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11 février 2014 2 11 /02 /février /2014 21:34

 LA POLITIQUE

(1/14)

 

À Notre-Dame de France,

la politique française :

"regnum Galliæ, regnum Mariæ"

 

Ps 126 1 : " Si Dieu ne bâtit pas la cité,

ceux qui la bâtissent travaillent en vain "

 Luc, XI 2 ; Matthieu VI, 9-10 :

" Notre Père ... que Ton règne arrive " 

Is XL 3-4; Lc III 4 ; Mc I 3 ; Mt III 3 :

" Préparez la voie du Seigneur, rendez droit ses sentiers."

 

Aristote (384 - 322 av. J.-C.), La Politique, t. II, V, 1 :

" La démocratie, en effet, est née de cette idée que ceux

qui sont égaux sous un rapport quelconque sont égaux sous tous les rapports

(ainsi, parce qu'ils sont tous pareillement des hommes libres, les hommes

estiment qu'ils sont égaux en tout) [...] sous prétexte qu'ils sont égaux, ils ont

la prétention de participer à toutes choses sur un pied d'égalité [...]

Toutes ces constitutions [démocratie et oligarchie] renferment donc

quelque chose de juste, mais absolument parlant elles sont défectueuses. "

 

- - - - - - - - - - - -

 

Une conséquence logique :

 

Un État qui reçoit ses directives d’une société secrète ne jouit d’aucune égalité de droit (a).

 

a) Cf. Léon de Poncins, « La F.:. M .:. d’après ses documents secrets », Éd. Beauchesne, Paris 1936 ; Le Talmud, sur internet : Talmud : un best-of ; sur notre blog : LA « FORCE MYSTÉRIEUSE » : L’ORIGINE DE LA FRANC-MAÇONNERIE (1/19). - Le Présent éternel.

 

- - - - - - - - - - - -

 

Prolégomènes

Aristote, Éthique à Nicomaque, I, 4, 1096 a 16-17 :

" Vérité et amitié nous sont chères l'une et l'autre,

mais c'est pour nous un devoir sacré d'accorder

la préférence à la vérité. "

 

 

La politique étant l'art de gouverner la multitude pour procurer le bien de la cité ou le bien commun de la vie humaine, l'homme politique doit être avant tout fixé sur la nature intime de ce bien et sur les moyens de le promouvoir. En tant que science architectonique veillant sur tout ce qui a trait aux valeurs intellectuelles et morales, elle exige donc, pour connaître le pourquoi et la cause de la condition humaine, une éducation, c'est-à-dire une culture et une discipline longue, patiente et honnête. Cela, nous le comprenons aisément, ne relève pas spécifiquement de la compétence d'un bon gestionnaire dont l'utilité, en son domaine, n'est certes pas contestable. Mais ne mêlons pas les genres !

 

Cardinal Pie (1815-1880) (évêque de Poitiers (1849) qui contribua au concile Vatican I à la définition de l'infaillibilité pontificale (1870) et fut créé cardinal par le Pape Léon XIII en 1879), Œuvres de Mgr l'Evêque de Poitiers, en 10 volumes, tome II, chap. XIV : Lettre pastorale ordonnant les prières publiques indiquées par N. S. P. le Pape avec indulgence en forme de Jubilé, à l'occasion de la prochaine définition du dogme de l'Immaculée Conception (Ier octobre 1854), Poitiers, Henri Oudin, Librairie-Editeur, Paris, chez Victor Palmé, Libraire,1872, page 170 :

 

" Insensés, de n'avoir pas encore compris que c'est, en définitive, sur le terrain de la doctrine que se gagnent ou se perdent les batailles qui décident de l'avenir ! "

 

Platon (428 - 348 av. J.-C.), Cratyle, 436 b :

" Socrate :

- Il est évident que le premier qui a établi les noms les a établis suivant la manière dont il concevait les choses. C'est bien ce que nous disons, n'est-ce pas ?

" Cratyle :

- Oui.

" Socrate :

- Mais si sa conception n'était pas juste et s'il a établi les noms suivant cette conception, que crois-tu qu'il nous arrivera à nous qui le suivons ? Ne serons-nous pas trompés ?

" Cratyle :

- [...] La meilleure preuve qu'on puisse te donner que l'auteur des noms n'a pas manqué la vérité, c'est cette concordance qu'il a su mettre entre tous. [...]

" Socrate :

- Ta réponse, mon bon Cratyle, ne prouve rien. [...] Il en est ici comme dans les figures de géométrie : s'il arrive que la première, petite et peu nette, soit erronée, les nombreuses déductions qui s'ensuivent n'en sont pas moins d'accord entre elles. C'est donc, en toute entreprise, sur le point de départ qu'on doit toujours porter le plus de réflexion et le plus d'attention afin de s'assurer si le principe posé est juste ou non ; quand il a été bien éprouvé, on voit le reste s'y accommoder."

 

Aristote, Traité du Ciel (Caeli et Mundi), 271 b :

 

" Il en a été ainsi et il ne pouvait qu'en être ainsi, puisqu'un faible écart initial prend, à mesure qu'on s'éloigne de la vérité, mille fois plus d'ampleur. [...] La cause en est que l'importance d'un principe tient plus à sa puissance de développement qu'à son développement même : c'est pourquoi ce qui était insignifiant au début finit par devenir d'une grandeur immense."

 

S. Thomas d'Aquin, L'être et l'essence, Introduction :

 

" Quia parvus error in principio magnus est in fine, secundun Philosophum, primo libro Caeli et Mundi " : " Parce qu'une petite erreur au commencement est grande à la fin, selon le Philosophe, au premier livre Du Ciel et du Monde." [Par conséquent, pour ne jamais nous égarer dans nos raisonnements et pour toujours aboutir à des conclusions certaines, partons de l'être réel ou de la réalité existante et avançons par une suite de propositions rigoureusement liées et parfaitement assujetties les unes aux autres conformément aux règles de la logique. - Sur l'Organon ou la Logique d'Aristote : L’ORGANON D’ARISTOTE OU LOGIQUE - Le Présent éternel]

