce raisonnement que l'homme, être libre, doit acheter par un mérite la béatitude que Dieu veut bien l'ai­der à conquérir, sans cependant lui arracher son libre arbitre. Le problème est nettement posé.

 

* * *

 

Voici le premier moyen que Dieu emploie : il est bien digne de son admirable miséricorde. Il allège l'épreuve ; il fortifie l'homme qu'il a placé dans la joie de l'Éden.

Mais, malgré tant de prévoyante tendresse, le premier homme, représentant de l'humanité, ayant en lui toutes les forces dont l'humanité peut disposer, et ayant été, de plus, entouré par Dieu d'une atmosphère surnaturelle, c'est-à-dire de la grâce, - ce premier homme tombe, et le péché s'empare de lui.

Il ne peut, par la génération, que communiquer sa nature souillée à tous ses descendants : c'est à la fois un mystère et une loi de la nature. Voilà donc le péché introduit dans le monde et qui n'en doit plus sortir.

Ainsi se trouve brisé, par l'abus même de notre liberté, le magnifique plan de Dieu, qui voulait, sans transition pénible, sans secousse, sans convulsion, sans la douleur enfin et sans la mort, nous conduire, poussés par le vent puissant d'un mérite facile, jusqu'aux portiques éternels où nous attendait la béatitude.

Jetons un regard douloureux sur cet Éden où nous devrions être. Toute l'histoire aurait changé, si cette catastrophe ne s'était pas produite ; ou, plutôt, il n'y aurait pas eu d'histoire. On n'aurait pu que dire : « Tous les hommes ont passé, à travers une épreuve facile, d'un bonheur imparfait à une parfaite béatitude. Heureux les peuples, a-t-on dit, qui n'ont pas d'histoire ! Toute l'humanité eût été dans ce cas.

C'est le péché qui est le père de l'histoire. Elle est née près du serpent fatal, à l'instant même où le premier crime cou­vrit notre cœur de péchés et la terre de ronces.

C'est un triste premier chapitre.

 

* * *

 

À SUIVRE

 

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25 mai 2012 5 25 /05 /mai /2012 14:03

 

Mais maintenant qu'est-ce que Dieu va faire devant les débris de son plan ? Il en va mettre un autre à exécution.

Dans la lumière des principes divins, de ces principes de toute vérité qui sont le Verbe de Dieu, Dieu fait appel à deux principes qui viennent se placer près de lui :

Le premier s'appelle le dogme de l'Expiation;

Et le second, le dogme de la Solidarité.

Le nouveau plan de Dieu va reposer tout entier sur ces deux bases.

Oui, le péché peut s'effacer par l'expiation, c'est-à-dire par la souffrance. Oui, l'on peut souffrir pour les autres. Tous les peuples ont connu ces choses, et il faudrait être bien aveugle ou bien rationaliste pour les nier.

Tous les peuples ne se sont pas contentés de les connaître ; ils les ont mises en pratique. Comme, parmi les souf­frances, il n'en est pas de plus dure que la mort, et comme ils désiraient qu'on expiât POUR EUX les crimes dont ils étaient chargés ; - n'ayant point la force d'expier par eux-mêmes -, ils se mirent partout à tuer, et cela liturgiquement, à tuer des bêtes sur des pierres : c'est ce qu'on appelle les sacrifices. Les sacrifices sont une des plus grandes preuves de la vérité chrétienne : étudiez-les.

Mais ils ne firent pas que tuer des bêtes sur des pierres : ils y tuèrent aussi des hommes.

Les terribles dogmes de l'expiation et de la solidarité étaient là, implacables ; et ils pensaient en apaiser la colère par ces révoltantes absurdités.

Toute l'histoire des sacrifices se résume en ceci : « Principe vrai, conséquences épouvantables ».

Mais est-ce que toutes ces bêtes tuées pouvaient expier quelque chose ? Est-ce qu'ils pouvaient expier davantage, ces malheureux qu'on immolait de force, et qui n'ont jamais eu l'idée d'une immolation volontaire, et par conséquent méri­toire ?

Et cette immolation eût-elle été volontaire, ces êtres qui méritaient ainsi, n'étaient-ils pas des êtres souillés, des êtres que le péché rendait inabordables à Dieu ?

Qu'est-ce donc que Dieu va faire ?

Il parait tout à coup dans le monde, homme et Dieu tout ensemble, géant des deux substances. À sa droite, comme un ange, se tient le dogme de l'expiation.

À sa gauche, du côté de son cœur, le dogme de la solidarité.

Il paraît : il se fait un grand silence dans le monde.

Alors, mettant fin à tous les sacrifices, les complétant, les résumant, les sanctifiant et les surpassant infiniment, il offre à Dieu le sacrifice de sa vie. Il expie solidairement pour tous les pécheurs, pour tous les péchés, pour tous les hommes. Il est le porte-péchés universel. Et voilà la Rédemption, ce marché sublime, par lequel la Justice de Dieu a cédé à l'Amour de Dieu l'humanité tout entière, moyennant toute la vie et le sang de cet amour de Dieu fait homme !

