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10 mai 2011 2 10 /05 /mai /2011 19:29

LES RAISONS POUR LESQUELLES

RATZINGER/BENOÎT XVI

NE PEUT PAS ÊTRE

 LE VICAIRE SUPRÊME DU CHRIST SUR LA TERRE (4/4)

  

La satisfaction présuppose nécessairement donc la charité qui est unitive, et ceci paraît inintelligible pour Ratzinger. En effet il sépare la satisfaction de l’amour et plus encore l’y oppose. Ratzinger caricature aussi la justice divine en disant : « la conscience chrétienne a été sur ce point amplement marquée, comme nous avons pu le vérifier, par une présentation extrêmement rudimentaire de la théologie de Anselme de Cantorbéry dont nous avons exposé les grandes lignes dans un autre contexte. Pour un grand nombre de chrétiens, surtout ceux qui ne connaissent la foi que de très loin, la croix se situerait dans un mécanisme de droit lésé et rétabli. Ce serait la manière par laquelle le justice de Dieu infiniment offensée serait réconciliée par une satisfaction infinie. La croix paraîtrait aussi exprimer une attitude de Dieu exigeant une équivalence rigoureuse entre le ‘Du’ et ‘l’Avoir’.  En même temps on en arrive à la pensée que cette équivalence et cette compensation reposent malgré tout sur une fiction. On donne secrètement de la main gauche ce que l’on reprend avec solennité de la main droite. La satisfaction infinie que Dieu paraît exiger prend ainsi un aspect doublement inquiétant » (p. 197)

Voila qui est vider de son  contenu la satisfaction de la Rédemption par la Croix et par conséquent de la Sainte Messe. Jolie et diplomatique manière de dénaturer l’œuvre rédemptrice du Christ et de la Messe en tant que sacrifice propitiatoire ! Luther lui-même ne parvient pas avec autant de facilité à vider le culte divin de son sens. Ratzinger le fait, lui, avec finesse et raffinement sans sourciller ni avoir l’air d’y toucher. Aura t-on jamais vu plus totale annulation du sacrifice de la Sainte Messe d’un seul et magistral trait de plume ? Il paraît impossible de surpasser une telle sagacité et une telle maestria. C’est génial, diaboliquement génial. C’est pour cette raison que Monseigneur Tissier affirme que le théologien Ratzinger nie la valeur satisfactoire de la Messe.

 Ce n’est pas un simple droit lésé positiviste, nominaliste et subjectiviste tel le droit moderne kantien protestant, mais bien le droit dont l’objectif est la justice. Et la justice comme juste régulatrice ordonnée au bien commun. La justice a pour objectif le bien commun. Et la justice divine tient le Dieu un et trine comme le suprême bien commun de tout l’univers. C’est cela que ne comprend pas ni ne peut comprendre le moderniste Ratzinger et quant à nous,  nous maintenons que sans l’effusion du sang du Christ une telle Rédemption n’aurait pas pu avoir lieu  (Somme Théologique  III-69 – 1 - 2).

Dans un esprit judéo-protestant bien plus que catholique le théologien Ratzinger réduit la justice divine outragée par le péché à un droit lésé et rétabli de manière fictive. Il ne voit pas ou ne veut pas reconnaître la gravité du péché qui offense Dieu et sa conséquence qui est la nécessité de la satisfaction. Celle-ci est exigée par la condition qu’entraînent les faits. Il s’agit d’un bien que Dieu pouvait ne pas réclamer, comme nous l’avons déjà vu. Mais puisqu’il est lui-même le souverain bien commun universel il n’en existe pas de plus grand et de ce fait la justice ne serait pas lésée si elle  n’était satisfaite. 

« Alioquin, si voluisset absque omni satisfactione hominem a peccato liberare, contra justtiam non fecisset…Sed Deus non habet aliquem superiores, sed ipse est supremum et comune bonum totius universi » (Somme Théologique  III- 46 – .2 .3).

La subtile manière de ridiculiser la justice de la satisfaction qui satisfait ou rétablit la justice divine en question (non un pur droit lésé positiviste),  et la gravité du péché qui offense ou viole l’honneur  et la dignité infinie de Dieu, tout cela devient ironiquement estompé par l’interprétation du théologien Ratzinger [cf. « La foi chrétienne hier et aujourd’hui », pp. 156-157]. Que pouvait-on attendre d’autre d’un théologien moderniste jusqu’à la moelle des os. Ce qui est absurde c’est de ne pas s’en rendre compte et d’attendre quelque chose de bon d’un arbre qui donne de mauvais fruits.

D’autre part le caractère gnostico-dialectique du Cardinal Ratzinger est manifeste. L’esprit de toute philosophie moderne est dialectique ; elle recherche la vérité des choses dans la synthèse (l’amalgame ou la conciliation) des contraires. Ceci est dû à la pénétration de la pensée de la Cabale (gnose juive) dans le monde chrétien, comme le montre et le démontre magistralement le P. Meinvielle dans son dernier livre ‘De la cabale au Progressisme’.