D'aucuns se sont demandés à la suite de cette citation et de notre bref commentaire entre crochets : " Tout cela est bien joli, mais comment être sûr que la réalité initiale soit vraie ? Tout ce qui nous entoure se résume finalement à de l'énergie". Leur question est mal formulée, car, à moins de rêver, une réalité, en soi, est toujours vraie. Je pense qu'ils parlent des choses ou des objets que saisit notre système sensoriel. Mais si nous les rejoignons en soutenant que " tout ce qui nous entoure se résume finalement à de l'énergie ", alors nous perdons ipso facto toute identité véritable, tout point de repère ou signe distinctif par rapport à notre environnement ou au monde extérieur. Dans de telles conditions qui sont-ils ? et nous, qui sommes-nous ? et tout ce qui nous entoure ? Tout est dans tout ; et nous ne pouvons même plus affirmer quoi que ce soit, puisqu'il nous est devenu impossible de dégager un prédicat ou un attribut des caractères individuants d'un sujet concret par abstraction intellectuelle. Cette façon de penser conduit à une impasse dont nul ne peut sortir. À ce compte-là aucune science n'est possible - or la science existe et, dans bien des domaines, elle aboutit à des résultats concrets qui confirment sa rectitude (nous avons quand même des appareils de mesure pour cela ! et notre bon sens avec les principes premiers de la raison spéculative). Si nous adoptions leur système de pensée, nous n'aurions plus qu'un seul nom : Energie, un nom qui peut désigner n'importe quoi ou n'importe qui. Que vont-ils construire avec une telle façon de voir les choses, car ils se réduisent eux-mêmes à un épiphénomène ? Quelle vérité peuvent-ils atteindre ? Et de quelle liberté jouissent-ils, puisque la liberté se déduit de l'intelligence qui est la faculté par laquelle nous connaissons ce que sont les choses, les types d'être réalisés en elles, et les rapports abstraits et universels qui les unissent ? Ils ne sont même plus des personnes (per se una). Quel idéal ! Quel avenir se proposent-ils ou nous proposent-ils là ? Qui change ? En réalité, tout phénomène exige un être qui existe en soi (et non par soi, i.e. une aséité, perfection propre à la Cause première) ; et tout changement suppose un sujet qui demeure, c'est-à-dire un sujet qui est substantiellement de telle nature, par exemple un chat (animal de nature féline), et qui accidentellement est de telle ou telle couleur (accident qualité) ou de tel ou tel poids (accident quantité), et en fonde la vérité. Celui qui ne se réduit qu'à de l'énergie n'est-il pas cependant conscient d'être un sujet permanent à travers tous les événements qu'il a vécus depuis sa naissance et d'avoir un moi qui lui est propre ? Quand il parle de son passé ("son", i.e. le sien et non celui de son voisin), ne commence-t-il pas ses phrases en disant " je " ? Et ne se sent-il pas responsable de " ses " actes passés ? Et quelle serait la raison d'être de la justice ? On ne poursuivrait plus personne pour " ses " délits. La substance se prouve et par l'expérience et par la raison. " Prétendre se passer de l'idée de substance, remplacer celle-ci par un faisceau de phénomènes, écrivait judicieusement le philosophe Louis Jugnet, c'est, en fait, attribuer la substantialité à l'auto suffisance, à chaque phénomène, le traiter comme une substance au rabais, multiplier les inconvénients qu'on prétendait éviter " (Pour connaître la pensée de saint Thomas d'Aquin, chez Bordas, 1964, p. 125). Ne rêvons donc pas. Gardons bien les pieds sur terre. Quant à soutenir que " nous sommes déjà dans l'erreur puisque nous n'appréhendons qu'une certaine échelle de la réalité " ou de la vérité (la vérité étant la conformité de notre intellect avec les choses ou ce qui est), ils commettent là un sophisme grossier qui va de pair avec leur méconnaissance de la condition humaine ou de ses limites, car l'erreur n'a de sens et ne se reconnaît comme telle que par rapport à une vérité certainement connue (la vérité étant également la conformité de notre intelligence à une chose, un objet, à ce-qui-est, i.e. à une réalité). Leur affirmation revient à tuer en soi toute vie intellectuelle ou, comme le disait Aristote, à se rendre semblable à une souche (cf. également le Théétète de Platon, 161 c - 162 b. - Aristote, quant à lui, a réfuté le scepticisme d'une façon définitive, ou plus méthodiquement que Platon, dans sa Métaphysique, au livre G, son troisième livre.  

 

 

Cela dit, il convient de préciser que nous ne prétendons pas saisir adéquatement et exhaustivement l'essence même de chaque type d'être, ce qui n'est réservé qu'à Dieu seul qui est la parfaite identité du Connaître et de l'Être, l'Acte pur d'exister et l'Infini, tandis que notre connaissance est limitée et commence par nos sens et que notre intelligence passe de la puissance à l'acte.

 

Cardinal Pie (1815-1880), Œuvres de Mgr l'Evêque de Poitiers, citées plus haut, tome V, chap. IV : Troisième instruction synodale sur les principales erreurs de notre temps, juillet 1862 et août 1863, pages 116-1117 :

 

« XIII. [...] Affirmer est facile ; prouver l'est beaucoup moins ; et comme l'évidence n'existera jamais contre un fait certain et démontré, nous nous retranchons dans la certitude du fait, et nous nous armons d'un adage philosophique qu'aucune critique ne peut récuser : c'est que " de l'existence d'un fait à sa possibilité, la conclusion est rigoureuse " : Ab actu ad posse valet consecutio. »

 

Aristote, Éthique à Nicomaque, I, 8, 1098 b 10 :

 

" Mais nous devons porter notre examen sur le principe, non seulement à la lumière de la conclusion et des prémisses de notre raisonnement, mais encore en tenant compte de ce qu'on en dit communément, car avec un principe vrai toutes les données de fait s'harmonisent, tandis qu'avec un principe faux la réalité est vite en désaccord."

 

Charles Renouvier (1815 - 1903), Essais de Critique générale, 2e éd., 1875, Logique, t. II, p. 126 :

 

" L'abandon des études logiques a été poussé en France à un tel point que la théorie du jugement n'y est pas plus étudiée que celle du syllogisme [et pour cause !], et que si l'étude des mathématiques et en partie celle du droit n'apportaient pas quelque remède à ce mal, on trouverait peu de gens instruits qui sussent bien manier la réciproque par exemple, et n'eussent pas l'habitude de semer leur conversation de paralogismes grossiers."

 

Charles Maurras, Œuvres capitales (en 4 vol.), II : Essais politiques, note IV : Misère logique :

 

" Sur le même sujet que Renouvier, le Genevois Hennequin a remarqué l'affaiblissement des dons proprement intellectuels des Français depuis cent ans. Voir aussi le curieux ouvrage de Max Nordau, Dégénérescence.