Tel est le cœur de l'histoire.

 

VIII.  QUE  L'HOMME  DOIT COOPÉRER AUX  EFFORTS  DE  DIEU  POUR  L'AMENER À LA BÉATITUDE.

 

Opérations de Dieu, coopération de l'homme, tels sont les deux éléments de l'histoire qui, par là, pourrait encore se définir : « Tableau à travers les siècles de l'action de la grâce divine sur la liberté humaine ».

De ces deux éléments, l'un est aussi nécessaire que l'autre ; Dieu a tout fait pour l'homme, sans doute ; mais, par une obligation qui honore infiniment cet être libre et responsable, l'homme doit correspondre à l'action de Dieu. Sans cela point de salut, point de béatitude ; car c'est toujours en revenir à la destruction de notre liberté et de nos mérites.

Il faut nous unir à Dieu par l'aspiration libre et méritoire de notre volonté sur la terre, avant d'être unis à lui par l'effu­sion en nous de sa divinité dans le ciel.

L'union à Dieu : ne prenez pas ces mots pour une figure. L'union à Dieu ici-bas est un phénomène surnaturel, qui existe aussi réellement que le magnétisme et l'électricité dans l'ordre naturel. Et si ce magnétisme, si cette chaleur, si cette électricité de l'union de l'homme aux œuvres de Dieu, ne se produit pas, nous ne pourrons jamais être mis en rap­port avec la béatitude éternelle.

Mais comment s'unir aux œuvres de Dieu ?

 

IX. COMMENT L'HOMME PEUT-IL S'UNIR À LA VÉRITÉ ?

 

Nous avons vu que Dieu a mis deux conditions à la béatitude : la connaissance de la vérité, l'exemption du péché. Ne parlons d'abord que de la première.

Dieu a répandu à plusieurs reprises la vérité dans le monde. Il l'a répandue à l'origine par le don de la raison et les traditions originelles ; il l'a répandue par les descendants d'Abraham ; il l'a répandue par lui-même, lorsque les temps fu­rent venus ; il l'a répandue, la répand et la répandra toujours par son  Église.

Comment l'homme a-t-il pu s'unir à ces effusions, à ces œuvres de Dieu ?

En aimant ce qu'il connaissait de vérité, en en conservant le dépôt, en l'agrandissant.

Ont par conséquent coopéré aux efforts de Dieu pour nous communiquer la vérité, pourvu toutefois qu'ils aient aimé, conservé et désiré cette vérité :

- ceux qui ont vécu sous la loi naturelle ;

- ceux qui n'ont connu que les dogmes plus ou moins obscurcis de la tradition originelle ;

- ceux qui ont été plus favorisés de l'éternelle lumière, comme le peuple juif ; - et ceux qui, par Jésus-Christ et par l'Église, ont reçu et reçoivent encore la plénitude terrestre de la vérité ;

- tous ceux enfin qui se sont rattachés à l'âme de l'Église, c'est-à-dire aux croyances naturelles et traditionnelles, quand ils n'ont pu se rattacher aussi à son corps, c'est-à-dire à la loi révélée ! Ô grandeur ! ô générosité des plans de notre Dieu !

Et comment ce Dieu a-t-il eu et aura-t-il à diriger notre coopération à cet égard ? En cherchant à conduire le plus d'hommes possible au plus de vérité possible.

L'histoire nous offrira donc le tableau de cette main divine qui, pleine de force, pousse sans cesse les hommes en avant vers son Église. « Je possède les vérités naturelles et je m'en pourrais contenter. - Marche, marche ! - Me voici maintenant possesseur des vérités de la révélation primitive ; n'est-ce pas assez ? - Marche, marche ! - Ah ! Seigneur, j'ai vu la lumière de Sion. Me voici dans la synagogue ; ne m'y reposerai-je pas ? - Marche, marche ! - Où irai-je donc, Sei­gneur ? - Marche encore ! Ne vois-tu pas l'Église ? »

Ainsi l'histoire nous montrera cette marche constante, souvent pénible, mais toujours triomphante à la fin, de l'humani­té poussée vers le portique radieux de l'Église qui conduit à la béatitude.

La France, l'Italie, l'Espagne et les nations chrétiennes de l'Europe marchent en tête de cette immense procession à la fin de laquelle se pressent les sauvages des contrées récemment découvertes. Mais la terrible main de Dieu les pousse ; il faut qu'ils avancent et qu'ils passent à leur tour sous le portique glorieux à travers lequel on voit briller le ciel !

 

X.  COMMENT L'HOMME  PEUT-IL COOPÉRER À LA RÉDEMPTION ?

 


Dieu s'était dit : « Puisqu'il faut souffrir pour expier, je vais souffrir. Puisqu'on peut souffrir pour les autres, je vais souf­frir pour tous ».