La mentalité moderniste étant dialectique par essence, c’est la raison pour laquelle il est parfois difficile de détecter clairement ses modes d’action. Car une fois elle affirme et une autre elle nie, dans une sorte de danse macabre qui recherche la fusion des contradictoires en une synthèse relative sans cesse en changement.

Nous citerons quelques un des  textes qui révèlent la mentalité gnostique du Cardinal Ratzinger. En une brochure intitulée « Qui est le Pape Benoît XVI ? » de mai 2005 et édité par le Couvent des Dominicains de Avrillé on peut lire en page 14 : « Que dire, par conséquent, quand nous sommes contraints de constater que le Préfet actuel de la Congrégation pour la Foi professe, au contraire, dans ses livres de théologie, que en Jésus ce n’est pas Dieu qui s’est fait homme, mais qu’un homme est devenu Dieu ? Qui est, en fait, Jésus-Christ pour Ratzinger ? C’est cet “homme dans lequel se manifeste la réalité définitive de l’être de l´homme, et qui, en cela même, est simultanément Dieu”. Que signifie cela, sinon que l’homme dans sa “réalité définitive” est Dieu, et que le Christ est un homme, lequel est, ou mieux, est devenu Dieu, par le seul fait qu’en Lui est venue à la lumière la “réalité définitive de l’être de l’homme ” ? (La Foi chrétienne, hier et aujourd’hui p. 126). »

A la page suivante (p. 15) nous lisons encore : « L’être de Jésus est pure actualité des relations “à partir de” et “pour”. Et par le fait même que cet être n’est plus séparable de son actualité, il  coïncide avec Dieu;  il devient en même temps l’homme exemplaire, l’homme de l’avenir, à travers lequel on peut percevoir combien  peu l’homme a commencé d’ être lui-même. (C'est-à-dire Dieu) » .

A la page suivante encore (p. 16) il est affirmé que  «Par contre, l’homme Jésus, qui par son service parfait, en est venu àcoïncider avec Dieu, révèle à l’homme que l’homme est un Dieu en devenir et que donc entre l’homme et Dieu il y a une identité essentielle ».

Plus gnostique avec tout cela,  il ne pouvait pas être ; il suit la ligne de Jean Paul II, tout en y mettant sa touche personnelle.

Le christologie du théologien Ratzinger est gnostique,  tout comme celle de Theillard de Chardin et celle de Rahner pour lesquels n’est pas Dieu qui se fait homme mais celui qui étant homme se fait Dieu.  Et c’est cela que manifeste le Christ : l’homme se manifeste comme étant Dieu en Jésus Christ. L’identité de l’essence de Dieu et de l’essence de l’homme est le postulat de la christologie de Ratzinger, tout autant que pour Jean Paul II. Le fonds qui inspire toute cette nouvelle théologie est le même, c’est la gnose judéo cabalistique.

Dans une autre brochure intitulée  ‘Que penser du pape Benoît XVI ? ‘ (juin 2005) toujours aux éditions du Couvent des Dominicains d’Avrillé, aux pages 55 et 56 dans un article se rapportant au livre du Cardinal Ratzinger ’L’Esprit de la liturgie’ nous lisons : «On relève encore des expressions étranges. Par exemple, à la page 47, le cardinal nous dit que le Logos (c'est-à-dire le Verbe, le Fils de Dieu) est un élément de la condition humaine, avec le corps, l’âme et l’esprit. Un peu plus loin il est dit que ce Verbe est leSens qui crée et porte la vie(p. 121). Ailleurs, Jésus est dit avoir  un “moi” humain (p. 48) ».

Et dans la note 96 en bas de page de ce même texte on lit : « Le Verbe n’est évidemment pas  une partie de la nature humaine. Notons au passage que le cardinal semble favorable à latripartition, c'est-à-dire à la division de la nature humaine en trois parties : le corps, l’âme et l’esprit. Ce thème a été mis en honneur par le P. de Lubac (Théologie dans l’histoire, t. 1, Paris 1990, pp. 113. 122),  mais est aussi un thème gnostique (Jean Vaquié ‘Occultisme et foi catholique’ n° spécial de l’AFS,  p. 20. 21) ».

Dans la note 97 sur le même passage déjà cité il est dit : « Rappelons que, selon la foi catholique, il n’y a en Notre Seigneur Jésus Christ qu’une seule personne, la personne du Verbe, deuxième personne de la Sainte-Trinité, tandis qu’il y a deux natures, la nature humaine et la nature divine. Le Verbe (Logos, en grec) fait subsister la nature humaine mais n’en est pas unélément. Par ailleurs, la personne du Verbe est une personne divine, et Notre-Seigneur n’a pas de “moi” humain. Les expressions du cardinal sont hérétiques, ce qui est dommage  pour un préfet de la congrégation pour la Doctrine de la foi ».