" Encore Hennequin, Nordau, Renouvier s'occupent-ils ici des intelligences soumises à une culture générale assez profonde. Hors de ce cercle, dans le monde des spécialistes, les dommages sont plus considérables encore, si l'on en croit Alfred Fouillée. ' Rétrécissement de l'intelligence ', ' égoïsme intellectuel ', ' individualisme moral ', voilà les traits qu'il a comptés dans son curieux livre Les Études classiques et la Démocratie : ' Ceux qui n'ont pas fait ces études dédaignent les idées générales, les principes, et ils prétendent s'en passer ! En réalité - on en a fait maintes fois la remarque - ils acceptent sans contrôle parmi leurs idées courantes celles qui répondent le mieux à leurs préjugés individuels, et ils les érigent indûment en principes '.

" La remarque d'Alfred Fouillée est très juste. Rapprochée de celles que l'on a lues plus haut, elle me paraît incomplète. L'abandon des études classique n'est pas seule cause du fléau qu'il décrit. L'affaiblissement intellectuel des ' spécialistes ' vient de la misère logique qui règne dans la sphère supérieure des lettrés et des philosophes [ou prétendus tels]. Mais cette misère résulte de l'abandon des anciennes études théologiques ou, si l'on aime mieux, de ce que ces études si brusquement abandonnées n'ont été remplacées par rien."

 

Platon (428 - 348 av. J.-C.), La République, VIII, 557 b, 558 b, 560 et 561 a, 562 a, 563 a, 564 a :

 

" Maintenant, repris-je, voyons de quelle manière ces gens-là [les démocrates] s'administrent, et ce que peut-être une telle constitution. Aussi bien est-il évident que l'individu qui lui ressemble nous découvrira les traits de l'homme démocratique.

" C'est évident.

" En premier lieu, n'est-il pas vrai qu'ils sont libres, que la cité déborde de liberté et de franc-parler, et qu'on y a licence de faire ce qu'on veut ?

" [...] On trouvera donc, j'imagine, des hommes de toute sorte dans ce gouvernement plus que dans aucun autre.

" [...] Comme un vêtement bigarré qui offre toute la variété des couleurs, offrant toute la variété des caractères, il pourra paraître d'une beauté achevée. Et peut-être, ajoutai-je, beaucoup de gens, pareils aux enfants et aux femmes qui admirent les bigarrures, décideront-ils qu'il est le plus beau.

" [...] Et l'esprit indulgent et nullement vétilleux de ce gouvernement, mais au contraire plein de mépris pour les maximes que nous énoncions avec tant de respect en jetant les bases de notre cité, lorsque nous disions qu'à moins d'être doué d'un naturel excellent on ne saurait devenir homme de bien si, dès l'enfance, on n'a joué au milieu des belles choses et cultivé tout ce qui est beau, - avec quelle superbe un tel esprit, foulant aux pieds tous ces principes, néglige de s'inquiéter des travaux où s'est formé l'homme politique, mais l'honore si seulement il affirme sa bienveillance pour le peuple !

" C'est un esprit tout à fait généreux, dit-il.

" Tels sont, poursuivis-je, les avantages de la démocratie, avec d'autres semblables. C'est, comme tu vois, un gouvernement agréable, anarchique et bigarré, qui dispense une sorte d'égalité aussi bien à ce qui est inégal qu'à ce qui est égal.

 " [...] Et n'en dirons-nous pas autant des désirs amoureux et des autres ?

" Si fait.

" [...] Lorsqu'un jeune homme élevé, comme nous l'avons dit tout à l'heure, dans l'ignorance et la parcimonie, a goûté du miel des frelons [le frelon étant, selon Platon, " l'homme plein de passions et d'appétits, gouverné par les désirs superflus "], et s'est ainsi trouvé dans la compagnie de ces insectes ardents et terribles qui peuvent lui procurer des plaisirs de toute sorte, nuancés et variés à l'infini, c'est alors, crois-le, que son gouvernement intérieur commence à passer de l'oligarchie à la démocratie.

" [...] À la fin, j'imagine, ils ont occupé l'acropole de l'âme du jeune homme, l'ayant sentie vide de science, de nobles habitudes et de principes vrais, qui sont certes les meilleurs gardiens et protecteurs de la raison chez les humains aimés des dieux.

" Les meilleurs et de beaucoup, dit-il.

" Des maximes, des opinions fausses et présomptueuses sont alors accourues, et ont pris possession de la place.

" C'est tout à fait exact.

" Dès lors le jeune homme, revenu chez les Lotophages (1), s'installe ouvertement parmi eux ; et si, de la part de ses proches, quelque secours vient au parti économe de son âme, ces présomptueuses maximes ferment en lui les parties de l'enceinte royale, et ne laissent entrer ni ce renfort, ni l'ambassade des sages conseils que lui adressent de sages vieillards [et ainsi c'en est fait de toute civilisation]. Et ce sont ces maximes qui l'emportent dans le combat ; traitant la pudeur d'imbécillité, elles la repoussent et l'exilent honteusement [cf. les films et la publicité à la télévision, etc.] ; nommant la tempérance lâcheté, elles la bafouent et l'expulsent ; et faisant passer la modération et la mesure dans les dépenses pour rusticité et bassesse, elles les boutent dehors, secondées en tout cela par une foule d'inutiles [on se croirait au début du XXIe siècle après J.-C.].

" C'est très vrai.

" Après avoir vidé et purifié de ces vertus l'âme du jeune homme qu'elles possèdent, comme pour l'initier à de grands mystères [les mystères d'Éleusis], elles y introduisent, brillantes, suivies d'un chœur nombreux et couronnées, l'insolence, l'anarchie, la licence, l'effronterie, qu'elles louent et décorent de beaux noms, appelant l'insolence noble éducation, l'anarchie liberté, la débauche magnificence, l'effronterie courage (2). N'est-ce pas ainsi, demandai-je, qu'un jeune homme habitué à ne satisfaire que les désirs nécessaires en vient à émanciper les désirs superflus et pernicieux, et à leur donner libre carrière ?

" Si, dit-il, la choses est tout à fait claire.

" [...] Sa vie ne connaît ni ordre ni nécessité, mais il l'appelle agréable, libre, heureuse, et lui reste fidèle.

" Tu as parfaitement décrit, dit-il, la vie d'un ami de l'égalité.

" [...]

" Lorsqu'une cité démocratique, altérée de liberté, trouve dans ses chefs de mauvais échansons, elle s'enivre de ce vin pur au-delà de toute décence ; alors, si ceux qui la gouvernent ne se montrent pas tout à fait dociles et ne lui font pas large mesure de liberté [c'est l'escalade inéluctable], elle les châtie, les accusant d'être des criminels et des oligarques.

" C'est assurément ce qu'elle fait [ou fera], dit-il.

