Et Jeans (1) nous apporte encore ces détails au sujet de l’espace d’Einstein : « À vrai dire, cet espace n’est pas celui de l’astronome : c’est un espace purement mathématique et probablement entièrement fictif, auquel le temps et l’espace astronomiques sont inextricablement et également associés. Pour être absolument exact, il faut dire qu’il y a quatre associés : les trois premiers sont les dimensions de l’espace ordinaires : longueur, largeur et hauteur. La quatrième est le temps ordinaire mesuré d’une manière analogue à celle de la mesure de l’espace (une année de temps correspondant à une année-lumière de l’espace, et ainsi de suite) et ensuite multiplié par la racine carrée de – 1 (√-1). Cette multiplication est le point caractéristique de toute la théorie ; √-1 est un nombre imaginaire [et par conséquent non réel], comme disent les mathématiciens, puisque aucun nombre multiplié par lui-même ne peut donner – 1. Or c’est seulement quand le temps est mesuré par une unité imaginaire de √-1 année qu’il existe une véritable association à titres égaux, entre temps et espace. Ceci nous prouve que cette association est de pure forme, ce n’est qu’une fiction imaginée par les mathématiciens pour leur commodité. S’il en était autrement, notre conviction instinctive que le temps est quelque chose d’essentiellement différent de l’espace ne trouverait aucune base dans l’expérience et se serait évanouie depuis longtemps. »
De ce qui précède, il résulte que l’hypothèse de l’espace-temps repose sur le principe des différences que présenteraient des mesures effectuées dans divers systèmes de référence sur un même événement ; or ces différences n’existent pas ; nous l’avons bien montré dans l’exemple choisi par Einstein lui-même, celui de la chambre lumineuse en translation. Il en résulte nécessairement que les conclusions que l’on tirera de telles prémisses seront fausses par cela même, si tant est qu’on n’ait pas encore aggravé l’illogisme en y introduisant de nouvelles erreurs. C’est, d’ailleurs, ce qui est arrivé.
[…]
ID., ibid., tome II (voir les figures sur le site du CESHE), Le miracle luni-solaire de Josué, le miracle rétro-solaire d’Isaïe, L’étoile des mages (étude magistrale et véritablement prodigieuse qui n’avait jamais produite avant Fernand Crombette – et c’est même la raison pour laquelle nous exhortons nos amis à commander sans tarder cet ouvrage), pp. 255-359 :
On a généralement rapporté l’affaire Galilée au récit biblique du miracle de Josué arrêtant le soleil sur Gabaon et la lune sur la vallée d’Ajalon. Nous avons montré précédemment l’erreur d’appréciation que l’on avait commise à cet égard. La condamnation prononcée par le Saint-Office fut basée sur un ensemble de faits autrement déterminants que l’incident dont il s’agit [et où il s’agit d’histoire et non uniquement de morale !].
Le miracle vaut cependant la peine d’être étudié en lui-même à cet endroit en raison de son caractère astronomique. Il a d’ailleurs trouvé, à côté de beaucoup de croyants naïfs, qui lui ont donné une portée exagérée, un bon nombre d’interprètes qui l’ont dénaturé et peut-être plus encore de sceptiques qui n’y ont pas cru du tout.
Parmi ces derniers, il en est qui ont fait valoir qu’un phénomène d’une telle importance n’eût pas manqué d’être remarqué par tous les peuples de la terre et qu’on en eût trouvé la trace dans leurs traditions et leurs monuments, ce qui n’a pas eut lieu, dit-on.
Une tradition orale aurait certainement une valeur démonstrative ; or, il en existe, notamment chez les Indiens d’Amérique : « Ainsi les Floridiens racontent que le soleil retarda sa course de vingt-quatre heures, et que les eaux du lac Théomi ayant débordé, couvrirent tout, sauf une montagne où se réfugièrent les seuls hommes qui furent sauvés (1). » Luken (2), qui reproduisit aussi cette information, ajoute que cette montagne, le mont Olaimy, fut éparngée parce qu’il y avait un temple consacré au soleil, et que lorsque le soleil se montra de nouveau, il refoula par sa présence les eaux dans l’abîme.
1) De Charency, Traditions américaines sur le déluge, Revue américaine, 2e série, n° 2, pp. 88-98.
2) Les traditions de l’humanité, p. 321, Casterman, Tournai, 1862.
Comme il y a une différence de 8 heure entre la Palestine et la Floride, on conçoit qu’un phénomène solaire se produisant le jour dans le premier pays corresponde à la nuit dans le second et que ce qui fut un prolongement du jour en Palestine fut un prolongement de la nuit en Floride ; d’où l’expression « Lorsque le soleil reparut ».