Et, en effet, il souffrit comme on n'a jamais souffert, il souffrit pour tous. C'est de l'histoire : rien n'est historique comme le Calvaire.

En quoi consistera ici l'union de l'homme à l'œuvre de Dieu ? Dans l'union même aux souffrances de Jésus-Christ et à sa mort. C'est tout saint Paul, c'est tout le christianisme en deux lignes.

Auront donc coopéré à la rédemption divine tous ceux qui, appartenant soit à l'âme, soit au corps de l'Église, auront souffert et seront morts dans une union plus ou moins parfaite avec un Dieu dont ils connaissaient plus ou moins les des­seins ; tous ceux enfin qui auront volontairement souffert afin d'expier pour eux et pour les autres.

Sans souffrance ici-bas, sans expiation, sans union à la Croix, pas de béatitude. Celui qui ne commence pas un cours d'histoire par une théorie de la souffrance, celui-là ne comprendra rien à tout le reste.

La souffrance est la clef de l'histoire ; car si la souffrance est une loi pour les individus, elle est au même titre une loi pour les nations. Il faut qu'elles expient, il faut qu'elles souffrent. De même que les maladies, les séparations, la mort sont les expiations des individus : les fléaux, la peste, la guerre, la famine sont les expiations des peuples. Les unes et les autres sont on ne peut plus nécessaires, mais les dernières surtout, et sans elles le ciel compterait infiniment moins d'ha­bitants. Omnino propter electos.

 

XI. L'OBSTACLE.

 

Tel paraît être le plan de Dieu. On se tromperait étrangement si l'on s'imaginait que ce plan est d'une exécution tou­jours aisée. La Toute-Puissance elle-même rencontre quelque obstacle : elle rencontre la liberté de l'ange et la liberté de l'homme.

De quelque côté que se porte l'activité divine, elle trouve devant elle une sorte d'invisible barrière qu'elle renverse tou­jours, mais enfin qu'il lui faut renverser. Et cette barrière est le libre arbitre dont ce Dieu nous a fait présent ; c'est la puis­sance qu'il a daigné laisser au Démon.

Le Démon, voilà surtout quel est l'Obstacle.

Or, son action s'exerce non seulement sur les âmes, mais encore sur les corps et sur toute la nature matérielle. Cer­tains philosophes n'admettent pas cette proposition, certains historiens contestent ce fait. Le principe et le fait n'en sont pas moins au-dessus de toute discussion.

Mais, armé comme il l'est de cette double puissance sur la matière et sur l'esprit, comment procède le Démon ? Par imitation. Il n'invente, il ne crée rien ; il n'a point la faculté créatrice. Alors, il regarde Dieu et l'imite ; il regarde l'œuvre di­vine, et la copie. Le Démon est sans cesse occupé à celte misérable contrefaçon du Plan divin.

Un des meilleurs esprits de notre temps fait en ce moment un beau livre. Il compare, à travers tous les siècles, l'œuvre du Saint-Esprit et celle du mauvais Esprit. À chacune de ses pages, il rencontrera le plagiat et flétrira le plagiaire.

Dieu a eu, et possède encore ici-bas son Église, son culte, sa liturgie, ses prophéties, ses oracles. Et, lui aussi, le Démon a voulu avoir son Eglise, son culte, sa liturgie, ses prophéties et ses oracles. Pour citer seulement un exemple, l'histoire de la sorcellerie n'est qu'un chapitre de cette vaste histoire des contrefaçons de l'œuvre divine. La possession est un plagiat de la grâce ; la messe du sabbat est un calque ignoble, mais évident de notre messe. Le Démon singe Dieu.

En un mot, l'Obstacle que rencontre et que franchit toujours la toute-puissance victorieuse de notre Dieu, c'est la pa­rodie de son plan.

 

XII. DE LA GUERRE ET DES AUTRES FLÉAUX.

 

On n'aime plus de nos jours l'histoire-bataille ; on en est venu à trouver singulier le mot de « Dieu des armées », qui se trouve dans l'Écriture.

L'Église, qui aime essentiellement la paix et fait tout pour l'assurer au monde, l'Église cependant répète souvent ce nom glorieux ; l'Église bénit les drapeaux et les armes avant la guerre, et chante des Te Deum après.

C'est que la guerre augmente le nombre des élus ; c'est que dans l'histoire elle a le rôle le plus terrible sans doute, mais aussi le plus efficace. Elle conduit les nations à la vérité et au bien.

Son origine n'est pas douteuse : elle est ÉVIDEMMENT SATANIQUE, elle vient évidemment du Démon. Mais Dieu la fait tourner à sa gloire.

Tout d'abord elle conduit à la vérité ; car aucune guerre n'a été inutile pour la cause et les accroissements de la vérité dans le monde.

Prenez, par exemple, le combat de Marathon. Rien n'est plus vulgaire en apparence. Les historiens qui vont le plus loin l'admirent avec raison comme l'héroïque effort d'un petit peuple qui veut rester libre. Mais élevons-nous plus haut.

 

À SUIVRE

 

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