" Et ceux qui obéissent aux magistrats, elle les bafoue et les traite d'hommes serviles et sans caractère ; par contre, elle loue et honore, dans le privé comme en public, les gouvernants qui ont l'air de gouvernés et les gouvernés qui prennent l'air de gouvernants. N'est-il pas inévitable que dans une pareille cité l'esprit de liberté s'étende à tout ?

" Comment non, en effet ?

" Qu'il pénètre, mon cher, dans l'intérieur des familles, et qu'à la fin l'anarchie gagne jusqu'aux animaux ?

" Qu'entendons-nous par là ? demanda-t-il ?

" Que le père s'accoutume à traiter son fils comme son égal et à redouter ses enfants, que le fils s'égale à son père et n'a ni respect ni crainte pour ses parents [" ses vieux " - complètement gâteux ou séniles], parce qu'il veut être libre, que le métèque devient l'égal du citoyen, le citoyen du métèque et l'étranger pareillement.

" Oui, il en est ainsi, dit-il.

" [...] Et il en est ainsi du reste : tout déborde de liberté.

" [...] Et ils en viennent à la fin, tu le sais, à ne plus s'inquiéter des lois écrites ou non écrites, afin de n'avoir absolument aucun maître.

" Je ne le sais que trop, répondit-il.

" [...] Le même mal, répondis-je, qui, s'étant développé dans l'oligarchie, a causé sa ruine, se développe ici avec plus d'ampleur et de force, du fait de la licence générale, et réduit la démocratie à l'esclavage ; car il est certain que tout excès provoque ordinairement une vive réaction, dans les saisons, dans les plantes, dans nos corps, et dans les gouvernements bien plus qu'ailleurs.

" C'est naturel.

" Ainsi, l'excès de liberté doit aboutir à un excès de servitude, et dans l'individu et dans l'État.

" Il le semble, dit-il.

" Vraisemblablement, la tyrannie n'est donc issue d'aucun gouvernement que la démocratie, une liberté extrême étant suivie, je pense, d'une extrême et cruelle servitude.

" C'est logique. "

1) On sait que les compagnons d'Ulysse, après avoir mangé des fruits de lotos [du lotus, en copte, outahfai], perdirent tout souvenir de leur patrie (Homère, Odyssée, IX, 94 sqq.) De même le jeune homme qui vit dans la compagnie de ces Lotophages que sont les frelons, et se plonge en de vulgaires délices, oublie sa divine origine, et qu'il a, lui aussi, une patrie céleste.

 

2) Lévitique, XVIII, 1 et 22 :

 

" Dieu (hwhy) parla à Moïse en ces termes :

" [...] Tu ne coucheras pas avec un homme comme on fait avec une femme : c'est une abomination." [Pour Sodome, cf. Genèse, XVIII, 20 et XIX, 15; S. Matthieu, XI, 23-24 ; S. Luc, X, 12 ; XVII, 29.- S. Matthieu, XIX, 19 : " ... et il y a des eunuques qui se sont eux-mêmes rendus tels à cause du Royaumes des Cieux. Que celui qui peut comprendre comprenne ! " - S. Matthieu, V, 8 : " Bienheureux ceux qui ont le cœur pur, parce qu'ils verront Dieu " - autrement dit, malheureux les cœurs impurs, parce qu'ils ne verront pas Dieu ou parce qu'ils seront damnés. On ne peut raisonnablement considérer l'homosexualité que comme une monstruosité qui, en inversant la Vérité créatrice, va manifestement à l'encontre de la loi naturelle et divine - SoDoMie, de SoDoMe (odM - sans Waw, la lettre insigne (epishmon - Stromates de Clément d'Alexandrie ), le déterminatif de la Nature Divine du Fils).]

 

Id., Critias, 120 c :  

 

" Mais quand la portion divine qui était en eux s'altéra par son fréquent mélange avec un élément mortel considérable [la masse inerte ou inanimée] et que le caractère humain prédomina, incapables dès lors de supporter la prospérité, ils se conduisirent indécemment, et à ceux qui savent voir, ils apparurent laids, parce qu'ils perdaient les plus beaux de leurs biens les plus précieux, tandis que ceux qui ne savent pas discerner ce qu'est la vraie vie heureuse les trouvaient justement alors parfaitement beaux et heureux, tout infectés qu'ils étaient d'injustes convoitises et de l'orgueil de dominer. Alors le Dieu des dieux, Zeus, qui règne suivant les lois et qui peut discerner ces sortes de choses, s'apercevant du malheureux état d'une race qui avait été vertueuse, résolut de les châtier pour les rendre plus modérés et plus sages."

 

S. Matthieu, 24 : 37 (ou S. Luc, 17 : 26) :

 

" Car il en sera de l'avènement du Fils de l'homme comme du temps de Noé (cf. Genèse, 6 : 5-12)." [Et n'oublions pas qu'avant le déluge ou au temps de Noé les hommes menaient une vie prospère et heureuse dans un total mépris des lois morales, ayant exclu toute référence à Dieu.]

 

IIe Épître de S. Pierre, 3 : 3-7 :

 

" Avant tout, vous devez savoir que dans les derniers jours viendront des railleurs avec leurs railleries, qui vivent au gré de leurs convoitises et qui diront : ' Que devient la promesse de son avènement ? En effet, depuis que nos pères sont morts, rien n'est changé de ce qui existait depuis le début du monde ! ' Il leur échappe, à ceux qui prétendent cela, qu'il y avait dès l'abord des cieux et une terre, que la parole de Dieu avait fait surgir de l'eau et par l'eau, et que par là périt le monde ancien, englouti sous les eaux. Quant aux cieux et à la terre d'à présent, la même parole les tient en réserve pour le feu, les gardant pour le jour du jugement et de la destruction des impies."

 

Aristote, Éthique à Nicomaque, VIII, 12, 1161 a 6-9 :

 

" La démocratie se rencontre principalement dans les demeures sans maîtres (car là tous les individus sont sur un pied d'égalité), et dans celles où le chef est faible et où chacun a licence de faire ce qui lui plaît."