On trouverait certainement d’autres souvenirs du miracle de Josué ; et peut-être certains alignements mégalithiques en sont-ils la trace ; mais des textes écrits seraient autrement probants. Or, nous en avons découvert deux parmi les inscriptions des pharaons, et le voisinage de l’Égypte et de la Palestine donne à ces documents un prix particulier. Nous reproduisons ici ce que nous en avons écrit au tome X de notre Livre des Rois d’Égypte. La matérialité du fait sera, grâce aux détails de ces récits, bien établie dans toutes ses circonstances par des témoignages hostiles aux Hébreux et, par suite, non suspects d’avoir déformé la relation en leur faveur. Et si les textes païens concordent de tous points avec le texte biblique que pourra-t-on encore opposer sérieusement à celui-ci ?
La première inscription est datée de l’an VI de Rampsinitès, autrement appelé Ramessès III, lequel, après avoir été associé à son père Kythnoia, régna seul de 1191 à 1160 avant Jésus-Christ. Voici le texte hiéroglyphique, d’après Gauthier : [voir le site du CESHE]. […]
Nous avons ici tout simplement le récit égyptien du miracle de Josué, avec ses conséquences pour les peuples riverains de la mer. Il y a là une profusion de détails précis sur les circonstances du phénomène qui ne permet pas de mettre le fait en doute. Ceux qui ont eu à en pâtir savaient à quoi s’en tenir sur la réalité d’un événement qu’on a, depuis Voltaire, considéré comme une fable ridicule : on eût mieux fait de s’essayer à le comprendre, mais c’était autrement plus difficile que de s’en moquer.
Tout d’abord Rampsinitès nous donne la date du miracle ; c’était, dit-il, un terme, c’est-à-dire juste un an avant la cérémonie d’érection d’un monument commémoratif du prodige divin, cérémonie qui eut lieu le 15e jour du troisième mois de la troisième saison de l’an VI (1185 avant Jésus-Christ). Ce 15 Epêpi tombait en 1698, année de la réforme calendérique, le 1er septembre julien ; en 1185, il arrivait 128 jours plus tôt dans l’année julienne (1698 – 1185 = 513 = 4 x 128 environ) ; il coïncidait donc alors avec le 26 avril julien équivalant au 16 avril grégorien mais débordant au matin sur le 17 avril grégorien. Comme l’année 1185 était postérieure d’un an au miracle, l’intervalle de celui-ci avec la réforme calendérique était donc de 512 ans, ce qui donnait une avance d’exactement 128 jours. Un contrôle nous est fourni de cette date du 16/17 avril, c’est que la récolte du blé ne s’effectuait pas en Basse-Égypte avant de 20 avril, selon Brugsch, et durait même jusqu’au commencement de mai, d’après d’Allioli ; ces circonstances expliquent que le miracle, ayant déclenché une inondation le 16/17 avril, les récoltes, encore sur pied, aient pu être ravagées.
Le désastre fut si grand que Rampsinitès se vit obligé de dispenser les sinistrés du paiement de l’impôt. C’est là un détail d’ordre pratique dont la force probante est loin d’être négligeable.
Le roi nous indique ensuite la durée du phénomène luni-solaire : elle fut de la moitié des heures de lumière à cette époque de l’année qui sont de 13 heures ¾. Le jour se trouva donc accru d’environ 7 heures, d’après l’observation des astronomes égyptiens, profondément stupéfaits et effrayés de ce fait absolument anormal.
Les Égyptiens, renseignés après coup sur la cause de ce bouleversement, n’eurent aucune peine à admettre, après ce qu’ils avaient pu constater eux-mêmes à l’Exode, qu’il fallait l’attribuer à un prophète des Hébreux. Avec leur logique païenne, loin d’y trouver un motif de conversion au vrai Dieu, ils en ont conclu que, pour éviter le retour de pareil malheur, il fallait maudire le peuple d’Israël. C’est pourquoi l’inscription de Rampsinitès est en bonne partie une formule d’imprécation visant à annuler l’effet des paroles prophétiques, comme on croyait pouvoir le faire pour les paroles magiques, et à accumuler sur les Hébreux les maux qu’ils causaient autour d’eux. C’est une cérémonie de ce genre à laquelle Balac, roi de Moab, covia en vain le magicien Balaam de procéder contre les Israélites (cf. Nombres, ch. XXII). De toute façon, nous avons là, et tirée d’un ennemi ce qui en augmente le prix, la preuve que c’est bien à Josué, alors chef et prophète des Hébreux, qu’il faut attribuer le cataclysme qui mit à ce moment le monde en émoi, car les effets s’en firent sentir jusqu’en Amérique et aussi bien dans l’océan Indien que dans la Méditerranée.
[…]
Fin des extraits.