Pour terminer cette sommaire étude qui doit nous mettre en garde et nous inviter à être plus attentifs que jamais, sans nous faire ni idées fausses ni illusions optimistes qui sont hors de propos.  Gardons présent à l’esprit ce que Saint Pie X disait déjà et qui est extrait de la brochure déjà citée ‘Qui est le pape Benoît XVI ?’ (p. 22) : « Et tout ceci ne correspond-il pas parfaitement au concept moderniste de l’autorité exposé par Saint Pie X dans Pascendi et que nous avons cueilli sur les lèvres de Mgr Montini dans son entretien avec Jean Guitton (voir chap. 6  p. 81). Pour les modernistes - explique Saint Pie X - l’évolution doctrinale de l’Égliseest comme le résultat de deux forces qui se combattent, dont l’une est progressiste et l’autre conservatriceet l’exercice de la force conservatriceest le propre de l’autorité religieuse, alors qu’il revient à la force progressiste de stimuler l’évolution. Il est dont logique, selon la logique moderniste, que les ultra progressistes de Concilium[10]   et les modérésde Communio[11]   se soient réparti les tâches : aux collaborateurs de Concilium, la force progressiste, les Universités, le domaine de larecherchethéologique, l’hégémonie culturelle ; et aux collaborateurs de Communio, la force conservatrice, l’autorité religieuse, l’hégémonie ecclésiastique ».

Cette division des tâches montre très clairement comment procède la Révolution par son jeu dialectique de contradiction et de synthèse.  Elle parvient à déplacer la barque de Saint Pierre sur son terrain ce qui est un vrai mystère d’iniquité ; comme juste châtiment pour avoir attaqué la vérité connue, le mystère de la sagesse divine.

Nous sommes en pleine crise apocalyptique, car pour qui veut bien reconnaître les signes des temps et voir l’heure présente d’une vision théologique de l’histoire, il est clair que nous vivons les derniers temps apocalyptiques. Avec le plein triomphe de la Synagogue de Satan ou de l’Antéchrist contre l’Église. Ceci concorde avec la devise de l’actuel pontificat de Benoît XVI « de Gloria Olivae » (…). Nous vivons en plein empire non pas de la vérité et de la justice sinon sous celui de l’erreur et de l’iniquité,  à l’unisson cependant de la démocratie pacifique, elle qui est, selon les termes du penseur colombien Nicolás Gómez Dávila « une religion anthropothéiste dont le principe est une option de caractère religieux, un acte par lequel l’homme se regarde comme étant Dieu ».

Avant tout cela il ne nous reste plus qu’à rappeler ici les paroles de Saint Paul : « Il viendra un temps où certains apostasieront  et prêteront l’oreille à des esprits trompeurs et aux doctrines des démons. (I Timothée 4 – 1) ».

Basilio MÉRAMO,  prêtre

Prieur de Vera Cruz – FSSPX - Mexique

9 août 2007

FIN

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 [1]   http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-12-01-A-00-Celier_Dieu_Mortel.pdf

[2]   http://www.virgo-maria.org/articles/2008/VM-2008-05-19-A-00-Celier_contre_Mgr_Tissier.pdf

et : http://www.virgo-maria.org/articles/2008/CELIER-Rapports.pdf

[3]   http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-12-01-A-00-Celier_Dieu_Mortel.pdf

[4]   Cf. Forum catholique : ( 328673 ) Discussions doctrinales entre Rome et la FSSPX par Dominique Bro (2007-10-05 15:33:54) :

http://www.leforumcatholique.org/printFC.php?num=328673

Cf. message VM du 16 octobre 2007 :

http://sww.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-10-16-B-00-Commission-theologique.pdf

[5]   selon le CV diffusé à l’occasion de la sortie de son livre-interview réalisé avec Olivier Pichon « Benoît XVI et les traditionalistes » aux éditions Entrelacs (Albin Michel), salon du livre 2007, citation :

- 1976 : obtention d’un baccalauréat scientifique ; entrée à l’Institut universitaire de Technologie de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).

- 1977 : découverte de la Tradition catholique à l’occasion de l’événement de Saint-Nicolas du Chardonnet.

- 1978 : obtention d’un Diplôme universitaire de Technologie «Hygiène et sécurité du travail» à l’Université de Paris-Nord.

- 1978-1979 : travail dans une entreprise d’usinage d’uranium fournissant l’industrie nucléaire et l’aéronautique.

[6]   Cf. message VM du 17 juillet 2007 :

http://sww.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-07-17-A-00-Abbe-Celier-Jim-Morrison.pdf

[7]   http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-06-15-A-00-Binome_Aulagnier_Celier.pdf

http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-07-28-A-00-Chaussee-n1.pdf

http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-07-29-A-00-Chaussee-n2.pdf

http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-06-03-B-00-Mgr_Williamson_lache_abbe_Celier.pdf

http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM-2007-06-06-B-00-Avrille_bloque_face_a_Celier.pdf

http://www.virgo-maria.org/articles/2007/VM_2007-06-28-A-00-Abbe-Celier_censure_Mgr_Lefebvre.pdf

[8]   http://www.virgo-maria.org/articles/2008/VM-2008-05-22-A-00-2_Apologues_Celier.pdf

[9]   http://www.phpbbserver.com/phpbb/viewtopic.php?t=2788&sid=9d0637a3b1738a04487f70262c2491dc&mforum=lelibreforumcat

[10]   Concilium = aile avancée du modernisme.

[11]   Communio = aile modérée du même modernisme.

 

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