 

Bossuet (1627 - 1704), prélat, théologien et écrivain français, Discours sur l'histoire universelle, Éd. Garnier-Flammarion, Paris, 1966, Troisième partie : Les empires, chap. VII : La suite des changements de Rome est expliquée, page 426, et chap. VIII : Conclusion de tout le discours précédent, où l'on montre qu'il faut tout rapporter à une Providence, pp. 427-428 :

 

" Rome, épuisée par tant de guerres civiles et étrangères, se fit tant de nouveaux citoyens, ou par brigue ou par raison, qu'à peine pouvait-elle se reconnaître elle-même parmi tant d'étrangers qu'elle avait naturalisés. Le sénat se remplissait de Barbares ; le sang romain se mêlait : l'amour de la patrie, par lequel Rome s'était élevée au-dessus de tous les peuples du monde, n'était pas naturel à ces citoyens venus du dehors ; et les autres se gâtaient par le mélange. Les partialités se multipliaient avec cette prodigieuse multiplicité de citoyens nouveaux ; et les esprits turbulents y trouvaient de nouveaux moyens de brouiller et d'entreprendre.

" Cependant le nombre des pauvres s'augmentait sans fin par le luxe, par les débauches, et par la fainéantise qui s'introduisait. Ceux qui se voyaient ruinés n'avaient de ressources que dans les séditions, et en tout cas se souciaient peu que tout pérît après eux. On sait que c'est ce qui fit la conjuration de Catilina. Les grands ambitieux, et les misérables qui n'ont rien à perdre, aiment toujours le changement. Ces deux genres de citoyens prévalaient dans Rome ; et l'état mitoyen qui seul tient tout en balance dans les États populaires, étant le plus faible, il fallait que la république tombât. [...]

" Mais souvenez-vous que ce long enchaînement des causes particulières, qui font et défont les empires, dépend des ordres secrets de la divine Providence. Dieu tient du plus haut des cieux les rênes de tous les royaumes ; il a tous les cœurs en sa main : tantôt il retient les passions ; tantôt il leur lâche la bride ; et par là il remue tout le genre humain [Dieu serait-il Dieu sans cela, Lui qui vit dans un éternel Présent et qui est l'Acte pur d'être ?] [...]

" Il connaît la sagesse humaine, toujours courte par quelque endroit ; il l'éclaire, il étend ses vues, et puis il l'abandonne à ses ignorances : il l'aveugle, il la précipite, il la confond par elle-même : elle s'enveloppe, elle s'embarrasse dans ses propres subtilités, et ses précautions lui sont un piège. Dieu exerce par ce moyen ses redoutables jugements, selon les règles de sa justice toujours infaillible. C'est lui qui prépare les effets dans les causes les plus éloignées, et qui frappe ces grands coups dont le contrecoup porte si loin. Quand il veut lâcher le dernier et renverser les empires, tout est faible et irrégulier dans les conseils. [...]

" C'est ainsi que Dieu règne sur tous les peuples. Ne parlons plus de hasard ni de fortune ; ou parlons-en seulement comme d'un nom dont nous couvrons notre ignorance. Ce qui est hasard à l'égard de nos conseils incertains est un dessein concerté dans un conseil plus haut, c'est-à-dire dans ce conseil éternel qui renferme toutes les causes et tous les effets dans un même ordre. De cette sorte tout concourt à la même fin [cf. Romains, 8 : 28] ; et c'est faute d'entendre le tout [i.e. le commencement et la fin], que nous trouvons du hasard ou de l'irrégularité dans les rencontres particulières. [...]

" C'est pourquoi tous ceux qui gouvernent se sentent assujettis à une force majeure [encore qu'il faille une certaine dose d'humilité, ce dont le monde actuel semble tout à fait dépourvu, étant subjugué et obnubilé par les nouvelles découvertes scientifiques, - qui ne nous révèlent rien sur le substratum du cosmos, - croyant que celles-ci finiront un jour par résoudre tous nos problèmes et par nous guérir de tous nos maux - ou par découvrir en quelque sorte la Pierre philosophale, la panacée qui, selon le "Rosaire des Philosophes", "réjouira notre âme, augmentera nos forces, conservera notre jeunesse ou chassera notre vieillesse"]. Ils font plus ou moins qu'ils ne pensent, et leurs conseils n'ont jamais manqué d'avoir des effets imprévus. Ni ils ne sont maîtres des dispositions que les siècles passés ont mises dans les affaires, ni ils ne peuvent prévoir [à long terme] le cours que prendra l'avenir, loin qu'ils le puissent forcer. Celui-là seul tient tout en sa main, qui sait le nom de ce qui est et de ce qui n'est pas encore, qui préside à tous les temps et prévient tous les conseils.

" Alexandre ne croyait pas travailler pour ses capitaines, ni ruiner sa maison par ses conquêtes. Quand Brutus inspirait au peuple romain un amour immense de la liberté, il ne songeait pas qu'il jetait dans les esprits le principe de cette licence effrénée par laquelle la tyrannie qu'il voulait détruire devait être un jour rétablie plus dure que sous les Tarquins. Quand les Césars flattaient les soldats, ils n'avaient pas dessein de donner des maîtres à leurs successeurs et à l'empire. En un mot, il n'y a point de puissance humaine qui ne serve malgré elle à d'autres desseins que les siens. Dieu seul sait tout réduire à sa volonté. C'est pourquoi tout est surprenant, à ne regarder que les causes particulières, et néanmoins tout s'avance avec une suite réglée [jusqu'à la Jérusalem céleste qui descendra du ciel - cf. Apocalypse, 21 : 2]. Ce discours vous le fait entendre ; et, pour ne plus parler des autres empires, vous voyez par combien de conseils imprévus, mais toutefois suivis en eux-mêmes, la fortune de Rome a été menée depuis Romulus jusqu'à Charlemagne. "

 

Cardinal Pie (1815-1880), Œuvres de Mgr l'Evêque de Poitiers, citées plus haut, Première instruction synodale sur les principales erreurs de notre temps, 7 juillet 1855, pages 352 :

 

" Nous n'exagérons rien en affirmant qu'aux plus mauvais jours du paganisme, le vieil empire romain, dans les intervalles qui séparaient les persécutions sanglantes, laissait à la communauté chrétienne plus d'autorité sur sa discipline extérieure et sur ses possessions temporelles que ne lui en reconnaissent la plupart des gouvernements modernes."