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Saint Irénée de Lyon (135 – 203), « Contre les hérésies », Livre III, Préliminaire, La vérité des Écritures, Le Christ et les apôtres ont prêché selon la vérité, non selon les idées préconçues de leurs auditeurs :
5, 1. Telle étant donc la manière dont la Tradition issue des apôtres se présente dans l'Église et subsiste parmi nous, revenons à la preuve tirée des Écritures de ceux d'entre les apôtres qui ont mis par écrit l'Évangile, Écritures dans lesquelles ils ont consigné leur pensée sur Dieu, non sans montrer que notre Seigneur Jésus-Christ était la Vérité (a) et qu'il n'y avait pas de mensonge en lui. Ce que David, prophétisant sa naissance d'une Vierge et sa résurrection d'entre les morts, avait dit en ces termes : « La Vérité s'est levée de la terre (b). » Les apôtres aussi, dès lors, étant les disciples de la Vérité, sont en dehors de tout mensonge, car il n'y a pas de communion entre le mensonge et la vérité, non plus qu'entre les ténèbres et la lumière (c) : la présence de l'un exclut l'autre. Étant donc la Vérité, notre Seigneur ne mentait pas. Partant, un être dont il aurait su qu'il était le «fruit de la déchéance», jamais assurément il ne l'aurait reconnu pour Dieu, pour Seigneur de toutes choses, pour grand Roi et pour son propre Père (d) : jamais il n'aurait décerné de tels titres, lui, le parfait, à l'imparfait ; lui, le spirituel, au psychique ; lui, qui est dans le Plérôme, à celui qui eût été hors du Plérôme. Ses disciples non plus n'auraient pas donné le nom de Dieu ou de Seigneur à un autre que celui qui est vraiment le Dieu et le Seigneur de toutes choses. C'est pourtant ce que prétendent ces vains sophistes : selon eux, les apôtres, avec hypocrisie, ont composé leur enseignement suivant la capacité de leurs auditeurs et leurs réponses selon les préjugés de ceux qui les interrogeaient ; aux aveugles ils parlaient dans le sens de leur aveuglement, aux malades, dans le sens de leur maladie, aux égarés, dans le sens de leur égarement ; à ceux qui croyaient que le « Démiurge » est le seul Dieu, c'est celui-ci qu'ils annonçaient, tandis que, à ceux qui saisissaient le « Père » innommable, ils exprimaient à l'aide de paraboles et d'énigmes le mystère inexprimable. Ainsi, ce n'est pas selon les exigences de la vérité, mais avec hypocrisie et en se conformant à la capacité de chacun, que le Seigneur et les apôtres auraient livré leur enseignement.
5, 2. Ce n'est pas là, répondrons-nous, le fait de gens qui guérissent et qui vivifient, mais bien plutôt de gens qui aggravent et augmentent l'ignorance de leurs auditeurs, et la Loi se trouvera être beaucoup plus vraie qu'eux, elle qui déclare maudit quiconque égare l'aveugle en son chemin (e). En fait, les apôtres, envoyés pour retrouver les égarés, éclairer les aveugles et guérir les malades, ne leur parlaient certainement t bien, si, alors que des aveugles seraient sur le point de tomber dans un précipice, il les engageait à poursuivrpas selon leurs opinions du moment, mais selon ce qu'exigeait la manifestation de la vérité. Car personne n'agiraie une voie aussi périlleuse, comme si c'était réellement le droit chemin qui dût les conduire au terme. Et quel médecin, voulant guérir un malade, se conformerait aux caprices du malade plutôt qu'aux règles de la médecine ? Or, que le Seigneur soit venu comme médecin des mal portants, lui-même l'atteste, lorsqu'il dit : « Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin du médecin, mais les mal portants. Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs à la pénitence. » Comment donc les mal portants se rétabliront-ils ? Et comment les pécheurs feront-ils pénitence ? Est-ce en persévérant dans les mêmes dispositions ? N'est-ce pas au contraire en acceptant un profond changement et retournement de leur ancienne manière de vivre, par laquelle ils ont amené sur eux une maladie peu banale et de nombreux péchés ? Or l'ignorance, mère de tous ces maux, n'est détruite que par la connaissance. C'est donc bien la connaissance que le Seigneur produisait en ses disciples, et c'est par elle qu'il guérissait les malades et détournait les pécheurs de leur péché. Ce n'est donc pas dans le sens de leurs opinions antérieures qu'il leur parlait, ni selon les préjugés de ses interrogateurs qu'il répondait, mais selon la doctrine de salut, sans hypocrisie ni acception de personnes.
a) Cf. S. Jean, 14 : 6 ;
b) Psaumes, 84 : 12 ;
c) Cf. II Corinthiens, 6 : 14 ;
d) Cf. S. Matthieu, 5 : 34-35 ; 11 : 25 ;
e) Cf. Deutéronome, 27 : 18.
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