 

Saint Thomas d'Aquin (1225 - 1274), Du Gouvernement Royal, préface du R. P. Garrigou-Lagrange, O. P., Les Maîtres de la Politique chrétienne, Éd. de la Gazette Française, Paris, 1929, p. VIII : préface du R. P. Garrigou-Lagrange, et livre Ier, chap. XIVe, pp. 113-114 :

 

R. P. Garrigou-Lagrange, p. VIII :

 

" En un temps où la politique n'est plus guère considérée comme une vertu, comme une prudence ordonnée à promouvoir le bien commun de la multitude, mais comme l'art de transiger pour aboutir, pour sauvegarder les intérêts d'un parti, en opprimant souvent l'élite des citoyens et en travaillant à la ruine [morale et spirituelle] d'un pays, il est grandement utile de publier une traduction du De Regimine de saint Thomas, tout au moins du livre Ier et des quatre premiers chapitres du livre IIe, qui sont certainement de lui. "

 

S. Thomas d'Aquin, pp. 113-114 :

 

" Aussi, par une admirable disposition de la divine Providence, dans cette ville de Rome, que Dieu avait prévu devoir être la capitale du monde chrétien [sans oublier cependant, pour éviter tout anthropomorphisme, que tous les moments du temps sont réellement présents à l'éternité divine], on avait vu peu à peu s'introduire une coutume suivant laquelle les chefs des cités reconnaissaient l'autorité des prêtres. Car, écrit Valère Maxime [historien latin, contemporain de l'empereur Tibère, Ier siècle], ' notre ville n'a jamais cessé d'estimer que tout devait céder le pas à la religion, même dans les choses où elle voulait faire apparaître l'éclat de sa souveraine majesté. C'est pourquoi ses maîtres n'hésitèrent pas à servir la religion, dans la pensée qu'ils obtiendraient l'empire sur les choses humaines s'ils se considéraient vraiment et en toute occasion comme les serviteurs de la puissance divine '. Et de même, pour montrer par avance l'attachement très vivace que le royaume des Francs porterait un jour au Sacerdoce chrétien, la Providence permit que, déjà chez les Gaulois, les prêtres païens, appelés Druides, réglassent la constitution de toute la Gaule, comme le rapporte Jules César dans son livre sur la guerre des Gaules. "

 

D'aucuns mettent en doute l'exactitude des textes religieux en avançant qu'ils " ont été transmis, traduits et interprétés de telle sorte que l'on a perdu le véritable sens original ", concluent que c'est " peine perdue de trouver des solutions " si nous nous en référons à eux pour trouver la vraie loi divine et la mettre en accord avec notre vie. Rappelons que nous trouvons cette loi dans le Décalogue, et qu'il existe également une morale naturelle, c'est-à-dire fondée sur l'expérience rationnellement interprétée et qui a nécessairement Dieu pour auteur, puisqu'il est le Créateur de toutes choses. Remarquons que Dieu ne pouvant se contredire, cette loi naturelle ne peut être en désaccord avec les dix Commandements qu'il a révélés à Moïse et qui furent " écrits du doigt de Dieu " (Exode, 31 : 18) ou gravés sur deux Tables du Témoignage, Tables de pierre, qui furent brisées par Moïse, mais que celui-ci retailla et sur lesquelles Dieu grava de nouveau ses Commandements (Ibid., 34 : 1, 4, 29 ; Deutéronome, 10 : 2), et que Moïse déposa dans l'Arche, sur l'ordre de Dieu (Deutéronome, 10 : 2). Explicitement, on peut se dispenser de faire appel à Dieu, mais non implicitement, parce que " notre intellect est quelque chose de divin " et que l'homme doit par conséquent, " dans la mesure du possible, s'immortaliser " en tendant constamment vers Dieu, le Souverain Bien, mais, comme le dit Héraclite, un âne préférera la paille à l'or (cf. Aristote, Éthique à Nicomaque, livre X, 5-9 ; Métaphysique, livre L, ou livre XIIe, chap. 7).

Quant à la vraie religion, si les hommes avaient un peu plus de jugeote, d'intelligence, d'honnêteté, de pureté, de bonne volonté, et de persévérance, il leur serait aisé de la trouver, mais ils sont malheureusement plus intéressés par l'argent, la jouissance, le sexe et le pouvoir. Dans ces conditions, il est normal qu'ils ne trouvent rien. Le contraire serait d'ailleurs scandaleux et incompréhensible. Souvenons-nous de ces phrases capitales : " Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu ", " Cherchez et vous trouverez ", " Si je n'avais pas fait chez eux ces œuvres que nul autre n'a faites, ils seraient sans péché ", " Ma doctrine n'est pas de moi ; mais elle est de Celui qui m'a envoyé. Si quelqu'un veut faire Sa volonté, il saura, au sujet de cette doctrine, si elle est de Dieu ou si je parle de moi-même " et enfin : " Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole. Mon Père l'aimera, et nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure en lui ", " Si vous demeurez en moi et si mes paroles demeurent en vous, ce que vous voudrez, demandez-le, et cela vous arrivera. En ceci est glorifié mon Père : que vous portiez beaucoup de fruits et que vous deveniez mes disciples " (notez que les trois dernières paroles sont des promesses). Partant des principes que la plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu'elle a ou que l'effet ne peut pas dépasser la capacité de sa cause et qu'un mauvais arbre ne donnera jamais de bons fruits, et constatant la capacité mystérieuse de l'Église catholique d'enfanter des saints à travers tous les siècles et de les voir accomplir des miracles post mortem et même durant leur vie sur terre (ce qui, selon le magistère de l'Église, n'est pas pris en compte pour déclarer infailliblement qu'une personne est bienheureuse ou sainte), on peut déjà là commencer à entrevoir une issue à notre quête : avec saint Justin, le philosophe et martyr (en l'an 166), sainte Martine, Vierge romaine et martyre (1), saint Martin de Tours (décédé en 397), " l'Ancêtre de la nation française ", sainte Hildegarde (1098-1179, abbesse bénédictine, visions et révélations : « Scivias Domini »), sainte Jeanne d'Arc (1412-1431), saint Bernard de Clairvaux (1091-1153), saint Dominique (vers 1175-1221), saint François d'Assise (1181/1182-1226), sainte Claire d'Assise (1194-1253), saint Thomas d'Aquin (1225-1274), saint Vincent Ferrier (vers 1350-1419), saint Ignace de Loyola (1491-1556), saint François Xavier (1506-1552), saint François de Sales (1567-1622), Marie des Vallées (1590-1656), saint Jean Eudes (1601-1680), sainte Angèle de Foligno (1248-1309), la bienheureuse Lidwine de Schiedam (1380-1433), sainte Thérèse d'Avila (1515-1583), saint Jean de la Croix (1542-1591), Benoîte Rencurel (1647-1718), saint Gérard Majella (1726-1755), Benoîte Rencurel, la voyante de Notre-Dame du Laus (1647-1718), sainte Thérèse de Lisieux (ou de l'Enfant Jésus) (1873-1897), sainte Marguerite-Marie Alacoque (1647-1690), avec les révélations du Sacré-Coeur) et la consécration au Sacré-Cœur, la bienheureuse Anne-Marie Taïgi (1769-1837), le Curé d'Ars (1786-1859), sainte Catherine Labouré et la Médaille Miraculeuse (1846), Elisabeth de la Trinité (1880-1906, carmélite), Thérèse Neumann (1898-1962), le saint Padre Pio (1887-1968), les apparitions de la mère du Fils unique de Dieu à Guadeloupe (1531), la capitale de la civilisation aztèque, à La Salette (1846), à Lourdes (1858), à Pontmain (1871), à Fatima (13  octobre 1917), avec plus de 70 000 témoins, croyants ou non prévenus un mois à l’avance par la Sainte Vierge Marie, Mère de Dieu, à Beauraing (1932-1933), à Banneux (1933), à Pellevoisin (1876), à Lorette (10 décembre 1294, transport par les anges de la maison de Nazareth où la Vierge Marie prit naissance et où elle reçut presque toute son éducation), à Syracuse (1953), etc., etc., nous n'avons que l'embarras du choix (cf. sur internet la liste non exhaustive des saints catholiques : Liste des saints catholiques - Wikipédia). Si une autre Église ou assemblée religieuse ou secte pouvait en faire autant, ne serait-ce pas d'un grand profit pour les âmes dont elle a la charge ? Mais cela ne marche pas avec les autres Églises ou sectes. En vertu de quel droit celles-ci censurent quinze siècles d'un catholicisme dont le fruit a été des myriades et des myriades de saints ? (2) Quels fruits surnaturels peuvent-elles nous opposer ? Les saints étaient pourtant dépourvus de tout moyen technique pour réaliser leurs miracles. La foi leur suffisait et suffit toujours aux saints pour faire aussi les œuvres que Jésus a faites et même pour en faire de plus grandes. N'est-il pas absurde de soutenir que leurs pouvoirs venaient ou viennent de rien ? Dieu ou l'Etre même n'en est-il pas le seul auteur ? Nul ne peut par conséquent s'en glorifier ou les rechercher pour satisfaire la curiosité du monde et s'attirer de vains éloges et des compliments futiles comme au cirque sans les perdre sur le champ. Notre esprit ne doit pas s'arrêter au visible. " Ce qui fait l'excellence de l'âme humaine, dit saint Augustin dans son traité sur la " Vraie religion ", ce n'est pas qu'elle perçoit du sensible, mais qu'elle en juge" et qu'elle s'élève " graduellement vers les réalités impérissables qui toujours demeurent." Les savants en font-ils autant ? Ils sont déjà pécheurs du fait qu'ils s'attribuent des pouvoirs dont ils ne sont pas les auteurs. Et à quoi bon la science ? Peut-elle nous conduire à la béatitude éternelle ? Cherchons d'abord le royaume de Dieu. Quant à révéler notre propre expérience religieuse, il ne saurait en être question, parce que cela serait pécher contre Dieu (cf. Psaumes, Vulgate, 118 : 11) et ne servirait d'ailleurs à rien puisque chacun d'entre nous peut et doit, s'il le veut, trouver sa voie personnelle pour parvenir à l'union avec Dieu, et non pas en cheminant avec les grâces ou les lumières d'autrui ou en se pliant à un modèle quelconque (3). Dans le plan de Dieu, chacun a une vocation propre à suivre ou à réaliser et ce qu'il recevra sera toujours ce qu'il y a de meilleur pour lui ; mais, hélas ! peu nombreux sont ceux qui trouvent le chemin conduisant à la vie ou au salut éternel, parce qu'on ne le trouve pas sans effort ou sans croix (cf. Luc, 13 : 23-24 ; Matthieu, 7 : 13-14 ; cf. S. Jean de la Croix, La Nuit obscure, Livre II, chapitre XVI - chapitre sublime). Nous pourrions également citer quelques cas manifestes de possession diabolique bien distincts des phénomènes morbides, maladies nerveuses et monomanies,  et dont les trois signes les plus certains se font reconnaître lorsque le possédé parle une langue qu’il n’a jamais apprise, dit des choses évidemment au-dessus de sa portée, ne se souvient plus de ce qu’il a dit, ou de ce qu’il a fait durant sa possession. Nous ne devons pas oublier non plus les phénomènes mystiques extraordinaires, tels que la lévitation, les effluves lumineux et odoriférants, l’abstinence prolongée et la stigmatisation (avec Ste Thérèse, Ste Colette, Mme Acarie, Ste Catherine de Sienne, S. Joseph de Cupertino, Ste Catherine de Ricci, etc.). Il n’y a vraiment que ceux qui ne veulent pas se soumettre à la réalité parce que celle-ci dépasse leur raison qui ne croient pas aux miracles et font preuve ainsi de malhonnêteté intellectuelle. De l’existence d’un fait à sa possibilité, la conclusion est rigoureuse : « Ab actu ad posse valet consecutio ». Nous nous retranchons dans la certitude du fait, car l’évidence n’existera jamais contre un fait certain et démontré : « Contra factum non argumentum » (4).

 

1) Cliquez sur : martiste.htm

 

2) Saint François de Sales (1567 - 1622), Docteur de l'Eglise, Controverses, Ire partie, chap. III, art. 7, p. 102 et pp. 100 à 108, et chap. VII : Les règles de la foi, art. I, pp. 319-329 (cité par le Marquis de la Franquerie in Le Caractère sacré et divin de la Royauté en France, Editions de Chiré, 1978, pp. 52, 53) :

 

" Dieu donnait témoignage à la foy qu'il annonçait par miracles... L'Eglise a toujours esté accompagnée de miracles solides et bien assurés, comme ceux de son Espoux, doncques c'est la vraye Eglise car me servant en cas pareil de la rayson du bon Nicodème (Jean, III : 2) je diray : il n'est aucune société qui puisse faire ce que celle-ci fait, ni des choses aussi éclatantes, ni d'une manière aussi constante, si Dieu n'était avec elle "... " Ainsi oyant qu'en l'Eglise se font de si solennels miracles, il faut conclure que " vrayment le Seigneur est dans ce lieu " (Genèse, 28 : 16) ... La nostre doncques seule est la vraye Eglise." - Pour les miracles dont l'Eglise a toujours été accompagnée, cliquez sur : Miracles

" Si Notre Seigneur n'eust faist tant de miracles on n'eust pas péché de ne le croire pas... Saint Pol témoigne que Dieu confirmait la foy par miracle (Hébreux, 22 : 4) doncques le miracle est une juste raison de croire, une juste preuve de la foy et un argument pregnant pour persuader les hommes à créance ; car si ainsy n'estait, nostre Dieu ne s'en fut pas servi.

" Là où il plaict à la bonté de Dieu d'en fayre pour confirmation de quelque article, nous sommes obligés de le croire. Car ou le miracle est une juste persuasion, doncques en quel temps qu'ils se fassent ils nous obligent à les prendre pour une très ferme rayson, aussy le sont-ils. " Tu es Dieu, Toi qui fais des merveilles ", dict David (Psaumes, 76 : 14) au Dieu tout puissant, doncques ce qui est confirmé par miracles est confirmé de la part de Dieu ; or Dieu ne peut estre autheur ni confirmateur du mensonge, ce doncques qui est confirmé par miracles ne peut être mensonge, ainsi pure vérité."

 

3) Manuscrits autobiographiques de sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, A Mère Marie de Gonzague :

 

" J'ai vu d'abord que toutes les âmes ont à peu près les mêmes combats, mais qu'elles sont si différentes d'un autre côté que je n'ai pas de peine à comprendre ce que disait le Père Pichon : " Il y a bien plus de différence entre les âmes qu'il n'y en a entre les visages ". Aussi est-il impossible d'agir avec toutes de la même manière."

 

4) Dominique Tassot, Les faits sont-ils têtus ? Le Cep (revue trimestrielle du Centre d’Etudes et de Prospectives sur la Science),  4, rue de Beauvais, 91410 Saint-Cyr-Sous-Dourdan (France), Tél.-Fax : 01 60 81 27 24, page 4 :

 

« Le refus de reconnaître la vérité, lorsqu’elle se présente avec tous les traits de l’évidence, est la forme savante du péché contre l’esprit, la plus grave en un sens puisqu’elle attente à la raison et à l’intellect. »

 

D'autres encore reprenant les hilarantes déclarations de Titov et de Gagarine lors du premier lancement du Spoutnik, se vantent d'avoir des vidéos d'ovni, et non de Dieu (1). Ou ils se moquent de nous ou ils ont de sérieuses lacunes philosophiques, car s'ils nous disaient qu'ils avaient vu Dieu, nous les prendrions pour des farceurs ou pour des ignorants, car Dieu ou la Cause première étant Acte pur ne peut pas être composé de matière qui, elle, est pure puissance, c'est-à-dire capable de recevoir telle ou telle forme. Ils ignorent manifestement que Dieu, principe et fin de toute chose, peut être connu et démontré avec certitude par la lumière naturelle de la raison, comme la cause par ses effets, grâce aux choses qui ont été faites (cf. l'ép. aux Romains de S. Paul, I : 20). Quant à nous, c'est une chose évidente, car tout passe et aucune substance ne se donne l'être ; et l'être ne vient pas du néant, parce que du néant rien ne peut venir. Seul l'Être même de Soi-même et de tout existe absolument et justifie la création ou le commencement de tout ce qui est. Cela constitue la substantifique moelle de la Métaphysique et le fondement du principe d'identité et de la Logique. Il faut choisir : la Cause première ou l'absurde. La raison leur demande : Et Celui qui vous a donné l'être, est-ce vous ou un autre ? Méditez bien cela, réalisez cette vérité et servez-vous de votre raison, car elle est faite pour cela ! Sur les preuves de l'existence de Dieu, nous les engageons à consulter notre site en cliquant sur : <Le Présent éternel> et, dans "Page de liens", sur "Compendium". Nous attendons leurs réfutations de pied ferme.

D'autres enfin prétendent qu'en retournant aux principes évangéliques, nous retournerions au moyen âge. C'est une réponse typiquement maçonnique. En rejetant la civilisation chrétienne, ils choisissent la prétendue civilisation maçonnique, c'est-à-dire une civilisation sans Dieu ou intégralement laïque. Autrement dit, ils nous proposent un type de société pire que le paganisme, c'est-à-dire un retour bien antérieur au moyen âge, parce que les païens avaient déjà leurs dieux et qu'en lisant attentivement les œuvres de Platon et d'Aristote on y trouve Dieu, acte pur, pensée de la pensée, ou Zeus, le Dieu des dieux (cf. les chapitres 6 et 7 du livre L de la Métaphysique d'Aristote et le Timée et le Critias de Platon). Ils remontent à l'état de nature préconisé par Jean-Jacques Rousseau qui, dans son Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, soutenait que " l'état de réflexion est un état contre nature, et que l'homme qui médite est un animal dépravé " et que " l'esprit déprave les sens ", et dans son Contrat social, que " l'homme est né libre, et que partout il est dans les fers ". Rappelons que Rousseau fut le héros de la Révolution française qui l'adopta pour modèle. Ils nous font penser à un certain Gribouille qui, pour éviter la pluie, s'était jeté à l'eau. Et c'est pourquoi depuis 1789 le monde marche à quatre pattes (cette affirmation peut paraître exagérée, mais nous ne faisons au fond que reprendre la pensée de Voltaire qui, après avoir lu le livre de Rousseau contre le genre humain, écrivait à celui-ci, le 30 août 1755 : « On n'a jamais employé tant d'esprit à vouloir nous rendre bêtes ; il prend envie de marcher à quatre pattes, quand on lit votre ouvrage »).

 

1)  Sur les OVNI voir l'ouvrage : " Les OVNI identifiés - Les Extraterrestres dans le Mystère d'Iniquité " dont l'auteur, Alain Kérizo, grâce à sa formation thomiste, a magistralement cerné le problème, Editions Sainte Jeanne d'Arc, Les Guillots, 18260 -Villegenon, Tél. 02 48 73 74 22 - Fax 02 48 73 75 86. Cet ouvrage repose sur une documentation sérieuse tirée des meilleurs ouvrages qui ont été écrits sur la question et en particulier les ouvrages principaux de Jacques Vallée qui fait autorité en la matière. Après une brillante analyse de nombreux récits d'apparitions à travers les siècles jusqu'à nos jours, il en arrive à la seule conclusion logique qui consiste à soutenir que tous ces prétendus extraterrestres sont en réalité des anges dont une partie s'efforce de faire échec au plan de Dieu en détournant l'humanité de la foi chrétienne ou de " la vraie religion, qui adore le Dieu unique et le reconnaît avec une piété très pure, comme principe de tous les êtres, origine, achèvement et cohésion de l'univers " (S. Augustin, La vraie religion, Avant-propos). — Voir également les « Extraterrestes : Les Messages du New Age » (titre significatif), Du mystère des Crop Circles au Mind Control : Quand la CIA et l’ufologie préparent un nouvel armement, par Laurent Glauzy, La Maison du Salat, Ariège, 2009. — À consulter sur internet :  le mythe des géants - interview laurent glauzy (1) - Vidéo Dailymotion

 

 

 

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